la page de 16h47 est ouverte…
Bernard Schaefer a beaucoup pratiqué l’auto-stop. Il nous fait part de quelques unes de ses expériences. En voici une nouvelle entre Caen et Flers.
L’habit fait-il l’autostoppeur ?
La tenue de l’autostoppeur est constituée souvent de vêtements et de chaussures de marcheur, sans grande originalité, et d’un sac à dos ou d’une grosse musette ; l’autostoppeur tient parfois à la main un panneau indiquant sa destination, cela plutôt en période de vacances. La présente anecdote est celle d’un cas différent, celle de quelqu’un testant l’hypothèse de l’autostoppeur en costume-cravate avec un attaché-case, hors période de vacances. Comment en suis-je arrivé là ?
Lors d’un déplacement professionnel en Normandie, mon programme de travail comprenait une réunion à Caen le matin, et en fin d’après-midi une autre à Flers à une soixantaine de kilomètres au Sud. J’étais arrivé de Paris à Caen par le premier turbotrain du matin ; je prévoyais le retour de Flers à Paris le soir par l’un des derniers trains de l’axe Granville – Paris. J’avais noté les horaires et les arrêts du car SNCF qui faisait le trajet entre Caen et Flers.
Après ma réunion du matin, il me vint l’idée d’essayer de me rendre à Flers en autostop ; pourquoi ne pas essayer ? me dis-je. J’avais l’expérience de ce procédé de déplacement dans d’autres circonstances. Je ne risquais rien en me plaçant au bord de la route près d’un lieu que je pouvais atteindre par un autobus du réseau urbain de Caen et où de plus s’arrêtait l’autocar régional de la ligne Caen – Flers. Si aucun automobiliste ne s’arrêtait pour me prendre, il me resterait la solution de l’autocar.
Et c’est bien ce qui s’est passé. De mon expérience d’autostoppeur il ne m’est resté ce jour-là que le sandwich de midi, menu fréquent chez les autostoppeurs. Non, il m’est resté aussi le constat que mon accoutrement de jeune cadre dynamique en costume avec attaché-case n’était pas un gage de succès dans la pratique de l’autostop.
B.S.