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Black Mirror – Critique aisée n°194

Critique aisée n°194

Black Mirror
Netflix

Après The Big Bang Theory, et sur un total de presque 200 critiques publiées, ceci n’est que la deuxième Critique aisée à porter sur une série télévisée.

Encore une série. Une série américaine. Ah non ! Elle est britannique, plutôt. Bof ! C’est pareil ! Et diffusée sur Netflix en plus !  Pouah ! On ne va pas se laisser prendre à des trucs comme ça, non mais sans blague. On a mieux à faire. Lire le JdC, par exemple.
Bon, allez, on va essayer quand même, puisque Machin nous a dit que c’était pas mal du tout et que Machin, c’est Machin.
Tiens ? Il y a déjà cinq saisons ! Allons-y pour le premier épisode de la première saison. Faut être logique quand même. Et puis sans ça, on ne va rien comprendre, enfin, s’il y a quelque chose à comprendre…

Premier épisode, première saison : L’hymne national.
Bonne mise en scène, bons acteurs… Ça, les Anglais, ils savent faire… Mais quelle histoire grotesque ! Le premier ministre, pour sauver une Continuer la lecture de Black Mirror – Critique aisée n°194

Rigolade gratuite, laïque et obligatoire. (Critique aisée 27)

J’aime bien Alain Finkelkraut. Il a dit:
« Nous vivons aujourd’hui sous le régime cauchemardesque de l’hilarité perpétuelle. »
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette déclaration (1) car je la trouve trop générale. Peut être le contexte dans lequel elle a été prononcée précisait-il sa cible, mais je l’ignore, alors autant apporter la précision moi même.
À la place de Finkie (2), moi, j’aurais dit:
« À la télévision, nous vivons aujourd’hui sous le régime cauchemardesque de l’hilarité perpétuelle ».
C’est mieux, non? J’aurais même complété:
« À la télévision, nous vivons aujourd’hui sous le régime cauchemardesque du sarcasme obligatoire, de l’ironie permanente et de l’hilarité perpétuelle. À la télévision, moi, je m’emmerde. »
Là ! Comme ça, c’est parfait !

Note 1- Quand j’ai écrit cette petite note, A.F. n’avait pas encore été élu à l’Académie Française. Sinon, vous pensez, jamais je n’aurais osé apporter la moindre réserve à la déclaration d’un immortel.
Note 2- Voir note 1 ci-dessus.

Théâtre sans animaux. Critique aisée (2)

Théâtre sans animaux. Jean Michel Ribes
Non, à la ville, je n’aime pas Jean-Michel Ribes. A la ville, cet antipathique petit bonhomme me fait penser à un Tryphon Tournesol qui aurait abusé de gâteaux à la crème, et, ce faisant, aurait accumulé des kilos d’autosatisfaction et de suffisance.
Mais, à la scène, il me ravit. À la scène, il avait commencé à beaucoup me plaire avec une émission de télévision régulière: « Merci Bernard ». Je ne l’ai jamais revue. On a dû en perdre les bobines. À moins que la pensée unique qui règne aujourd’hui en matière d’humour ne la juge trop originale ou trop décapante pour la rediffuser sans risque. (Je me souviens d’une rubrique présentée par une femme en robe du soir et un homme en smoking et dont le titre était « Bonsoir les pauvres !») La déconnexion, pour ne pas dire déconnade, du titre d’avec le contenu de n’importe laquelle des parties de cette émission promettait déjà du très bon. La promesse fut tenue. Mais ce n’était là qu’un début, un galop d’essai, un pilote, un teaser pour ce que fut quelques années plus tard la production la plus connue de J.M.R., « Palace », quelques fois appelée « Ça c’est Palace ». C’est étonnant comme cette série télévisée qui n’a connu que six épisodes a laissé des souvenirs de rigolades de bon aloi. C’est étonnant comme cette série couronnée par le succès n’a pas eu d’imitateur. C’est sans doute qu’elle était inimitable. (Par charité pour les acteurs qui y participent et que j’aime bien, je ne citerai pas les plates imitations créées pour la MAAF, sketches auxquels on ne sourit que par nostalgie en mémoire de Philippe Khorsand). Oui, ça c’était Palace: les premières brèves de comptoir de Jean Carmet, les évidences pompeuses et vacuités trompeuses du professeur Rollin, les confidences de Claude Piéplu aux clés d’or, les conseils de la comtesse Renée Saint-Cyr pour péter élégamment en public, les raisonnements de l’impossible du directeur Khorsand pour désarçonner l’éternel client soupe au lait et crédule, etc…,etc…
Je me souviendrai longtemps (par superstition, aujourd’hui, on ne dit plus « je me souviendrai toujours… ») je me souviendrai longtemps de cet extraordinaire petit-déjeuner dans la salle de restaurant du Palace où le bacon vint à manquer. L’épisode était traité selon un mélange de deux genres, le film catastrophe où le Boeing 747 vient à manquer de carburant, et le film de guerre où un petit commando d’hommes décidés va tout faire pour apporter à la forteresse assiégée les munitions qui lui manquent pour résister à l’ennemi et finalement le vaincre.
La perfection, vous dis-je. Pour ça, merci Bernard. Pardon, merci, Jean-Michel.
Et puis je viens de voir « Théâtre sans animaux » de J.M.R., mis en scène par J.M.R., joué par la troupe de J.M.R. dans le théâtre de J.M.R. Et pour ça, encore merci , J.M.R.
Après ces avalanches de théâtre de boulevard si prévisible et convenu, ces cascades de petites pièces trouées qui relèvent plus du patronage que du café-théâtre, ces coulées d’ironie et de dérision péniblement transposées des plateaux de télévision jusqu’au théâtre par des animateurs pouvant se payer sans risque le frisson de la scène, après ces déferlements de facilité et ces inondations de bêtise, qu’il est bon d’entendre du texte, absurde certes, mais du texte. On pense à Obaldia et aux Brèves de Comptoir. On pense à Dubillard et finalement à Ribes. Je ne connaissais aucun des cinq acteurs par leur nom, mais je les connaissais tous de vue. Ils sont excellents, surtout trois d’entre eux. Vous verrez bien lesquels. Dans ce spectacle réjouissant, composé de six ou sept petits actes indépendants, j’ai cependant noté une faiblesse : les chutes. Les chutes ne m’ont pas paru, dans l’échelle de l’absurdité, au niveau de qualité des actes qui les précèdent. Bon, il fallait bien que je trouve une critique.
De toute façon, la pièce ne se joue plus. Alors….