Cet article du Journal de Lorenzo (suite) qu’il nous a proposé hier aborde en trois parties deux sujets distincts, tous deux relatifs à l’art. Le premier concerne la photographie et le second la littérature, deux domaines de l’art dans lesquels Lorenzo exerce ses talents, parfois ici même.
Aujourd’hui, mon commentaire ne traitera que de la première partie de l’article, celle qui abordait la question de la photographie en « noir et blanc » et en couleur et, qu’après une première lecture, j’avais trouvée passionnante. Historique et paradoxale, elle avait de quoi attirer l’esprit ignorant mais curieux qui est le mien.
Ainsi donc, selon Lorenzo, ce que personne ne soupçonne c’est le fait que le noir et blanc des photographies de l’ancien temps résulte d’une part, et c’est logique, des limites de la technique de l’époque, mais aussi, et c’est là que ça devient intéressant, d’un « choix arbitraire entre plusieurs possibilités, une infinité même, de transformer les couleurs en noir et blanc »
Et là, comme le faisait si bien Desproges, je me dis « Étonnant, non ? » Et puis, soudain, comme aurait dit le même, « le doute m’habite ». L’auteur (Lorenzo) a-t-il voulu dire qu’on aurait pu tout aussi bien choisir des nuances d’une autre couleur, le bleu, le rouge, etc… ? (C’était ma première interprétation). Ou bien voulait-il nous dire que chaque couleur, le bleu, par exemple, aurait pu être représentée par une autre nuance de gris ? Et là, je ne comprends pas bien et je ne sais plus à quoi m’en tenir.
Par le même article, j’apprends de Lorenzo la possibilité technique actuelle de remplacer sur les photos n’importe quelle couleur naturelle par n’importe quelle autre couleur. Je ne mets pas en doute cette nouvelle possibilité, dont on peine à imaginer les débouchés phénoménaux, notamment dans l’industrie de fabrication des drapeaux.
Mais quid de la belle époque du noir et du blanc ? Nos ancêtres auraient-ils pu faire un autre choix ?
Je me suis renseigné (très vite, trop vite il faut le dire, et je ne demande qu’à être détrompé) et j’ai cru comprendre que la technologie ancienne dont nous parlons ne permettait pas de capter les couleurs mais seulement l’intensité lumineuse réfléchie par les objets photographiés. En fonction de l’intensité reçue, l’émulsion chimique de nitrate d’argent virait plus ou moins du blanc vers le noir, pour donner finalement ce que l’on appelle un négatif.
Est-ce bien là, même à peu près, le principe de la photographie à l’ancienne tel qu’on le diffuse dans les écoles ? Et si oui, comment le concilier avec la notion d’arbitraire du noir et blanc soutenue par Lorenzo ?
Mais moi, j’ai un doute fondamental sur cette histoire de limitation technologique car je me souviens d’avoir lu un jour quelque chose de bien plus étonnant que le caractère éventuellement arbitraire du noir et blanc mis en avant par Lorenzo. Cette chose extraordinaire, je l’ai apprise dans une bande dessinée. On apprend beaucoup de choses dans les bandes dessinées. Je ne parle pas des mangas d’aujourd’hui, incompréhensibles pour qui est né avant 1981 (y aurait-il une relation avec l’élection de François Mitterrand ? Il est de fait qu’elle était également incompréhensible). Comme tout le monde de cette génération, j’ai appris beaucoup dans les ‘’illustrés’’ : l’histoire contemporaine et la géographie dans les Aventures de Tintin, les techniques sous-marines et les fondamentaux de la publicité dans les Aventures de Spirou, l’histoire antique dans Alix et le reste à l’école.
La bande dessinée à laquelle je fais allusion a pour titre Calvin et Hobbes. Beaucoup d’entre vous la connaissent. Pour les autres, je la recommande très chaudement, ne serait-ce que pour les sujets philosophiques qu’elle aborde avec un très original sens de l’absurde et, par voie de conséquence, de l’humour. Eh bien, dans cette série, il y a une scène capitale pour la question qui nous occupe depuis tout à l’heure (et qui d’ailleurs commence à nous lasser un peu).
Cette scène, développée en quatre cartoons, la voici :
Calvin, 6 ans, assis par terre dans le salon regarde depuis une heure les albums photos de la famille. Son père, assis dans un fauteuil à côté de lui, lit son journal en fumant sa pipe.
Tout à coup, Calvin relève la tête et s’adresse à son père :
« Papa, dis-moi. Pourquoi toutes les photos des albums de grand-père sont-elles en noir et blanc ? »
Et le père :
« Mais, Calvin, c’est parce qu’à l’époque de ton grand-père, le monde était en noir et blanc ! »
Et ça, ça donne à réfléchir, voyez-vous ?
Ah ! Avatar ! Pas tout à fait comme La Règle du Jeu, c’est vrai, mais quand même un film magnifique. Un scénario traditionnel, naïf et honnête et des images incroyablement belles.
Vous avez jusqu’au 12 Janvier pour voir l’exposition « L’art de James Cameron » à la cinémathèque »
Vous avez demandé, Alexandre, des précisions venue d’un spécialiste, me voilà! contrairement à ce que d’aucuns penseraient. J’ai déjà fait part de mon expertise hier dans mon commentaire à la suite du Journal de Lorenzo, l’art de la photographie en N&B est effectivement liée aux propriétés du nitrate d’argent et des techniques de tirage sur papier pour les exploiter. La photographie en N&B est effectivement un art. La photographie en couleur en est un autre, avec plusieurs techniques, pellicule (color ou chrome), Polaroïd ou numérique. L’art de cette dernière trouve tout son potentiel avec Photoshop. En résumé, la photographie est riche de plusieurs formes d’art, elle n’est pas la seule, la peinture par exemple peut être à l’huile ou aquarelle. Par ailleurs, bien d’accord avec vous, coloré un film N&B est une hérésie. Le cinéma est un art, mais la réalisation de « La règle du jeu » par Renoir (film cher à RCAJDC) et celle de « Avatar » par Cameron en sont deux formes d’art différentes.
La technique qui consiste à remplacer les diverses nuances de noir et blanc par des couleurs est utilisée depuis longtemps pour la colorisation des vieux films, y compris les grands classiques. C’est bien entendu selon moi une erreur grossière et une faute de goût monumentale, mais passons, car là n’est pas le sujet. Le sujet c’est qu’il semble que Photoshop ait considérablement facilité la tâche des photographes. Des explications de Lorenzo, je pense avoir compris que, contrairement à ce qu’a compris Philippe, cet outil ne transforme pas n’importe quelle couleur en n’importe quelle couleur, mais une nuance de gris en n’importe quelle couleur. Cette précision, vraie ou fausse, ne change pas le fond du problème car elle n’apporte pas de réponse à la question de savoir si le choix du noir et blanc est arbitraire, si donc une autre convention était possible (Lorenzo) ou si le noir et blanc était techniquement obligatoire compte tenu des propriétés du Nitrate d’Argent (Philippe). On attend avec impatience les précisions d’un spécialiste.
Comme dit souvent Philippe, «ce commentaire n’a rien à voir avec l’article du jour », mais il faut bien dire quand même que Trump, c’est le mec super !
Il a des idées sur tout, Trump : comment arrêter la guerre en Ukraine en 24 heures, comment régler le problème palestinien, comment établir une paix définitive entre les Corées du Nord et du Sud, comment évacuer l’Afghanistan en douceur, comment museler la Chine, comment séduire les femmes…
Et pourquoi il a des idées sur tout, Trump ?
C’est évident voyons, c’est parce qu’il est l’homme le plus intelligent de la terre.
La preuve ? C’est qu’il le dit lui-même.
En plus , il l’a prouvé
en mettant la main au panier de tout ce qui bouge,
en proposant de traiter le COVID par des injections d’eau de Javel,
en suggérant à E.Macron d’envoyer les Canadair pour éteindre l’incendie de Notre-Dame,
en signant des accords naïfs avec des Talibans tordus pour l’évacuation immédiate des troupes US.
Il est compétent dans tous les domaines, Trump ; à part le business, les casinos, les universités et l’organisation de coups d’état, où ses échecs et ses faillites ne l’ont pas découragé.
Il y a dix ans, il a même créé un style de coiffure et, tout dernièrement, une ligne de parfum. Si, si, c’est vrai. Elle s’appelle « Fight, fight, fight ! » Il a même tenu a en faire lui-même la publicité auprès de Jill Biden, femme du Président des USA au cours de la cérémonie consacrée à la réouverture de Notre-Dame de Paris. Il n’allait pas rater une occasion pareille, tout de même.
Ce mec, il est super !
Tout à fait d’accord, pour l’enfant à qui elle est destinée, mais aussi pour l’adulte qui la vole à son rejeton pour se distraire, la bande dessinée apprend beaucoup des éléments constitutifs de notre monde, histoire, géographie, techniques, art, mécanismes de toutes sortes, etc. C’est ainsi que, bien avant les livres de vulgarisation « pour les nuls », j’ai eu l’occasion de réviser mes connaissances d’économie à la lecture d’un « Achille Talon » volé à mon fils. Je recherche régulièrement cette BD dans les brocantes ou librairies de livres d’occasion pour la placer dans ma bibliothèque à côté de Keynes, Schumpeter, Freidman, etc, mais sans succès.