Le Poète et le Printemps

A partir de janvier 1968, les dirigeants de l’URSS suivent avec inquiétude l’évolution de la libéralisation en Tchécoslovaquie (cessation de la censure et de la surveillance par la police politique) menée par Alexander Dubcek. Cette période est appelée le Printemps de Prague. Après plusieurs tentatives de renversement de Dubcek, la Russie prépare l’invasion de la Tchécoslovaquie. Les puissances de l’OTAN regardent sans rien faire. Quelques intellectuels commencent à protester, aussitôt insultés par le Parti Communiste Français. L’intervention des chars soviétiques devient de plus en plus certaine. Depuis 1953, Aragon est Directeur de la revue Les Lettres Françaises qui appartient au Parti Communiste. Le 1er aout 1968, Paul Morand rencontre Claude Gallimard qui lui dit :

« Aragon s’est efforcé de fonder un comité franco-tchèque, pour sauter dans le dernier wagon. Les tchèques ont répondu qu’il avait accepté sans broncher le régime stalinien et qu’ils ne voulaient pas de lui. »(1)

Le 21 aout, les armées du Pacte de Varsovie envahissent la Tchécoslovaquie mettant fin pour vingt ans au Printemps de Prague.

(1) Paul Morand – Journal inutile – 1er août 1968

ET DEMAIN, L’HOTEL BOUTET

2 réflexions sur « Le Poète et le Printemps »

  1. Je me demande depuis toujours comment ce grand poète, l’un de nos plus grands, est allé se fourvoyer dans la défense obtue du stalinisme, sans même se déjuger plus tard quand ce fut le tour des hongrois de se faire remettre brutalement dans les clous du bolchévisme (avec Kroutchev cette fois), comme le firent penauds quelques pseudo-intellectuels germanopratins de l’époque (par exemple Yves Montand). Un autre poète que j‘aime bien, Jean Cocteau, a écrit “je sais que la poésie est indispensable mais je ne sais pas à quoi”. Pas à la politique, en tout cas de mon point de vue.

  2. « Le chemin qui mène à l’enfer est pavé de bonnes intentions ».
    Le collectivisme a généré le plus grand crime de l’histoire et le droit-de-l’hommisme est devenu la caricature des Droits de l’Homme. Qui sait où il nous mènera…?

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