La littérature ne m’ayant pas apporté toutes les satisfactions que j’en attendais, en particulier dans le domaine des louanges et des rétributions qui normalement vont de pair, j’envisage sérieusement de l’abandonner.
Non, non, ne protestez pas, vous étiez prévenus.
En contrepartie — pas pour vous, la contrepartie, mais pour moi — je caresse actuellement l’idée d’aborder les arts plastiques. Étant absolument et depuis toujours dénué de toute théorie de l’esthétique, de tout talent et même de toute capacité en matière de dessin, de peinture et de sculpture, je compte me livrer à mes premières tentatives dans le domaine de l’art contemporain, dans lequel je suis certain que mes lacunes, bien loin de constituer un handicap, seront un avantage.
Voici donc ma première œuvre, mobile et tridimensionnelle. Je l’ai intitulée TECTONIQUE. Aboutissement d’une conception primaliste transcendantale, TECTONIQUE, oeuvre minérale et logique, est le fruit d’une exécution à la fois rigoriste et aérienne, à la frontière du Jansénisme et du Sahara oriental. TECTONIQUE — je tiens aux lettres capitales et en italiques— met en évidence l’inanité du siècle passé, dont toute la science et toute la philosophie n’ont su produire que quelques vagues symboles sexuels filandreux et irréalistes dont les restes alphanumériques, suspendus à d’incertaines ficelles cousues de fils blancs, virevoltent inutilement au gré des vents des passions et des modes.
@Paddy. Même problème chez les cavistes : on n’achète jamais les vins situés tout en bas des rayons parce qu’on n’arrive plus à lire les cartels de rouge.
Les cartels dans une exposition sont, de mon point de vue, souvent (je viens de barrer le mot toujours) trop petits et trop bas, ce qui me fait dire que les commissaires d’expositions sont à l’égard des visiteurs des j’m’en’foutistes qui méprisent les lombalgiques, les mal-voyant et les illettrés.
Et puis s’il est situé à gauche de l’œuvre, on dit que c’est un cartel des gauches, et â droite c’est un cartel des droites. Je connais un commissaire qui en ce moment qui n’arrive pas à choisir quelle place donnée à ces cartels ces pour sauver son exposition incongrue.
Excuse mon ignorance mais, chez les Dell’Acqua, on ne connait que cette signification-là : « Défi entre chevaliers ; acte écrit ou déclaration solennelle par laquelle un seigneur annonçait à un autre l’ouverture d’une guerre privée ».
Un cartel dans un musée est une petite étiquette ou un panneau placé à côté d’une œuvre d’art ou d’un objet exposé. Il fournit des informations essentielles sur l’œuvre ou l’objet, telles que :
Le titre de l’œuvre.
Le nom de l’artiste ou du créateur.
La date de création.
Les matériaux ou techniques utilisés.
Les dimensions de l’œuvre.
Le lieu d’origine ou le contexte historique.
Parfois, une brève description ou un commentaire sur l’œuvre.
Le cartel aide les visiteurs à mieux comprendre et apprécier les œuvres exposées, en leur fournissant un contexte ou des informations supplémentaires.
Parmi les huit sens du mot cartel recensés dans le Larousse, je ne parviens pas à savoir duquel il s’agit …
Merci de tes précisions.
On m’a donné de l’art ? Ah bon ? Pas au courant.
Faudrait savoir, Lorenzo !
Tu as réclamé de l’Art. On t’en a donné.
Tu n’en as pas le prix, mais tu en as au moins le cartel.
Il est à la hauteur de l’oeuvre.
Surtout qu’on connait même pas le prix sur Amazon !
Dis donc, Bruno, toi dont les avis sont d’habitude mesurés, tu trouves pas que là tu en fais quand même un peu trop ?
Un séisme ! En cette période où la créativité universelle semble avoir été absorbée par les différents spectacles surgis au cours des jeux olympiques, voici que le ciel champdefayesque s’illumine d’une œuvre totalement révolutionnaire, d’une profonde nouveauté et qui nous laisse pantoisement plongés dans un état de complète sidération. Une journée sous le zénith corse ne fut pas de trop pour retrouver une toute petite partie de nos esprits. Bien qu’il faille aborder cette œuvre dans l’humilité la plus profonde en lui laissant le temps d’opérer en nous ses failles tectoniques, tentons d’en faire une toute première lecture, à nos risques et périls, bien sûr. Il y a d’abord ce jaillissement vertical qui n’est pas sans rappeler l’univers circassien qui prend actuellement le devant de la scène, mais avec une triangulation dont l’audace est proprement stupéfiante. Comme par contraste, une époustouflante mais lumineuse inspiration, comme une fulgurance, comme un séisme au cœur duquel l’auteur nous plonge sans pitié d’une main sûre et ferme, nous voici projetés de la Circassie caucasienne au cœur radieux et vainqueur de l’Amérique profonde, dans un aussi inattendu qu’émouvant hommage à Donald Trump. Les États tout puissants ne sont surmontés que par l’incroyable symbolique d’un dollar à peine esquissé, vu de sa simple épaisseur sans aucune forfanterie faciale, qui nous laisse augurer de la proche suprématie de l’Euro, tant vantée par l’auteur. Mais nous ne sommes pas encore parvenus au bout du génie. L’ultime message s’impose aussi fortement que la discrétion avec laquelle il nous est transmis : il s’agit de deux anneaux rouillés dont on ignore s’ils sont destinés à servir de marche-pied pour attraper le billet vert ou à entourer notre cou dans un ultime délire satanique. Une chose est certaine : a star is born, que nous avons hâte de rencontrer.
à la demande implorante et répétée de Philippe, dont on a pu apprécier l’extrême sensibilité dans une de ses créations récentes relevant de l’Hard Conceptuel, je me vois contraint de soumettre à vos critiques sévères mais justes le plus beau de mes poèmes écrit à un âge que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
Allez, mon cher Paddy, c’est avec courage, humilité et résignation que nous nous devons d’assumer nos responsabilités d’autant que le temps nous est compté.
MEKTOUB
C’était écrit (en arabe)
Il est temps que je m’en aille,
Comme c’était écrit.
Tu m’as donné plus que ton Amour ;
Ai-je enfleuri ta mélancolie ?
Nous ne sommes pas quittes pour autant,
J’ai tant et tant de dettes envers toi.
Je te dois mille poèmes,
Je te dois mille mots doux,
Je te dois mille baisers
Et je te dois la caresse profonde
Mais ce soir,
Dans la brume qui se lève
Et ombre déjà nos mémoires,
Je m’en suis allé,
Comme c’était écrit
PS : qu’est-ce qu’il m’en coûte …
Et tu demandais de la poésie … !
ça va chercher dans les combien sur Amazon ?
Philippe l’ose
Cette métamorphose
L’essence même de l’art
Qu’en disait Malraux sans fard.
Plus qu’une évolution
C’est une révolution
Une dynamique
Aux sources en Amérique
Cette nations dans tous ses états
De l’Iowa jusqu’au Minnesota.