Rendez-vous à cinq heures avec la taxe

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+ 62,42%

Si vous êtes parisien, vous serez certainement heureux de constater que cette année, la ville de Paris a augmenté votre taxe foncière de 62,42 %. La mienne aussi.

62,42% !

Cette augmentation permettra-t-elle de combler le trou cyclopéen des finances de la Ville ?  Et permettra-t-elle de combler celui qu’elle est en train de creuser pour financer les Jeux Olympiques de 2024 et qu’elle continuera à creuser longtemps après que le flambeau se soit éteint ? Certainement pas. Mais en attendant le crash, les travaux continuent. C’est la fiesta des entreprises de voirie. Enfin, ce sera la fiesta si elles sont payées.

Les folies pro-vélo puis pro-trottinettes et l’hystérie anti-auto de la municipalité ont conduit depuis maintenant des années à réaliser des travaux sans queue ni-tête, à défoncer les trottoirs, bouleverser les réseaux d’eau, de gaz, d’électricité et de chauffage, à laisser ouverts mais figés des chantiers interminables, à bloquer des sections de rue pendant des mois pour le plaisir d’élargir de moins de deux mètres un trottoir peu fréquenté, à combler des tunnels, à condamner des voies sur berge, avec pour résultat immédiat une saleté envahissante, des encombrements croissants, une pollution augmentée, un accroissement des coûts et des temps de parcours non seulement pour les automobiles, mais aussi bien pour les taxis et les autobus, tout ceci au seul profit des vélos et autres EDP, au grand dam des piétons, qu’ils soient hommes, femmes, enfants, vieillards, bonnes d’enfants ou militaires.

Ça, c’est maintenant. Mais demain ? Eh bien pour demain, on commence déjà à discerner les conséquences de cette politique forcenée qui tend à transformer la ville de façon radicale et irréversible : ce qui était autrefois non seulement la plus belle ville du monde, mais aussi une des plus grouillante d’activité économique véritable, de loisirs de qualité et de flânerie humaniste, est en train de devenir un immense mall commercial aux vitrines criardes parsemé de quelques monuments, prétextes culturels à du shopping exacerbé. Regardez ce qu’est devenue la rue de Rivoli, cette large et autrefois belle avenue : aujourd’hui désertée par les habitants, peuplée seulement de quelques touristes venus sous les arcades à la recherche de colifichets fabriqués chez eux, et parcourues par quelques vélos agressifs ou hésitants. Regardez, non, ne regardez pas, c’est trop triste, ce que sont devenus les Champs Elysées avec leur litanie de magasins de vêtements  plus voyants les uns que les autres (les magasins et les vêtements) qui ont remplacé les cinémas et les cafés d’autrefois, et leur mitant ponctué par les six fontaines maigrelettes voulues par Madame la maire à la gloire de Jacob Delafon, Robinetterie en tous genres.

Avec cette évolution, bientôt nous travaillerons tous  (pas moi ! moi j’ai fini !) comme liftier, voiturier, chauffeur de taxi, garçon de café, marchand de bérets, chanteur pittoresque ou peintre de petits poulbots.

Welcome to this brave new world…

Enfin… Tout ça vaut bien 62,42% d’augmentation, pas vrai ?

5 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures avec la taxe »

  1. Pour compléter le sujet de la taxe foncière parisienne, voici un large extrait de la lettre envoyée hier par Rachida Dati, maire du 7ème, à ses administrés :
    « Comme un certain nombre d’entre vous a déjà pu le découvrir par courrier ou par mail, la Maire de Paris a décidé d’alourdir brutalement la pression fiscale, en faisant exploser le montant de la taxe foncière. Cette augmentation touchera les propriétaires, mais aussi les artisans, commerçants, entrepreneurs ou professions libérales car cette hausse sera imputée sur leurs charges. Pour les locataires, cela conduira également à une réévaluation des loyers au moment des renouvellements des baux.
    L’ampleur de l’augmentation est en moyenne de 62 %. Tels sont les faits. Anne Hidalgo en est l’unique responsable.
    Pourquoi une telle augmentation ? Parce qu’il faut que la ville comble chaque année des besoins de financement récurrents liés à son incapacité à gérer les finances publiques comme à améliorer la vie des Parisiens : depuis 2001, la dette de Paris, celle de tous les foyers Parisiens, est passée de 1 à 10 milliards d’euros.
    Cette hausse est une nouvelle trahison de la parole donnée aux Parisiens par la Maire de Paris, qui avait affirmé publiquement qu’elle n’engagerait aucune hausse d’impôts. Un nouveau mensonge qui en appellera d’autres, tant l’état des finances de Paris est désastreux. Cette trajectoire est difficilement soutenable, comme le constate la Chambre régionale des comptes.
    Cette situation pose aussi la question de la transparence et de la sincérité des comptes. C’est pour cela que nous réclamons en vain un audit indépendant et la revue générale de l’ensemble des politiques publiques de la Ville. Les Parisiens ont le droit de savoir où va l’argent pour une vie quotidienne totalement dégradée. Chaque jour, les habitants et les visiteurs, les femmes en particulier, sont confrontés à toujours plus d’insécurité. Tous les habitants à plus de saleté, à l’anarchie sur les trottoirs, à la mauvaise qualité des activités périscolaires, à la dégradation des logements sociaux, à des choix urbanistiques qui n’embellissent en rien la ville, mais la saccagent.
    Depuis près de dix ans, avec Anne Hidalgo, les recettes fiscales et des tarifs des services publics ont augmenté de 43%. Stationnement, cantine, accès aux équipements collectifs, droits de mutation… rien n’arrête cette inventivité aux dépens des Parisiens.
    Mais rien n’y fait, les finances publiques de Paris semblent devenues un puits sans fond. La conséquence ? Ce sont plus de 12.000 parisiens qui quittent notre Ville chaque année, en particulier les familles. D’ailleurs en cette rentrée scolaire ce sont encore 3.200 élèves qui manquent à l’appel, autant de classes et d’écoles qui ferment ! (…)
    Merci à Jim de l’avoir transmise à la Rédaction. du JdC.

  2. Quant à moi, j’ai envoyé copie de l’article à Florence Berthout, maire du Vème.
    Mais que fait l’opposition au Conseil Municipal ?

  3. @Philippe. Merci d’avoir attirer mon attention sur les détails de ma taxe foncière 2023. Ah mais ça ne va pas se passer comme ça: la part de la commune a progressé de 62,66%, c’est un scandale! Rachida Dati est d’ailleurs d’accord avec moi, elle me l’a écrit.

  4. Erreur,Jim, erreur ! Console-toi, tu fais toujours partie du même club.
    C’est la part de la commune dans la taxe foncière qui a été augmentée de 62,42%. Les augmentations des autres parts, ordures ménagères et autres, ont subi des augmentations plus faibles, ce qui conduit à une augmentation globale de 44% comme tu l’as constaté. Tu trouveras tous les détails au dos de ton avis d’imposition. Bonne nuit quand même.

  5. Ça c’est un peu fort, et même un affront insupportable: ma taxe foncière parisienne, déjà astronomique les années précédentes, n’a augmenté que de 44% cette année 2023, je dis bien 44%, une augmentation significativement inférieure au 62,42% annoncé. Non mais! M’aurait-on rétrogradé au rang des anciens riches, parmi les pauvres quoi? De grâce, n’en dites rien à personne, je ne souhaite pas que ce déclassement se sache et que ma chère et tendre épouse s’en trouve méprisée par ses excopines au Saint James Society Club.

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