Un couple inachevé (2)

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Ils sont là, l’air de dire : « Regardez comme nous sommes cools, à l’aise, tellement bien l’un avec l’autre que nous n’avons même pas besoin de nous parler, images de l’entente parfaite d’un couple parfaitement assorti ! »
Mais attendez de connaitre leur histoire.

2 – Lui

Lui, ce serait Olivier. Est-ce vraiment son nom ? Peu importe. Olivier, ça ira très bien. Il est P.D.G. et actionnaire majoritaire d’une petite société, Etienne Combes & Fils, spécialisée dans la fabrication d’objets funéraires (exvotos, plaques commémoratives, fleurs éternelles, urnes, poignées de cercueil, crucifix, tout pour vos chers défunts). Ancien associé minoritaire d’une agence de publicité de moyenne importance rachetée deux ans auparavant par un groupe australien, la valeur de ses parts lui a été payée rubis sur l’ongle à la seule condition qu’il s’en aille tout de suite sans faire d’histoires. Cela lui a permis de passer presque dix-huit mois à réfléchir et à améliorer son drive, puis de racheter la société familiale Etienne Combes & Fils, dont la santé précaire était due à quatre années de gestion hésitante de Jean-François Combes, petit-fils du fondateur.

Après six mois d’une exploitation cahin-caha de la vieille société et de retour d’un voyage d’étude au Japon, Olivier vient de décider d’abandonner les fleurs et les crucifix en céramique émaillée. Leur fabrication n’est pas assez automatisable et ils sont trop sensibles aux intempéries. Il veut maintenant développer ce que Jean-François Combes avait timidement commencé, c’est à dire la fabrication des mêmes objets, mais en matière plastique pour le bas de gamme, « Souvenir éternel« , et en fibre de carbone pour la série « Prestige éternel« . Le marché est prometteur : la démographie passée ne s’est jamais si bien portée, et quand la démographie galope, la mort court derrière et la maison Borniol, les Pompes Funèbres Générales, les fabricants de cercueils et leurs accessoiristes se frottent les mains.

Aujourd’hui, il passera sa journée à trainer avec sa femme, les Puces peut-être, ou alors un film, et demain Dimanche, après une grasse matinée et peut-être un brunch du côté de la Place d’Aligre, il prendra son 4×4 Mitsubishi Outlander PEHV hybride rechargeable — Olivier est éco-responsable — pour rejoindre le Novotel de Limoges où devrait l’attendre Aurélie.

A SUIVRE

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