Le kangourou marche sur ses mollets.
Celui-là, pas d’écriteau : il n’a pas encore dit son nom.
Le yack, fertile en laine comme un champ.
Le lama sourit comme Sarah.(*)
Le tatou, une tortue perfectionnée.
Les éléphants s’approchent l’un de l’autre, croisent leur trompe et se soufflent dans la bouche comme pour se demander s’ils n’ont pas l’haleine trop forte. Leur soupir gonflerait une voile. Puis ils dansent, plutôt de la tête que des pieds, en l’honneur du monsieur. Et toute cette masse molle, et ce petit oeil comme un œillet dans un gros sac.
Jules Renard
Journal – 24 avril 1898
(*) Probablement Sarah Bernhardt