S’indigner, c’est déplorer la famine au sud Soudan puis se mettre à table et s’indigner de nouveau avec la même intensité à l’idée de devoir remplir sa feuille d’impôt !
S’indigner à la Stéphane Hessel, sur tout et sur rien, pour surtout ne rien faire.
Barbara Lefebvre
Et moi, je m’indigne de la saleté de Paris contre sa maire, scrogneugneu!
Bien d’accord avec tout ça. Les Français, faut bien le dire, aiment s’indigner. Ça ne coûte pas cher et il serait indigne de ne pas s’indigner. Pour moi, s’indigner c’est la solution de facilité, c’est le contraire de prendre des, ou plutôt, ses responsabilités, ce qui est bien plus difficile.
PS: c’est Gustave Flaubert je crois qui, lui, s’indignait contre beaucoup de choses.
S’indigner ! : c’est la police de la pensée qui l’exige, dont Hessel fut l’un des généraux en chef couvert de lauriers sur la fin de sa vie, lorsque son cerveau sénescent finit par se ramollir.
Il existe ainsi aujourd’hui des hashtags, tels « hashtag pas d’amalgame » ou « hashtag balance ton porc », auxquels on est obligés de souscrire et se soumettre, d’où se dégage cette impression de « haine de soi » qui n’a jamais existé, mais qui traduit avec une habileté tartuféenne une « une haine de son semblable ».
Il ne faut jamais l’oublier, elle est partout aujourd’hui, et fait la police jusque dans nos intimités.