Aurore

Quelques alexandrins dans l’eau froide de ce monde de brutes ne vous feront pas de mal, même si vous les avez déjà lus le jour où ils ont parus pour la première fois, il y aura bientôt 10 ans. Place à la poésie matitudinale…

Le soleil s’est levé derrière le toit qui fume
Les oiseaux ont chanté, les nuages ont blanchi.
J’ai enfoncé mes yeux dans l’oreiller de plume
Et mes poings ont battu l’édredon avachi.

« Vos gueules! », ai-je crié aux bruyants volatiles,
Et « Eteins la lumière! » à l’astre du matin
« Je veux dormir encore, ramassis d’imbéciles,
Et toi, sacré flambeur, cesse d’être importun !

« Non mais, ça va pas bien, tas d’oiseaux de malheur ?
Cessez immédiatement tous ces cris incongrus
Car faire autant de bruit et ce, d’aussi bonne heure,
Est passible de mort, ou pire, c’est bien connu !

Et quant à toi, Phoebus, vraiment tu exagères !
Tu agaces mon œil, Ô vieil enquiquineur.
Je ne supporte plus tes mauvaises manières.
Je te le dis tout net: Va te faire voir ailleurs !»

Le soleil s’est caché : il m’avait entendu.
De la même manière, ayant fermé leur bec,
Sans doute un peu vexés, les oiseaux se sont tus.
Le calme est revenu et le sommeil avec.

Cette histoire n’a pour but que de vous démontrer
Qu’il est possible de dormir jusqu’à onze heures
A la condition bien sûr de s’adresser
Avec fermeté à tous les emmerdeurs.

 

Une réflexion sur « Aurore »

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