Dérision

Les extrêmes se rejoignent ; et comme on désespère d’être pauvre et seul, on s’ennuie d’être trop riche ou trop heureux ; tout se change en or, et l’on crève d’indifférence, comme les hommes pauvres et seuls meurent d’indigence. Si tout est permis, rien n’est permis. Cette âme neurasthénique par trop grande liberté, trop grande virtuosité, trop grande oisiveté, ressemble à un navigateur qui meurt de soif au milieu de l’océan. Car l’abondance avilit : telle est la dérision de la concurrence. L’ennui est donc le désespoir renversé, le désespoir des millionnaires, des acrobates et des humoristes ; c’est la façon qu’ont les riches d’être pauvres. Quelle dérision !
Vladimir Jankélévitch – L’ironie – 1964

Une réflexion sur « Dérision »

  1. remède universel: la lecture!
    Pour les pauvres, les bibliothèques publiques!
    Pour les riches, leur bibliothèque qui, si elle dépasse leur capacité de lecture quotidienne, devient une véritable assurance sur la vie! (selon J. Attali)
    Qui lit ignore l’ennui et qui sait voir (entre les lignes) garde l’espoir!

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