Il y a cent ans, le caporal Coutheillas…(11)

MarcelinJournal de Marcelin Coutheillas, 6-8 novembre 1914
Après les journées terribles du début novembre, il est relevé le 6 . Il est épuisé mais incapable de dormir.
Dans la journée, je suis saisi d’une crise de larmes extraordinaire. Mes camarades sont comme moi. Je cherche à me nettoyer un peu, mais j’ai si peu d’entrain que je demande à un camarade de le faire pour moi.
De garde à la Mairie, je relis les lettres de Madeleine et ça me cause quelque peine. Je dors un peu, je déjeune confortablement et c’est l’esprit plus calme que j’écris ces notes en attendant de savoir où de nouveaux ordres vont nous envoyer. Je suis fatigué. Jusqu’à présent, l’alcool avait été un stimulant énergique, mais maintenant il est sans effet. J’ai reçu deux paquets de Madeleine. Comme je l’aime et je la vénère, et mes gosses, ma Nénette et mon Daniel, comme je voudrais vous embrasser et faire votre bonheur.

Le cauchemar des premiers jours de novembre est terminé. Provisoirement?  Marcel tombe malade. Il tousse. Il est exempté de service de temps en temps.

J’ai reçu six paquets. Je fais une crise intense de désespoir. Vianey, Sautereau et d’autres amis viennent à mon secours et me remontent un peu.

A suivre
Prochaine édition le 1er décembre

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