Ceci a déjà été publié en 2018, mais un petit rappel de temps en temps, ça peut pas faire de mal.
La pendule, sonnant minuit,
Ironiquement nous engage
À nous rappeler quel usage
Nous fîmes du jour qui s’enfuit :
— Aujourd’hui, date fatidique,
Vendredi, treize, nous avons,
Malgré tout ce que nous savons,
Mené le train d’un hérétique.
Nous avons blasphémé Jésus,
Des Dieux le plus incontestable !
Comme un parasite à la table
De quelque monstrueux Crésus,
Nous avons, pour plaire à la brute,
Digne vassale des Démons,
Insulté ce que nous aimons
Et flatté ce qui nous rebute ;
Contristé, servile bourreau,
Le faible qu’à tort on méprise ;
Salué l’énorme bêtise,
La Bêtise au front de taureau ;
Baisé la stupide Matière
Avec grande dévotion,
Et de la putréfaction
Béni la blafarde lumière.
Enfin, nous avons, pour noyer
Le vertige dans le délire,
Nous, prêtre orgueilleux de la Lyre,
Dont la gloire est de déployer
L’ivresse des choses funèbres,
Bu sans soif et mangé sans faim !…
— Vite soufflons la lampe, afin
De nous cacher dans les ténèbres !
Charles Baudelaire
Les Fleurs du mal – 1857
C’est de ce magnifique et terrible poème que j’ai tiré cette image si parlante de la bêtise que j’utilise souvent :
la bêtise au front de taureau
Bientôt publié
29 Mai, 07:47 Le Cujas – Chapitre 9 – Mattias Engen -Texte intégral
30 Mai, 07:47 Solo
30 Mai, 16:47 Rendez-vous à cinq heures pour faire un peu de stop and shoot
31 Mai, 07:47 Tableau 350
Con et Obstiné, c’est là qu’est la Bêtise.
C’est vrai qu’il a l’air con, ce taureau …