Rendez-vous à cinq heures en Sologne

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Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189…

Cette première ligne du Grand  Meaulnes me rappelle avec émotion
Ce dimanche de novembre où, pour la première fois,  m’est apparu
Le décor merveilleux de ce merveilleux roman.
La Sologne est entrée dans ma vie ce jour-là
Et ne m’a plus quitté.
Ce pays longtemps rêvé, je l’ai bien connu
Et j’ai maintes fois parcouru jusqu’au soir tombé
Les allées sombres de ma Sologne.
J’ai contemplé les étangs gelés couverts de brume,
J’ai deviné l’envol bruyant des canards sauvages,
J’ai attendu immobile le passage des grands gibiers
et je fus souvent récompensé.
J’ai entendu frémir les grands arbres
Aux tempêtes de la mauvaise saison.
Je me suis perdu au plus profond des fourrées
Et j’ai enfoncé mes bottes, tel un gamin désobéissant,
Dans les chemins inondés de pluie.
Je suis parti mille fois pour une aventure toujours différente
Où le changement de saisons et l’incessante variation de la lumièreTransforment à l’infini ce décor magique.
Partir seul dans la forêt et ne pas savoir quand je reviendrai,
Découvrir la couleur fauve des feuillages de l’automne,
Revoir un jour le grand cerf indifférent sous les flocons de neige,
Fouler encore le tapis orangé de girolles odorantes,
Me laisser envahir par l’obscurité bruyante de plaintes inconnues,
Revenir fourbu de sensations sauvages
Et m’en reposer auprès du grand feu.
Voilà ce qu’est la Sologne :
La perception de l’inimaginable.

 

Lorenzo dell’Acqua

Une réflexion sur « Rendez-vous à cinq heures en Sologne »

  1. La France est faite de beaux pays à qui sait se laisser envoûter par eux, comme toi Lorenzo.

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