PRÉFACE (5) : LA RECONVERSION DE COUPY ET COUPOT

LA RECONVERSION DE COUPY ET COUPOT(1)

Monsieur Coupy a existé, vraiment. Quant à Coupot, c’est probable. Mais son nom est inventé. Monsieur Coupy était notre voisin à la campagne. Propriétaire d’une toute petite ferme, de quelques vaches laitières et d’autant de veaux, il ressemblait de façon frappante au portrait classique de Jean de La Fontaine, ce qui , à quelques kilomètres seulement de Château-Thierry, ne devrait pas trop vous surprendre. Monsieur Coupy parlait peu. Il était toujours à la fois aimable, on pourrait même dire fort civil – Mes hommages, Madame, disait-il parfois à mon épouse – et méfiant. C’est souvent comme ça dans nos campagnes. Monsieur Coupy ne quittait jamais sa ferme. Il ne sortait sa petite VW Polo constellée d’autocollants pour cacher les taches de rouille que pour aller jusqu’à Château-Thierry faire quelques rares mais indispensables achats et encore, y allait-il de moins en moins à cause du nouveau rond-point à l’entrée de la ville.

Un jour, Monsieur Coupy a pris sa retraite et quelques années plus tard, il est mort. Je me suis vite aperçu qu’il me manquait, Monsieur Coupy, sa politesse, son air matois… Je crois bien qu’il n’avait jamais pris de vacances, Monsieur Coupy, et je sais qu’il ne s’était jamais marié et qu’il ne parlait plus depuis des années à son camarade d’école, son seul voisin paysan. Ce qu’il avait eu le temps de faire pendant sa retraite, il me l’avait un peu, mais très peu, raconté, alors le reste, je l’ai imaginé. J’espère que c’est comme ça que ça s’est passé, vraiment.

*

Cette nouvelle fait partie du  recueil intitulé « La Mitro ». Cette préface est destinée à vous donner envie de la lire, d’acheter le livre, éventuellement de le lire en entier, et surtout, surtout, que vous l’ayez lu ou non, d’émettre un avis, un commentaire, une appréciation, deux lignes, trois mots sur le bouquin. 

Rappel(1) : Isaac Asimov (1920-1992) fait partie de mes écrivains préférés et, en matière de science fiction, il est mon écrivain préféré. Ceux qui ont lu les histoires de robots d’Asimov ou n’importe quel volume de sa saga Fondation comprendront pourquoi.
Dans les rééditions de ses innombrables nouvelles, Asimov aimait ajouter à chacune d’entre elles une brève introduction. En quelques lignes, il expliquait pourquoi il avait écrit celle-ci, ce qui avait inspiré celle-là, combien de fois elle avait été refusée par son éditeur et souvent combien de dollars elle lui avait été payée.
Eh bien, moi, pour faire comme Asimov et pour faciliter le travail de ceux qui prépareront dans quelques années une anthologie de mes œuvres, et pour amener le lecteur courant à une meilleure compréhension de chaque nouvelle du recueil « La Mitro »,  je fais la même chose, et j’appelle ça Préfaces.

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À suivre, c’est conseillé…

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