Un livre sur rien

Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui même par la force interne de son style, comme la Terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les oeuvres les plus belles sont celle où il y a le moins de matière. Plus l’expression se rapproche de la pensée plus le mot colle dessus et disparaît et plus c’est beau.

Lettre de Gustave Flaubert à Louise Colet – 16 janvier 1852

Admettez quand même que ça fait des années que Raymond Chandler et moi, on se tue à vous répéter que : « l’histoire, on s’en fout. C’est le style qui compte! »

ET DEMAIN, AU COMPTOIR DU PANTHÉON, LE RÉALISME ET LA VIOLENCE DE CERTAINES SCÈNES POURRAIT FAIRE RIGOLER LES MOINS SENSIBLES D’ENTRE VOUS. 

2 réflexions sur « Un livre sur rien »

  1. Et moi je me tue à répéter que le naturaliste Buffon avait dit avant eux “le style c’est l’homme”, j’avoue sans savoir exactement quand, comment et pourquoi. Une séance de surf matinal m’apprend que Georges-Louis Leclerc de Buffon (son nom déjà a du style) a dit ça lors de son discours d’entrée à l’Académie. Je viens de le lire rapidement et il est vrai qu’il avait du style pour un naturaliste, du moins à l’oral. On y trouve des phrases comme “le style est l’ordre et le mouvement de la pensée”. Heureusement que je ne suis pas mort hier!

  2. Ben justement, tiens, c’est ce que fait Rinaldi ! (On va dire que j’en pince pour Rinaldi, et c’est pas faux). Flaubert voulait le faire, Rinaldi l’a fait.

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