Petite note à l’usage de mes biographes (3)

3- Téhéran – Les chiens et le Shah

Téhéran ? J’y ai vécu un grand mois dans un bel hôtel moderne du quartier nord, l’Imperial Hotel, à réfléchir à la possibilité de réaliser un métro dans cette ville immense et disparate. Pour moi, les conditions de vie y étaient paradisiaques (j’en ai dit un mot dans Les chiens de Téhéran) : Ville nord moderne et confortable, bons restaurants, caviar pas cher, bourgeoisie francophone et francophile, cinémas et boites de nuit ; ville sud pittoresque et voilée, poussiéreuse et pratiquante, bazar exempt de touristes, mosquées inaccessibles. C’était il y a près de cinquante ans.

Deux jours après mon arrivée, le 6 octobre 1973, une attaque concertée des Egyptiens dans le Sinaï et des Syriens sur le Golan déclenchait ce qui devait être « la guerre du Kippour ». Elle dura 3 semaines. 

A l’époque, c’est Mohammad Reza Shah qui régnait sur l’Iran. C’est sans doute pourquoi le pays ne prit aucune part au conflit, au contraire de plusieurs autres pays musulmans. Seules quelques manifestations dans Téhéran-sud vinrent apporter un soutien purement formel à la coalition. Je remarquai aussi la discrétion de la bourgeoisie, très vraisemblablement pro-israélienne, dans ses commentaires sur la guerre. De son côté, la télévision du Shah faisait de son mieux pour condamner Israël sans convaincre personne. 

A part ça, la vie continuait comme avant pour moi et pour les Farsis. 

Un cessez-le-feu intervint le 23 octobre. Un peu plus tard, je remis un petit bout de rapport qui devait conclure, comme c’est l’usage, au besoin d’études complémentaires et je quittai Téhéran pour Athènes le 15 novembre.

Les travaux du métro commencèrent en 1978 sous l’égide d’une filiale de la RATP pour être interrompus par la révolution islamique et la guerre Iran-Irak. Ils ne reprirent qu’un vingtaine d’année plus tard, avec des entreprises chinoises. 

Telle fut ma contribution au métro de Téhéran. 

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