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Rendez-vous à cinq heures avec Renoir

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Jean Renoir présente La Règle du jeu

Maintenant que, grâce à mes récentes explications, vous avez enfin compris pourquoi La Règle du jeu est le plus grand film jamais tourné, vous êtes enfin aptes à écouter son réalisateur. Pendant 6 minutes, de sa voix chaude et joyeuse, Jean Renoir vous parle très simplement de celui de ses films qui a connu le plus gros « insuccès ». 

Je n’ai connu aucun de mes grands-pères. J’aurais aimé qu’ils soient un peu comme lui.
Maintenant, cliquez sur l’image : 

 

 

La Règle du jeu – Critique aisée n°235 (intégral)

temps de lecture : 20 minutes

Et pour ceux qui ont vingt minutes à perdre ou qui préfère lire tout d’un coup, voici la version intégrale, in extenso, de la totalité du texte en son entièreté et sans coupure.

Critique aisée n°234

La Règle du jeu
Jean Renoir – 1939
Marcel Dalio, Nora Grégor, Jean Renoir, Roland Toutain, Paulette Dubost, Julien Carette, Gaston Modot…

La première fois
La première fois que j’ai vu La Règle du jeu, c’était au Champollion. Pas à l’Actua-Champo, non, dans la grande salle, au Champo.
La grande salle du Champollion ! Cent places ? Cent cinquante ? Légèrement en pente, elle était si petite que, pour pouvoir projeter sur un écran de taille acceptable, le propriétaire avait fait installer un système très particulier : par le truchement d’un périscope, le film était projeté sur le mur du fond de la salle où un miroir renvoyait les images sur l’écran. L’Actua-Champo, dont la salle était encore plus petite, ne bénéficiait pas, je crois, de ce système ; c’est dire la taille de l’écran.
Mais la première fois que j’ai vu La Règle du jeu, c’était bien au Champollion, dans la grande salle.
Je devais avoir 17, 18, 19 ans tout au plus. C’était l’été, les vacances… le mois d’août plus précisément. Il faisait chaud, sûrement. J’étais seul. À ce moment-là, je n’avais pas de petite amie, ou alors elle n’était pas là, je ne sais plus. Il devait être Continuer la lecture de La Règle du jeu – Critique aisée n°235 (intégral)

La Règle du Jeu – Critique aisée n°235 – (3/3)

(…) ils ont tous leurs défauts, leurs faiblesses, leurs snobismes, mais aucun n’est traité avec mépris ni méchanceté, ni même avec condescendance, car comme Octave dit à Jurieux : « Tu vois, mon vieux, dans la vie, le problème, c’est que tout le monde a ses raisons ». Autrement dit, il ne faut pas juger les gens car ils ont tous leurs raisons… Tolérance, humanisme, c’est toujours le point de vue de Renoir.

C’est à cause des acteurs !
Ah oui ! Les acteurs !
D’abord Marcel Dalio, à contre-emploi, habitué aux rôles de juif ou de personnage trouble, se voit ici confier celui d’un aristocrate, léger, faible mais foncièrement généreux. il trouve ici peut-être son meilleur rôle au cinéma. La scène muette où, ravi aux anges comme seul un enfant peut l’être,  il présente à ses amis l’orgue de barbarie qu’il vient d’acquérir est un monument d’émotion.
Ensuite, Jean Renoir lui-même. Il est absolument Continuer la lecture de La Règle du Jeu – Critique aisée n°235 – (3/3)

La Règle du Jeu – Critique aisée n°235 – (2/3)

temps de lecture : 8 minutes

(…) mais jamais encore je n’avais été et jamais plus je ne serai pris à ce point dans un film, enveloppé, transporté par lui, du début jusqu’à la fin. Tous mes visionnages ultérieurs de La Règle du jeu ont confirmé, et même parfois, grâce à une meilleure connaissance du cinéma, renforcé cette première impression.

Pourquoi ?
Par la suite, j’ai souvent été tenté de faire partager ma passion pour La Règle du jeu à d’autres, parents, amis, tous plus ou moins cinéphiles, mais jamais je n’ai rencontré de véritable âme sœur sur ce sujet. J’obtenais surtout deux types de réactions à mon enthousiasme : d’abord celle que j’appellerai la réaction Proustienne, et ensuite l’autre, la réaction Alternative.
Le nom de la première vient de ce qu’elle ressemble à la position de beaucoup devant qui Continuer la lecture de La Règle du Jeu – Critique aisée n°235 – (2/3)

La Règle du Jeu – Critique aisée n°235 – (1/3)

temps de lecture : 8 minutes

Critique aisée n°235

La Règle du jeu
Jean Renoir – 1939
Marcel Dalio, Nora Grégor, Jean Renoir, Roland Toutain, Paulette Dubost, Julien Carette, Gaston Modot…

La première fois
La première fois que j’ai vu La Règle du jeu, c’était au Champollion. Pas à l’Actua-Champo, non, dans la grande salle, au Champo.
La grande salle du Champollion ! Cent places ? Cent cinquante ? Légèrement en pente, elle était si petite que, pour pouvoir projeter sur un écran de taille acceptable, le propriétaire avait fait installer un système très particulier : par le truchement d’un périscope, le film était projeté sur le mur du fond de la salle où un miroir renvoyait les images sur l’écran. L’Actua-Champo, dont la salle était encore plus petite, ne bénéficiait pas, je crois, de ce système ; c’est dire la taille de l’écran.
Mais la première fois que j’ai vu La Règle du jeu, c’était bien au Champollion, dans la grande salle.
Je devais avoir 17, 18, 19 ans tout au plus. C’était l’été, les vacances… le mois d’août plus précisément. Il faisait chaud, sûrement. J’étais seul. À ce moment-là, je n’avais pas de petite amie, ou alors elle n’était pas là, je ne sais plus. Il devait être 4 heures de l’après-midi et je passais Continuer la lecture de La Règle du Jeu – Critique aisée n°235 – (1/3)

Dernière heure : La Règle du jeu, enfin !

temps de lecture : 1 minute et quelques secondes (voir ci-dessous)


Dernière heure : La Règle du jeu, enfin !

Je vous l’avais annoncé il y a longtemps déjà, et plusieurs fois : un de ces jours, je vais vous faire une Critique aisée de La Règle du jeu. Eh bien, ça y est ! Dès demain matin, vous allez l’avoir cette critique tant attendue ; La Règle du jeu… l’un des dix, et même plutôt des cinq chefs d’œuvre du cinéma mondial. Il m’en a fallu du temps et du courage pour m’attaquer à cet énorme morceau. Mais ça y est, c’est écrit, je ne change plus rien, plus une virgule, même si c’est insuffisant, excessif ou à côté de la plaque.
Comme c’est un peu volumineux, à la taille du sujet, et que la capacité d’attention moyenne du lecteur moyen du JdC est à peine 3,7 fois supérieure à Continuer la lecture de Dernière heure : La Règle du jeu, enfin !

La Grande illusion – Critique aisée n°233

Critique aisée 233

La grande illusion
Jean Renoir – 1937
Gabin, Fresnay, Dalio, Von Stroheim, Carette

Il y a deux différences essentielles entre les deux films les plus célèbres de Jean Renoir, La Grand illusion (1937) et La Règle du jeu (1939) : la première est que La Grande illusion est un film d’un grand classicisme, tandis que La Règle du jeu est un film moderne, fantasque et foisonnant. La deuxième différence, c’est que le premier connut un grand succès commercial et critique, dont l’Oscar du film étranger en 1939, alors que le second fut un colossal échec critique et commercial. Ce n’est qu’avec l’apparition de la Nouvelle Vague qu’il fut reconnut progressivement par tous comme l’un des plus grand films de l’histoire du cinéma. 

Un de leurs points communs est que Continuer la lecture de La Grande illusion – Critique aisée n°233

Jean Renoir à tout âge

à deux ans 

à 68 ans

Bientôt publié
Aujourd’hui, 16:47 Retour de Campagne (14) – La dame de Chez Lipp – Suite &Fin par Bruno
Demain, 07:47 Le mécanisme d’Anticythère – Chapitre 5-1
Demain, 16:47 Retour de Campagne (15) – La dame de Chez Lipp – Suite&Fin par Lariègeoise
14 Nov, 07:47 Coucher de soleil sur le Quartier Latin
14 Nov, 16:47 Retour de Campagne (16) – Le jeu des bulles

La Règle du Jeu (Théâtre) (Critique aisée 92)

Critique aisée n°92

La Règle du Jeu
Par la troupe de la Comédie Française -2017
Adaptation et mise en scène de Christiane Jatahy
d’après le film de Jean Renoir.

La Comédie Française a décidé de confier à Christiane Jatahy l’adaptation théâtrale de La Règle du Jeu de Jean Renoir.

La Règle du Jeu… Ah, la Règle du Jeu… sans aucun doute le meilleur Renoir, probablement le meilleur film français de tous les temps, peut-être l’un des dix meilleurs films au monde.

Sorti en 1939, à la veille de la guerre, ce film avait fait un bide total, tout le monde sait ça.  Bien qu’apprécié par les cinéphiles dès après la guerre, il n’a été reconnu comme un véritable chef d’œuvre qu’en 1959 à la Mostra de Venise.

A propos de son film, Renoir avait dit qu’il avait voulu faire un drame gai ou une fantaisie dramatique et c’est exactement ce qu’il a réussi à faire : un mélange à la Marivaux d’élégance, d’esprit, de drôlerie, de mélancolie et de drame, un film parfait.

Alors pourquoi vouloir en faire une pièce de théâtre ?
Si, dans le programme Continuer la lecture de La Règle du Jeu (Théâtre) (Critique aisée 92)

Renoir par Renoir

« (…) Dans la pratique, cette croyance de Renoir (Auguste) en l’équilibre se traduisait par son amour des proportions. Il citait le Parthénon, ce temple grec dont les proportions parfaites font l’un des plus grands monuments du monde. En contraste, il voyait dans l’Arc de Triomphe des Champs-Elysées un monument raté, un monstre à gros ventre perché sur des pattes grêles. L’Arc de Triomphe du Carrousel, lui, le satisfaisait pleinement, avec ses bonnes grosses jambes soutenant un tout petit front pas intellectuel. »
Jean Renoir – Ma vie et les films 
Puis-je ajouter à cette liste de déséquilibrés la Bibliothèque François Mitterrand à Paris, la Villa Méditerranée à Marseille, l’Opéra Bastille à Paris, le Sacré-Cœur à Paris, la tour Gherkin à Londres, la tour Agbar de Barcelone, etc… etc… ?  Vous pouvez faire compléter cette liste en écrivant à la Rédaction qui publiera (éventuellement).