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DENTIST BLUES
Primaire Populaire de Gauche

Oui, je sais, aujourd’hui vous aviez rendez-vous à cinq heures chez le dentiste. Mais c’est reporté à demain ou même plus tard si l’actualité l’exige.
Votre rendez-vous a été reporté à cause de la Primaire Populaire de Gauche. C’était bien trop tentant d’en parler. Alors, allons-y.

D’abord, qu’est-ce que c’était que cette idée ?

-Désigner de manière populaire un candidat à l’élection présidentielle unique pour la gauche ?
D’accord. Pourquoi pas ? Mais à 70 jours du premier tour !

-Établir une liste de gens susceptibles de représenter la gauche dans une élection majeure ?
D’accord, mais avec des personnalités dont les trois quart au moins ne voulaient pas faire partie !

-Établir un classement pour désigner le meilleur candidat pour la gauche ?
Oui, mais un classement dont tous sauf une avaient déclaré à l’avance qu’ils ne tiendraient aucun compte.

-Construire un système inédit, complexe, hypocrite et risible pour classer les candidats que les votants devaient qualifier de très bien, bien, assez bien, passable, insuffisant.
On se demande pourquoi la totalité de l’éventail n’était pas représentée avec les indispensables catégories mauvais, inexistant, nul, nuisible… Ç’aurait été ça, la véritable liberté d’expression.

Maintenant que la plaisanterie est achevée, d’autres questions viennent à l’esprit.

-Comment, sachant tout ce qui vient d’être dit,  400.000 personnes ont-elles pu se livrer à une telle mascarade ?

-Comment ont-elles pu placer en tête en la qualifiant de bien cette personnalité de la Cancel culture et du Wokisme, cette personnalité influente dans certains milieux qui a refusé de se prononcer en faveur de la vaccination, cette personnalité qui en son temps a torpillé Michel Rocard, empêché Lionel Jospin d’accéder au second tour et empoisonné une bonne partie du quinquennat Hollande ?

Bon, et la suite , maintenant ? Les grandes manoeuvres ?

Quand A.Hidalgo, en plein trou d’air, avait émis l’idée aussi tardive que saugrenue d’une primaire, j’avais écrit que la Maire de Paris, sachant qu’elle perdrait la primaire qu’elle réclamait, avait trouvé là une porte de sortie, un moyen de ne pas perdre totalement la face, une occasion de s’incliner noblement devant la voix du peuple de gauche.

Eh bien, l’occasion, la revoilà. Allez ! Je me lance.

Mme Hidalgo n’ira pas au bout. Elle n’en a ni l’envie ni les moyens. Et si elle en avait encore l’envie, le PS se chargerait de lui en retirer les moyens, parce que je gage que le PS ne peut se permettre de laisser Hidalgo aller à la catastrophe que serait un résultat à moins de 5%. Question d’honneur pour cet ancien parti de gouvernement, question de tradition et surtout question d’argent.

Un désistement d’Hidalgo accompagné d’un revirement du PS en faveur de Taubira lui permettrait sans doute de dépasser les 5% et d’atteindre ainsi pour le PS le seuil du remboursement des frais de campagne.
Et ne me dites pas qu’Hidalgo a juré qu’elle ne se retirerait pas : elle avait juré de la même manière  qu’elle ne se présenterait pas.

Une autre solution, complémentaire de la précédente, et que je n’arrive pas à me sortir de la tête, serait que F. Hollande se présente à son tour. S’il le faisait, il dépasserait probablement le seuil fatidique des 5%, sauvant ainsi son parti de la faillite (après l’avoir démoli presque à lui tout seul.)
Il parait qu’il en meurt d’envie et on sait qu’il n’a pas le sens du ridicule.
Serait-il à la manœuvre ?