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Construire un pont, quelle bonne idée !
par Jim

Histoire tragique d’un pont éphémère

“C’est la Bérézina“ est une expression purement française pour annoncer une catastrophe. Elle est née d’un épisode dramatique lors de la désastreuse retraire de Russie, celui du passage de la Bérézina au cours duquel deux ponts en bois furent construits dans des conditions dantesques par les pontonniers aux ordres du Général Éblé. Ces ponts permirent le passage de 40.000 soldats mais l’arrivée des forces russes de Koutouzov obligèrent Éblé à détruire ces ponts par incendie abandonnant ainsi à leur sort et au carnage un reliquat de 30.000 soldats. La mémoire collective en France n’a retenu de cet épisode que cette catastrophe épouvantable. C’est parait-il Balzac qui le premier écrivit c’est la Bérézina dans une lettre à un ami exprimant son impossibilité à rembourser ses dettes.

Des années plus tard, en 2015, l’écrivain voyageur Sylvain Tesson racontera avec fulgurance dans son livre Berezina son périple en moto de Moscou à Paris sur les traces de la débâcle Napoléonienne de 1812. Il s’y livrera à quelques réflexions et interrogations : pourquoi la mémoire collective n’a-t-elle retenu du passage de la Bérézina que la catastrophe et l’horreur alors qu’on peut y voir comme certains historiens le font une victoire sur l’adversité instrumentée par des hommes d’exception ? Que reste-t-il aujourd’hui des valeurs et les motivations de ces hommes qui “supportèrent cette marche de fous …. ce carnaval de la mort“ ? Quel est aujourd’hui le terrain d’expression de l’héroïsme ? Pour quels motifs serions-nous prêts à mourir ? Vastes questions n’est-ce-pas ?

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