HISTOIRE DE DASHIELL STILLER – extrait du chapitre 4

Voici un extrait d’HISTOIRE DE DASHIELL STILLER, 435 Pages, 12€ sur Amazon.fr

Extrait du chapitre 4 : Robert Picard

Robert est monté à Paris parce que la ferme du père ne pouvait plus le nourrir. Bien poli et courageux, il a trouvé un emploi de garçon de café au Cujas. Il n’a pas tardé à trouver sa place dans le lit de Madame Gazagnes, la patronne du café. De temps en temps, il écrit une longue lettre à sa mère :

(…)

Ma chère Maman,

J’espère que cette lettre te trouvera en bonne santé, ainsi que mon frère et mes sœurs. Je suis désolé de n’être pas venu pour le mariage de Marie, mais c’était en pleine saison et Madame Antoinette n’a pas voulu que je m’absente à ce moment-là. Je suis sûr qu’elle sera très heureuse avec le Jean, qui est un bon garçon et qui a de belles espérances avec la ferme de la Prétentaine qui lui reviendra un jour bientôt si Dieu le veut. Je suis sûr aussi que, maintenant que le Père est décédé, Abel fait marcher la ferme encore mieux qu’avant, car il a toujours eu des idées modernes. Avec toutes ses qualités de bonne ménagère, Louise ne tardera pas à trouver un mari que j’espère aussi prometteur que Jean. Quant à Josette, son troisième prix de français au concours général m’a rempli de joie. Il faut absolument qu’elle continue ses études pour devenir la fierté de la famille.

Pour moi, il y a eu beaucoup de changement dans ma vie et je vais te les dire. Tu sais que j’aimais bien mon métier de garçon de café, mais je commençais à en avoir assez de loger juste au-dessus de Madame Antoinette parce qu’elle me surveillait tout le temps et que ça m’a ennuyé encore plus quand j’ai rencontré quelqu’un. Elle s’appelle Arlette, elle travaille à la Samaritaine, c’est une vraie Parisienne et elle a dix-neuf ans comme moi. Je l’ai rencontrée au rayon des chaussettes où elle est vendeuse. Elle m’a aidé à choisir mes chaussettes et elle m’a même fait acheter une cravate, ma première, parce que celle que je mettais pour travailler, ça ne compte pas. On a discuté en choisissant. Ensuite, je l’ai attendue à la sortie de son travail et on est allé boire une bière sur la place du Châtelet. Après, on se voyait tous les lundis, parce que c’était mon jour et que c’est le sien aussi, une chance ! Et puis aussi le soir, le plus souvent possible. Elle m’a fait visiter Paris dans des endroits que je ne connaissais même pas. Elle est formidable, elle est drôle et intelligente et je voudrais que tu voies comme elle est jolie. A un moment, je ne sais pas comment, Madame Antoinette a dû s’apercevoir de quelque chose, parce qu’elle m’attrapait de plus en plus souvent et toujours pour des petites choses. Un soir, après la fermeture, elle est montée dans ma chambre et comme je n’étais pas aimable comme d’habitude avec elle, elle m’a fait une scène terrible. C’est là que j’ai décidé de chercher un autre emploi. Trois jours après, Arlette m’a présenté à un cousin qui travaille à La Paix. C’est une Compagnie d’Assurance. Il m’a dit comment faire et la semaine d’après j’ai été embauché comme commis à La Paix. Madame Antoinette m’a fait une grande scène quand je suis parti, mais je suis parti quand même. Maintenant je gagne moins qu’au Cujas, mais le cousin m’a dit que c’était provisoire parce qu’il y a beaucoup de possibilités d’avancement à La Paix.

Et puis, comme on s’est mis en ménage avec Arlette, ça nous fait des économies. On viendra surement à la ferme bientôt pour que je puisse te présenter Arlette ainsi qu’au frère et à mes sœurs. Je suis sûr qu’elle leur plaira et à toi aussi.

Ton fils affectionné et qui t’aime de même.

Robert

(…)

Pour acheter sur Amazon, cliquez sur la photo ci-dessous :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *