Archives par mot-clé : Philippe

Descartes, Socrate, Coluche, le Bon Sens et Moi (2/2)

« Le bon sens, tout le monde en a ! »
Sagesse populaire – Op.Cit.

Dans notre précédent article, si opportunément intitulé Descartes, Socrate, Coluche, le Bon Sens et moi (1/2), nous avions vu que cette affirmation selon laquelle tout le monde serait suffisamment pourvu de bon sens est une de ces âneries que la sagesse populaire répand impunément depuis des siècles. Pour notre part, nous avions conclu que « certaines personnes peuvent être grandement ou totalement dépourvues de bon sens tout en clamant par les chemins qu’elles en ont bien assez ».

Mais nous avions négligé un point important, et c’est celui de la définition du bon sens. Pas facile de définir ce truc si bien partagé. On pourrait tenter de contourner la difficulté avec une pirouette de ce genre : « Le bon sens, c’est comme le charme : on en a ou en n’a pas. » Mais, comme on peut dire exactement la même chose du talent, de l’oreille absolue, de la recette de la mayonnaise ou du sens de l’humour, on voit bien que cette élégante sentence, d’apparence spirituelle et définitive, et qui présente en plus l’avantage d’être concise, ne résout rien du tout. Elle me fait penser à ce père déficient qui, à toutes les questions existentielles que lui pose son fils de huit ans, répond invariablement « parce que c’est comme ça !». On sait qu’un tel procédé n’est pas le genre de la maison et qu’ici, on n’évite pas les sujets difficiles en sortant je ne sais quelle gaudriole.
Essayons donc quelques définitions, glanées ici et/ou là, selon lesquelles le bon sens, c’est : Continuer la lecture de Descartes, Socrate, Coluche, le Bon Sens et Moi (2/2)

Au revoir, l’Amérique…

Oui, je sais, ce titre est un peu pompeux, emphatique même. Et encore, je n’ai pas dit « Adieu… »! J’aimerais tant donner dans l’understatement ; ce serait tellement plus drôle, tellement plus élégant. Mais comment garder une « upper lip stiff » quand une bonne partie de ce sur quoi vous vous êtes construit s’effondre sous la poussée de ce que vous avez toujours considéré comme le pire de la nature humaine.

Bien sûr, cet effondrement n’est pas vraiment une surprise quand, depuis Continuer la lecture de Au revoir, l’Amérique…

États unis : un nouveau remède contre la rougeole !

En 1990, les USA avaient enregistré près de 28.000 cas de rougeole. Grâce à une vigoureuse campagne incitant à la vaccination et des obligations de vaccinations pour les enfants des écoles publiques, en 2000, le nombre de cas était tombé à 85.

Plus récemment, en 2024, on a détecté au total 385 cas de rougeole. Parmi ces cas, le taux de non-vaccination était de 89%.

Depuis le début de l’année 2025, en trois mois, il y a eu 321 cas de rougeole déclarés, principalement au Texas et au New Mexico. Le taux de non-vaccination était de 95%.

Pendant ce temps, Robert F. Kennedy Jr, Ministre de la Santé, attribue cette épidémie à la mal-bouffe pratiquée par Continuer la lecture de États unis : un nouveau remède contre la rougeole !

Go West ! (79)

(…) Une autre fois, je plane ; littéralement, je plane ; comme un vautour ; je suis un vautour ; je vole lentement en larges cercles au-dessus de la table basse ; ma vision de vautour est perçante et je distingue parfaitement les détails de la pièce, la table, les chaises, les tapis, le poste de télévision et, dispersés au milieu du désordre, des corps à moitié nus, enchevêtrés, emmêlés sur le canapé, sur la table, sur le sol, des corps qui remuent lentement comme un nœud de serpents et parmi lesquels, je le reconnais au peignoir jaune qui l’embarrasse, il y a le mien.

Et puis, j’ai eu une vision. Insérée quelque part au milieu des images incohérentes et irrationnelles qui me sont restées en mémoire et de celles qui n’ont pas laissé de trace, j’ai eu une vision très précise. Une vision… je n’aime pas cette idée. Je n’avais pas cru un instant à la vision de Mansi. J’avais mis son récit sur le compte d’une idéalisation ou plutôt d’une rationalisation de son coup de foudre pour Bo. Que l’on puisse avoir une prémonition aussi précise, une vision aussi nette d’un instant à venir était en pleine contradiction avec mes certitudes rationnelles. S’il était possible à qui que ce soit d’avoir une vision de l’avenir, le sien ou celui d’un autre, cela voudrait dire que le futur existe déjà quelque part et qu’il est possible d’y avoir accès, et cela, je me refuse à y croire.

Malgré tout, malgré Continuer la lecture de Go West ! (79)

Descartes, Socrate, Coluche, le Bon Sens et moi (1/2)

Beaucoup de gens pensent que le bon sens est suffisant pour bien mener sa barque. Ces gens-là disent « A quoi bon l’histoire, la littérature, les maths, la philosophie, la culture en général, à quoi bon l’intelligence même du moment qu’on a du bon sens ? Et le bon sens tout le monde en a ! » Pour le prouver, inévitablement, ils vous ressortent cette antienne “Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée“.
Et avec ça, ils sont contents, les gens ; ils disent « Alors ! Vous voyez bien ! Le peuple a du bon sens, même qu’il est très bien partagé, le bon sens, et même que c’est Descartes qui l’a dit, et Descartes, c’est pas la moitié d’un imbécile. » (Eh oui, c’est comme ça qu’ils s’expriment, les gens !)

Et moi, je dis d’accord : Descartes (1596-1650) n’était pas la moitié d’un imbécile. Et j’ajoute : mais ce qui est totalement idiot, c’est de ne pas citer Descartes complètement. Voyons voir : dans le Discours de la Méthode, perché qu’il était sur son poêle, le bon vieux René avait dit : « Le bon sens est Continuer la lecture de Descartes, Socrate, Coluche, le Bon Sens et moi (1/2)

Sous le soleil de Trump

Quelques aphorismes de saison et un peu plus.

Deux ennemis héréditaires, l’un mafieux, l’autre dictateur, s’unissent pour casser l’Union Européenne.
L’union fait la force, d’accord, mais pour qui ?

L’Amérique a renoncé à incarner le monde libre.

Désormais, ce n’est plus « America First » mais « America Alone » (François Bujon de l’Estang)

François Hollande juge Macron “trop discret sur Trump“. Il a sans doute oublié qu’un Président de la République ne peut s’exprimer comme un député de la Corrèze.

Il y a quatre jours, Elon Musk a re-Tweeté sur son réseau X un message affirmant que Staline, Hitler et Mao Tse Young n’avaient pas causé la mort de millions de personnes pendant leur exercice du pouvoir et que c’était les fonctionnaires qui l’avaient fait. Peu de temps après, Continuer la lecture de Sous le soleil de Trump

French wishful thinking

Aux Etats Unis, un peu moins de deux mois après sa prise de fonction, le taux d’approbation global de la politique de Trump est de 45% (Source CNN, sondage du 6 au 9 mars). Ce taux est exactement le même que celui de 2017, deux mois après sa précédente prise de fonction, bien que, dans tous les domaines,  les mesures prises récemment soient beaucoup plus drastiques que celles de la période précédente. Avec un taux de 45% d’approbation, on peut se dire qu’on est encore loin de la dictature, mais aussi qu’il ferait rêver bien des chefs d’États européens. 

Le détail de cette approbation ? Le voici :  Continuer la lecture de French wishful thinking

Recherche diplomates expérimentés – Oligarques et Milliardaires s’abstenir

Une conférence de presse a été donnée à Djeddah par Marco Rubio et Michael Waltz, respectivement Secrétaire d’Etat et Conseiller à la Sécurité de Trump,  pour annoncer une proposition de cessez-le-feu -feu. Elle m’a laissé une impression étrange, mitigée. 

Du soulagement d’abord : il y avait un plan de cessez-le-feu, présenté par Zelensky, accepté par les USA qui allaient le présenter à la Russie. Zelensky avait donc réussi à surmonter la séance de la Maison Blanche et à se faire accepter à nouveau par Trump comme interlocuteur. Bravo ! Formidable ! 

Et puis j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de conférence de presse commune Ukraine/USA, et puis que les envoyés de Zelensky semblaient beaucoup moins satisfaits que ceux de Trump. J’ai remarqué enfin que les seuls détails Continuer la lecture de Recherche diplomates expérimentés – Oligarques et Milliardaires s’abstenir

Go West ! (78)

(…)Et le dictaphone ? Ah ! Le dictaphone ? Eh bien, mais… ça venait d’une pièce de théâtre… de Steinbeck, oui c’est ça, de Steinbeck, Mort d’un Lion de Montagne ; quand j’étais à Flagstaff, j’avais rencontré une fille qui devait jouer la pièce avec une troupe amateur ; j’avais enregistré le monologue pour aider la fille à l’apprendre ; comme elle admirait Marylin, elle essayait de jouer comme elle ; pas plus compliqué que ça !
Voilà ce que j’allais raconter à Mansi et Fran et tout le monde serait content. On pourrait continuer à fumer, à boire et à faire la fête. Mais encore une fois, ça ne s’est pas passé comme ça. Pas du tout comme ça…

Ça ne s’est pas passé comme ça parce que, au moment où je commençais à raconter le vol du pick-up, Bob et Brenda sont entrés dans la chambre. Bob a allumé la lumière et pris un temps pour contempler le tableau que nous formions, Fran et Mansi, assises sur le lit côte à côte, adossées au mur et le drap du dessus remonté jusqu’aux épaules, et moi, assis de biais au bout du lit, toujours vêtu de mon peignoir trop grand. Brenda avait posé sur ses épaules la grande chemise à carreaux que Bob portait hier soir en arrivant. Lui, il avait noué une serviette de bain autour de sa taille.
Bob a dit que nous n’avions Continuer la lecture de Go West ! (78)

Pronostic vital

L’existence  aux USA d’une droite très conservatrice n’est pas une chose nouvelle. Provisoirement effacée de notre champ de vision hexagonal pendant quelques mandatures démocrates ou républicaines modérées, elle était revenue en force avec Ronald Reagan. Mais Ronald Reagan n’avait pas défait ce qui avait été fait avant lui en matière sociale et sociétale. En plus, il était personnellement plutôt sympathique. Et surtout il n’était pas tombé sous la coupe de l’URSS.
La droite extrême coexistait alors avec une droite modérée qui, elle, arrivait à conclure des compromis avec les démocrates.
Mais un accident s’est produit : l’arrivée au pouvoir d’un populiste sans scrupule ni conviction politique, qui ne pensait qu’à éviter la débâcle de ses affaires. Un accident de l’histoire totalement  fabriqué  avec l’aide intelligente, massive et notoire de l’ennemi héréditaire de l’Amérique. Sous l’empire de cet homme, sous sa menace directe et précise de représailles, la partie modérée des Républicains s’est laissée aspirer dans l’extrême-droite. En même temps, les électeurs de divers bords se laissaient séduire par les programmes et promesses populistes maniées à la louche. En Amérique aujourd’hui, c’est un peu comme si les Gilets jaunes Continuer la lecture de Pronostic vital