NOUVELLES DU FRONT (32) : 15/05/2023

temps de lecture : 3 minutes 

LA BÊTISE AU FRONT DE TAUREAU

Nous avons, pour plaire à la brute,
Digne vassale des Démons,
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute ;
Contristé, servile bourreau,
Le faible qu’à tort on méprise ;
Salué l’énorme bêtise,
La Bêtise au front de taureau.

Le silence des agneaux

Richard Dreyfus est un acteur américain né en 1947. Au début de sa carrière, il était aussi prometteur que Dustin Hoffman l’avait été dix ans avant lui. Il faut se souvenir d’American Graffiti, de l’Apprentissage de Duddy Kravitz, des Dents de la mer, des Rencontres du 3ème type, d’Adieu, je reste (Oscar 78 du meilleur acteur). Vous ne l’avez probablement pas vu, mais je me souviens aussi d’un très bon « Les filous », passé inaperçu. Il n’a cependant pas eu la meme réussite que Dustin. Mais la question n’est pas là. Voici l’extrait d’un article de CNN paru le 9/05/2023 :

Les responsables (de l’Académie des Oscars) ont annoncé en 2020 qu’à partir de 2024, les films devront répondre à certains critères de représentation (des diversités) pour être éligibles à l’Oscar du meilleur film.
Les films doivent satisfaire à au moins deux des quatre critères, qui prévoient, entre autres, que les acteurs principaux soient issus de groupes sous-représentés ou qu’au moins 30 % de la distribution et de l’équipe soient issus de ces groupes.

Richard Dreyfuss a déclaré que de telles règles « me font vomir ».

Il a ajouté « Parce que (le cinéma) est une forme d’art. C’est aussi une forme de commerce qui permet de gagner de l’argent, mais c’est un art. Et personne ne devrait me dire, en tant qu’artiste, que je dois me plier à l’idée la plus récente et la plus actuelle de ce qu’est la moralité. Je ne pense pas qu’il y ait une minorité ou une majorité dans ce pays qui doive être traitée de la sorte ».
Il a ensuite évoqué l’histoire de Laurence Olivier, « le dernier acteur blanc à avoir joué Othello », en faisant référence au film de 1965, dans lequel l’acteur britannique avait joué avec un visage noir. Dreyfuss a fait l’éloge de la performance, déclarant qu’Olivier avait joué le rôle « brillamment ».
« Est-ce qu’on me dit que je n’aurai jamais l’occasion de jouer un Noir ? a déclaré M. Dreyfuss. Est-ce qu’on dit à quelqu’un d’autre que s’il n’est pas juif, il ne devrait pas jouer le Marchand de Venise ? Sommes-nous fous ? Ne savons-nous pas que l’art est l’art ? »
« (Pratiquer de telles règles), c’est condescendant, a-t-il ajouté. Parce que cela signifie que nous sommes si fragiles que nous ne pouvons pas (supporter d’) être blessés dans nos sentiments. »

Bon, c’est bien tout ça, et (en tant qu’artiste moi-même) j’approuve entièrement ce que Richard vient de dire. En France, où nous sommes quand même encore un peu en retard en matière de bêtise sociétale par rapport aux USA, de telles déclarations sont relativement rares, car moins d’actualité. Elles sont aussi sans danger. Mais aux USA, et surtout à Hollywood, où les McCarthystes se sont réincarnés en gardiens de la diversité, de telles déclarations ne restent pas impunies. Il est désormais peu probable que Richard Dreyfuss soit jamais nominé pour un nouvel Oscar. Il est même très probable qu’il soit désormais ostracisé. Bye bye, Mr Dreyfuss, on vous aimait bien.

On comprendra donc que les grandes stars d’Hollywood, Pitt, de Caprio, Clooney, Strip, de Niro, Chalamet, Spielberg, Scorcese… demeurent silencieux sur le sujet. Quant à Woody Allen, on sait qu’il n’a plus le droit de parler du tout. 

 

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