Voter selon sa conscience

Morceau choisi

Le prix Goncourt sera décerné dans quelques jours. Voyons ce qu’écrivait Alexandre Vialatte à son propos  :

« Il y a des moments où il faut voter selon sa conscience. » C’est une maxime que j’ai trouvée tout récemment dans un journal. Un grand journal. Du 9 octobre. Aux grands journaux les grandes maximes. Celle-ci est parmi les plus belles. Le jury des Goncourt l’applique une fois par an. Chacun y vote selon sa conscience. Du moins au premier tour. Quand arrive le cinquième, comme il faut bien qu’on en finisse, car le prix doit être attribué, on vote selon la conscience des autres. Sans quoi il n’y aurait pas de Goncourt. Comment en serait-il autrement ? Et après tout, la conscience du voisin ne vaut-elle pas celle qu’on a soi-même ? De toute façon les saisons passent, les « Goncourt » restent ; les feuilles tombent, les régimes et les gouvernements ; les oiseaux s’envolent, les fleurs meurent, le « Goncourt » survit aux événements. Il a enterré Guillaume II, Hitler, Mussolini, que sais-je, Landru et plusieurs républiques, il enterrera tout ce qui se passera.

Chroniques du grand micmac

 

Une réflexion sur « Voter selon sa conscience »

  1. Cette remarquable maxime ne s’applique pas qu’au Goncourt. Avec ses mots clés: voter (principe démocratique qui oblige la reconnaissance de l’autre); moments (qui obligent à reconnaître les circonstances); conscience, vaste sujet, qui pose le problème de l’obéissance, à soi ou à une dimension qui dépasse le soi.

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