Charles Baudelaire n’aimait pas beaucoup les voyages. Dans « Le voyage », aux voyageurs, il pose cette question :
Dites, qu’avez-vous vu ?
……………………Nous avons vu des astres
Et des flots ; nous avons vu des sables aussi ;
Et, malgré bien des chocs et d’imprévus désastres,
Nous nous sommes souvent ennuyés, comme ici.
Un peu plus loin, il ajoute :
Amer savoir, celui que l’on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd’hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image
Un oasis d’horreur dans un désert d’ennui !
Pas encourageant, non?
Et pourtant, c’est au cours de son premier voyage que Baudelaire a découvert les albatros qui lui ont inspiré l’un de ses plus célèbres poèmes. « Le poète est semblable au prince des nuées ».