Moi d’abord la campagne

Moi d’abord la campagne, faut que je le dise tout de suite, j’ai jamais pu la sentir, je l’ai toujours trouvée triste, avec ses bourbiers qui n’en finissent pas, ses maisons où les gens n’y sont jamais et ses chemins qui ne vont nulle part.

L-F. Céline – Voyage au bout de la nuit

2 réflexions sur « Moi d’abord la campagne »

  1. Tout comme au mois d’aout, la campagne appartient aux aoutats, Paris au mois d’aout appartient aux aoutiens.
    Peu nombreux, connaisseurs, il déambulent heureux dans les rues désertées par les touristes et les actifs banlieusards. Bien sûr, leur boulangerie favorite est fermée, la moitié de leurs restaurants aussi, mais il y aura toujours un petit arabe du coin pour leur vendre du pain d’usine d’hier, du jambon encore consommable mais de peu et de la bière fraiche, à peine moins chère qu’au bistrot du coin, qui est fermé d’ailleurs.
    Bien sûr, la folle de l’Hotel de Ville, comme l’appelle Lariegeoise, a profité de ce que nous avions le dos tourné pendant le confinement pour mettre en place des nouvelles interdictions, supprimer des places de stationnement, inverser des sens de circulation, « séparer les flux de circulation » par de très jolis remparts de béton, bien sûr, bien sûr, mais finalement je m’en fous car je ne prends plus aucune de toutes mes voitures ! Ce qui compte c’est que Paris est à moi. La preuve, tout à l’heure, déjeuner seul à La Coupole : en salle, j’ai compté, 20 couverts, 2 maitres d’hôtel, 3 serveurs, un service irréprochable, un silence de cathédrale propice à la méditation. Pas une seule table de touristes braillards ou photographieurs de plats cuisinés. Plus tard, remonté la rue de Tournon en marchant au milieu de la chaussée pour vérifier la bonne symétrie du palais du Sénat sans que cela ne dérange personne. Vive le mois d’aout à Paris. Je le dis chaque année, depuis celle où j’avais lu René Fallet.

  2. Moi d’abord Paris, faut que je le dise tout de suite, je peux plus la sentir, je la trouve triste, avec ses travaux qui n’en finissent pas, ses touristes qui n’y sont plus et ses pistes de vélo qui ne vont nulle part.

    L-D. Acqua – Voyage au bout de l’ennui

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