La planète des singes – Suprématie (Critique aisée 97)

La planète des singes – Suprématie
Matt Reeves – 2017

Quand je suis sorti de la séance de « La planète des singesSuprématie« , et dès que j’ai pu récupérer un peu de réseau, je me suis précipité sur Google. Je voulais vérifier si Matt Reeves n’avait pas, par hasard, réalisé tout à la fois « Les dix commandements« , « La grande évasion » et « Apocalypse now« . Et bien non, le gars n’est ni Cecil B. DeMille, ni John Sturges, ni Francis Ford Coppola (et c’est bien dommage). Ces trois monuments l’ont tellement impressionné qu’il en farci sa Planète : tout un peuple en fuite poursuivi par un escadron de néos-nazis, un Colonel Kurtz plus maniéré que Marlon Brando, et une extraction de masse d’un camp de prisonniers par un tunnel. Dans le cas de cette Planète, je ne parlerai pas d’influence ni même de référence à ces grands films, mais carrément de simple transposition, pour être gentil et ne pas dire mauvaise copie. Reeves a dû penser que ça ne se verrait pas trop parce que sa clientèle est trop jeune ou trop occupée ailleurs pour avoir vu autre chose que Iron Man, Batman, Spiderman et Superman, ou parce que les héros de son film sont des singes. Des singes qui parlent, qui aiment, qui pleurent, qui calculent, qui philosophent tout comme les hommes. La seule chose qu’ils ne font pas comme eux, c’est de rire. Parce que, comme chacun et Reeves le savent, le rire c’est notre propre à nous.

A croire quand même que les grands singes descendent de l’homme, car ils pensent et agissent selon tous les stéréotypes auxquels les séries B nous ont habitués : le leader inflexible animé par sa seule vengeance mais qui fera preuve de pitié à la fin, les braves seconds toujours là au bon moment pour le sauver ou pour le ramener à la raison jusqu’à ce qu’ils se sacrifient pour lui, le traitre à sa race qui se rachètera au dernier moment, le peureux ridicule qui trouvera la solution salvatrice, la fin apocalyptique qui tuera tous les méchants, et aussi quelques gentils car il ne faut pas être naïf. Une originalité cependant avec la présence parmi les singes d’une petite fille sourde et muette dont on se demande bien ce qu’elle vient faire dans ce scenario.

On pourrait rire de tout ça, parce c’est ce qui nous distingue de l’animal, de tous ces poncifs, ces ressorts dramatiques éculés et ces artifices transparents, si les scènes ne devenaient pas lassantes par leur longueur et quelques fois par leurs répétitions.

J’en sauverai une pourtant, parce qu’elle est brève spectaculaire et bien réalisée, une magnifique avalanche, puissante, aveugle mais aussi justicière car Reeves l’utilise pour nous asséner une grosse métaphore bien symbolique : de ce tsunami de neige, les seuls survivants seront les singes. Et pourquoi donc, s’il-vous-plait ? Mais parce qu’ils auront grimpé aux arbres, bien sûr ! Vous voyez le message ?

Si vous n’avez pas de gamin à accompagner voir ce must, vous pourrez éviter de le voir.

J’attendais quand même beaucoup mieux de ce réalisateur à qui nous devons un « Cloverfield » original, surprenant et terrifiant à souhait.

P.S. : Je dois à la vérité de dire que le Masque et la Plume, à l’unanimité de ses critiques et de son meneur de jeu, ont déclaré sans rire que ce film était à la hauteur d’Anthony Mann et de John Ford, qu’il était rempli d’humour et de sagesse, et qu’il constituait un enseignement pour l’avenir de l’humanité (C’est d’ailleurs sur la foi de cette émission que je suis allé voir le film sans trop renâcler). Je crois qu’il est temps qu’ils partent en vacances.

3 réflexions sur « La planète des singes – Suprématie (Critique aisée 97) »

  1. Notre héros du JdC est il plus fatigué que les jeunots du Masque de fer et de la Plume d’acier?

    Peut-être qu’à force d’avoir « tout bu, tout vu, tout lu… c’est pour ça que??? » Chantait Dutronc, pourtant encore trop jeune pour savoir comment on voit un film de singes qui singent à 75 ans… ou presque!!

  2. J’ajouterai que ce film révèle que les singes sont les champions du monde du lancer de merde. Époustouflant!

  3. Absolument d’accord avec cette critique. J’ai été entraîné à le voir par un cinéphile très averti, grand connaisseur de tous les films d’action d’aujourd’hui, et lui aussi à trouvé ce film pitoyable. Pour le punir de m’avoir entraîné de la sorte, je l’ai obligé à voir un vieux DVD en noir et blanc avec Grégory Peck, Les clefs du royaume, une histoire de curé. Ça lui apprendra!

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