Archives par mot-clé : Luxembourg

Quelques pas dans un jardin 

Juin…
Sur le Luxembourg, il n’a pas plu depuis un mois et le sol est poudreux.

Un orchestre s’installe sous le kiosque. Pour les musiciens, hommes et femmes confondus, c’est pantalon noir, chemise blanche et gilet vert pomme.  Tout autour, dans un grand raclement de chaises lourdes, les premiers badauds s’installent. Certains se reconnaissent et échangent de gentilles banalités. Une jeune fille distribue le programme musical :
— Désolé, mademoiselle, je ne reste pas, je n’ai pas le temps.
Pas le temps ? Un dimanche matin ? Mais pourquoi donc ? Qu’est-ce que je peux bien avoir d’autre à faire ?

Sur l’eau, de grands voiliers commandés en régate louvoient entre de petits bateaux sans capitaine. Sous l’eau claire, de gros poissons longent en bande Continuer la lecture de Quelques pas dans un jardin 

Le parc à jeux

Déjà publié en 2016, mais dans ce domaine, rien ne change jamais beaucoup.

A l’intérieur de l’enclos, il y a bien une centaine d’enfants et presque autant de parents, grands-parents, baby sitteuses et bonnes du quartier. Selon l’âge et le tempérament des gamins, on les trouve accrochés à des passerelles de bois, agrippés à des Tours Eiffel de cordes entrelacées ou suspendus à des

PARC A JEUXtyroliennes sécurisées. Ou alors, ils glissent dans des tubes inclinés, ils courent sur des cylindres brillants ou ils chevauchent des Continuer la lecture de Le parc à jeux

¿ TAVUSSA ? (75) – Les placards du Luxembourg (encore ?)

Les placards du Luxembourg
(encore ?)

En termes journalistiques on appelle ça un marronnier. Ça désigne un évènement qui revient chaque année, comme la floraison des arbres du même nom. 

Alors ça, pour être un marronnier, c’est un marronnier ! D’abord, ça se passe en limite du jardin du Luxembourg, célèbre notamment pour cette essence d’arbre si caractéristique de la capitale. Ensuite, ça se répète plusieurs fois chaque année. C’est un marronnier quatre saisons. 
Et cette année, les revoilà, les placards !

Les revoilà, ces photos, vilains chromos fignolés, aux sujets galvaudés, aux couleurs écoeurantes.

Les revoilà, ces photos dont on se demande par quelle Assemblée de Notables à Barbichettes et de Secrétaires de Mairie Hyper-Sensibles elles ont été choisies ! 

Mais, que voulez-vous ? Le badaud s’extasie, il Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (75) – Les placards du Luxembourg (encore ?)

Les petits bruits du matin calme

Eh bien, on peut dire que j’aurais commencé ce premier jour de l’année comme je l’ai fait pour beaucoup d’autres ces temps-ci : au Luxembourg, assis sur une chaise froide de la République, le dos tourné au Sénat, face au grand bassin, avec la coupole de l’Observatoire qui se découpe au loin sur le ciel aujourd’hui bleu léger et le soleil de trois -quarts qui me chauffe la joue et la cuisse gauches. Cette cuisse, je l’ai croisée sur la droite, ce qui me donne un air élégant dont la touche finale est apportée par l’iPad qui est installé dessus. Le gobelet en carton que j’ai posé sur la chaise voisine et qui contient encore un fond de café froid justifierait en cas de besoin aux yeux d’un gardien trop zélé le port anarchique du masque chirurgical sous le menton.

Comme chaque matin en m’installant ici, j’avais l’intention de produire quelques lignes, une dizaine, pour le Cujas, mais « Ah ouat ! » comme disait le Boubouroche de Courteline, j’ai bien le temps. Le chapitre 9 est Continuer la lecture de Les petits bruits du matin calme

Dernière heure : Trêve du mauvais goût

Dernière heure : La trêve du mauvais goût
Lundi 12 août

Enfin de retour au Quar’Lat’, installé une fois de plus à la terrasse du Rostand, j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. Ils ont enlevé les chromos des grilles du Luxembourg. Profitez-en, ça ne va pas durer. Pour quelques semaines, en descendant n’importe lequel des deux trottoirs de la rue de Médicis, vous pourrez voir les arbres, les fleurs, les joggeurs, les enfants, les jardiniers et même, avec un peu de chance, un vieux sénateur errant, que ses enfants, partis à l’ile de Ré, auront « oublié » dans les jardins. En les remontant, c’est pareil mais plus fatiguant. Venez-vite, car bientôt, cette trêve sera terminée et le mauvais gout reprendra tous ses droits et toute sa place.

Paris est un décor (3) et (4)

Décor : Ensemble des toiles peintes, des portants, des praticables et des éléments divers qui entourent et situent la représentation d’une œuvre théâtrale, cinématographique ou télévisée.


Les trois coups ont été frappés et le rideau vient de se lever. Pourtant le décor est encore vide. Les personnages sont réunis dans les coulisses. Ils vont entrer en scène. Que le spectacle commence !

ET DEMAIN, LA RUE DE RENNES, C’EST PAS FINI. C’EST LE CAS DE LE DIRE…

¿ TAVUSSA ? (30) La Loi, entre vous et nous

Comme chaque année, le Sénat sponsorise l’installation de grands placards sur les grilles du Jardin du Luxembourg le long de la rue Médicis. J’ai toujours reproché à ces panneaux d’empêcher la vue sur les jardins, et j’avais proposé qu’au lieu de photos d’insectes répugnants ou de trognes rubicondes d’artisans en pleine activité, on y présente de grandes photographies de ce qu’on pourrait voir du jardin si les panneaux n’étaient pas là. Je n’ai pas été écouté, ni même entendu.

Ainsi, voici une nouvelle exposition d’une quarantaine d’agrandissements d’aquarelles de Noëlle Herrenschmidt. Elles représentent des palais, des salles et des scènes de la vie publique où la loi s’élabore, se discute, se vote et s’applique. L’exposition se tiendra du 16 septembre au 14 janvier 2018. Vous avez tout le temps.

Tout cela est assez joli et traite avec un grand respect ces lieux et ces hommes (et ces femmes, oui, d’accord, d’accord) qui font la loi. Je n’ai rien contre ce respect. Je serais même plutôt favorable à la pompe, pourtant souvent désuète et parfois ridicule, qui entoure tout cela. Il est toujours bon d’impressionner le peuple. En tout cas, moi, ça m’impressionne.

Cependant, dans cette exposition, un détail me perturbe. C’est le titre :

LA LOI, entre vous et nous

Qu’est-ce qu’on entend par là ?

Pour moi, bien sûr, il ne fait pas de doute que, dans l’esprit de l’auteur, ce « vous« , c’est vous, c’est moi, c’est nous, nous qui Continuer la lecture de ¿ TAVUSSA ? (30) La Loi, entre vous et nous