L’automne a semé dans l’herbe rase des pieces de monnaie aux reflets dorés, attendant le Petit Poucet courant la campagne.
Les moutons de « La Marthe » sont passés par là !
Les mousserons feront dans la poêle baveuse le bonheur de Mère Gtand’, ou sur le fil attendront l’omelette gourmande.
La canne en main, solitaire, le Grand-Père Édouard aimait découvrir ces chapelets de Sainte-Madeleine, retrouvant l’air pur de sa jeunesse et un peu de liberté.
Les moutons de La Marthe ont fumé cette terre maigre où le vent des plateaux déplie le profond de vous-même et vous grise.
Jadis, sonnait la cloche de la chapelle sous l’ardeur de nos impulsions juvéniles; elle tinte encore dans nos souvenirs, comme un air de fête et d’insouciance. Heureux les élus qui s’attachent aux bruits présents du passé.
Les alouettes s’envolent et leur cri traverse les champs sous le sifflet du vent.
Les murets de pierre volcanique cloisonnent le plateau comme en Bretagne celte.
Un trou d’eau abreuve le troupeau du cousin Soubrier, quand le soleil ne l’a point asséché.
Au loin, sur le flanc des collines, l’autoroute trace une saignée bruyante, taxe de modernité, qualifiée d’embellie économique pour le village. Les premiers hommes sont passés par là !
Mais le plat de champignons sauvages gardera pour toujours ce relief cher au palais du ramasseur !
Lucien Claveirole
Aix, le 21 août 2002
Nouveau : Vous pouvez partager cet article en cliquant sur le bouton Facebook ci-dessous.