Archives par mot-clé : Lorenzo

Rendez-vous à cinq heures : cinéma et littérature

temps de lecture : 2 minutes, et encore…
la page de 16h47 est ouverte…

Aujourd’hui, Lorenzo se pose et nous pose une vaste question que, plutôt que de la paraphraser, je vous laisse découvrir dans ses propres termes. Si vous souhaiter apporter votre pierre dans ce jardin ou votre contribution à la résolution du problème, ne vous gênez pas. Sachez que si votre ami réponse est brève, disons moins de cent mots, elle restera en commentaire de cette page. Sinon, elle sera publiée à son tour dans un prochain Rendez-vous à cinq heures. 

 

Cinéma et Littérature
Lorenzo dell’Acqua

Le film est-il fidèle au roman ? En voilà une question absurde ! C’est comme vouloir comparer une peinture et une sculpture. Tout le monde sait que ce n’est pas pareil. Il est plus intéressant de se demander comment un chef d’œuvre littéraire mis en scène réussit à être aussi un chef d’œuvre dans un autre domaine, le cinéma.

La récente rediffusion du Guépard de Luchino Visconti (TTTT dans Télérama, autant que le Tigre du Bengale) d’après le chef d’œuvre littéraire de Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures : cinéma et littérature

Rendez-vous à cinq heures avec le cinéma indien

temps de lecture : 4 minutes 

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CESAR ET ROSALIE AU BENGALE
(Fritz Lang, 1959)

par Lorenzo dell’Acqua

Je ne regarde jamais la télévision et je vais encore moins souvent au cinéma. De rares exceptions cependant, imprévisibles, comme hier soir sur ARTE, la chaîne des intellectuels et des ingénieurs, qui proposait un chef d’œuvre, « César et Rosalie au Bengale », de Fritz Lang. L’intrigue ne vous surprendra pas car j’ai appris en vous lisant sur le blog que les situations scabreuses réunissant deux hommes et une femme, ou l’inverse, faisaient partie (ou avaient fait partie) de votre quotidien. Le scénario est exactement le même que dans le remake de Claude Sautet sorti en 1972 : les deux personnages principaux aiment la même femme. Ce film m’avait attiré, non pas à cause du résumé de Télérama, mais parce qu’il se déroulait en Inde où mon père Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec le cinéma indien

Rendez-vous à cinq heures avec les fleurs jaunes du mâle

temps de lecture : 4  minutes 

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LES FLEURS JAUNES DU MALE
par Lorenzo

Après la parution de la seconde partie des Fleurs jaunes, Lorenzo a repris sa plume avec ces « Fleurs jaunes du mâle » dont on peut dire que s’il n’est probablement pas un pastiche, il est à coup sûr un détournement de texte.

Un pote écrivain m’avait refilé un tuyau de première bourre. Il prétendait qu’avec un bouquet de fleurs à la main les nanas que tu croisais dans la rue tombaient comme des mouches. Son trajet entre un fleuriste de la rue de Vaugirard et son domicile fixe fut, à l’entendre, un véritable chemin de croix de feu au cul. Faut reconnaître que des conseils pareils prodigués par un ami ingénieur d’habitude plutôt rigoureux, c’est tentant, ne serait-ce que pour vérifier en cachette la validité de ses théories. J’avais néanmoins de sérieux doutes sur le motif réel des sourires de toutes ces jolies femmes et, bien que Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les fleurs jaunes du mâle

Rendez-vous à cinq heures avec les jeunes filles en fleurs jaunes

temps de lecture : trois  minutes 

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A L’OMBRE DES JEUNES FILLES EN FLEURS JAUNES
par Lorenzo

Le 2 décembre dernier, à l’occasion de la publication des « Fleurs jaunes », Lorenzo avait produit un joli pastiche de Marcel Proust. Visible seulement dans les commentaires, ce texte n’a peut-être pas recueilli toute l’attention qu’il méritait. Pour que tout le monde puisse en profiter, le voici donc à nouveau dans cette page de 16h47

Ce matin-là, comme tous les matins de l’année depuis plus de cinquante ans, je terminais mon petit déjeuner préparé avec une invariable méticulosité par ma gouvernante et composé d’un grand bol de café noir avec seulement un sucre et demi mais jamais deux afin d’endiguer une fâcheuse tendance à l’embonpoint fort compréhensible néanmoins à mon âge, d’un grand verre d’eau glacée sensé favoriser un transit intestinal devenu indolent avec les années, et de mes trois petites madeleine dont je ne répéterai pas à des férus de littérature comme vous les origines profondes enfouies dans ma petite enfance et dans la maison rurale de ma grand-mère beauceronne, ni les sensations indéfinissables qu’elles me procuraient depuis cette époque innocente et délicieuse elle aussi.
Au moment où je reculais de quelques centimètres le fauteuil dans lequel je venais de passer ce moment certes physiologique mais aussi bien confortable dont les vertus, avant que ne débute une nouvelle journée pleine des petites obligations dérisoires Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec les jeunes filles en fleurs jaunes

Rendez-vous à cinq heures avec César, Rosalie, Lorenzo et les autres

temps de lecture : deux minutes vingt secondes

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César et Rosalie
Claude Sautet – 1972

Sur les conseils avisés de mon ami Cyrano de Couteillac, un écrivain gascon au physique scandinave, j’ai revu cinquante ans après sa sortie le film de Claude Sautet, César et Rosalie, sous-titré La Belle et les Bêtas, dont il a fait récemment l’éloge. Et il avait raison ce bougre qui ne passe pas pour un romantique d’après son hagiographe ariégeoise ! Couteillac est en effet un matérialiste froid, imperturbable et parfois cruel comme tous les scientifiques issus d’une Grand Ecole d’Ingénieurs qui n’ont pas pour habitude de se laisser aller à la gaudriole. Imaginez une seconde les conséquences d’une négligence infime dans l’exercice de leur fonction : un nid de poule sous les œufs d’une remontée mécanique, un SDF fixé dans le jambage d’un pont ou un marais sans Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec César, Rosalie, Lorenzo et les autres

Photos-souvenir – 16

 Par Lorenzo dell’Acqua

J’ai toujours détesté les mandarins et surtout le professeur Milliez, un médecin de gauche vénéré dans les années 68., dont on faisait semblant d’ignorer qu’il prenait les pires honoraires de Paris. Les derniers temps où j’exerçais à l’hôpital, mon activité principale consistait à obtenir des externes et des internes qu’ils retirent leurs mains de leurs poches, qu’ils ferment leurs blouses ouvertes sur des tee-shirt douteux, et qu’ils ne ricanent pas pendant la visite. Le comble fut atteint le jour où l’un d’entre eux entra dans la chambre d’un malade avec une tasse de café en plastique à la main. Là, je me suis dit que quelque chose avait changé. A la fin de ma carrière, il était devenu impossible de distinguer un brancardier d’un interne en médecine à la cafétéria. Signe des temps, là encore.

 

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Rendez-vous à cinq heures avec Pierre Adrian

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Que reviennent ceux qui sont loin
Roman de Pierre Adrian – Gallimard – 20€

Ce roman m’avait été conseillé par la rubrique littéraire du Figaro Magazine ou bien celle de Télérama, deux mondes que tout oppose sauf le même amour de la belle écriture. Cela n’est pas nouveau ; tous les deux m’ont fait découvrir quantité d’écrits formidables. Que reviennent ceux qui sont loin, de Pierre Adrian, m’a ému pour au moins trois raisons ;
1) le thème : après dix ans de vagabondages, le narrateur revient passer Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures avec Pierre Adrian

Photos-souvenir – 15

 Par Lorenzo dell’Acqua

Notre infirmière Carole nous apportait chaque mardi matin ces bonbons au goût de fraises artificielles pour que je ne m’énerve pas en salle d’endoscopie. Et pourtant, je ne me souviens pas m’y être jamais énervé une seule fois. Confondait-elle deux défauts, l’irritabilité et l’anxiété ? Peut-être avais-je les deux ? Mon anxiété a pourri ma vie et pas seulement professionnelle. Elle a eu cependant un mérite inestimable : elle m’a permis de ne jamais éprouver le moindre regret quand je pris ma retraite.

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Photos-souvenir – 14

 Par Lorenzo dell’Acqua

Teddy était le surnom affectueux que ses élèves avaient donné à notre chef de service, le professeur Edouard Housset. Hautain, distant et même cassant, il était un des derniers représentants d’une aristocratie médicale en voie de disparition. Propriétaire d’un vaste domaine en Mayenne, Teddy avait réussi à attirer dans cette province chatoyante son élève Pascal P. qui, à son tour, y attira plus tard son élève Jean-Jacques M. Je ne cois pas que les recettes générées par les rares victoires de leurs poulains sur les hippodromes du département y étaient pour quelque chose. Non, Pascal avait choisi cette région parce qu’elle était située à moins de 300 km de Paris et qu’elle était bien desservie par les TGV au départ de la gare Montparnasse. 

Personnalité : Teddy a un caractère très fort et peut devenir très colérique quand quelque chose ne lui plait pas. Teddy a des valeurs et ne compte pas y déroger. C’est également un acharné du travail. Toutefois, il sait dissocier vie privée et vie professionnelle.

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Rendez-vous à cinq heures : les révoltes de J-M. Rouart

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Mes Révoltes
Jean-Marie Rouart

Je viens de terminer Mes Révoltes, l’autobiographie romancée de Jean-Marie Rouart, de l’Académie Française. Ce livre est intéressant et les portraits des membres de sa famille, de ses amis et de ses ennemis sont très réussis. Vifs, acérés, sans la moindre indulgence mais empreints d’une affectueuse  bienveillance, il ne s’agit à aucun moment de sordides règlements de compte. Il est passionnant et souvent émouvant de découvrir les membres de son illustre famille depuis Berthe Morisot en passant par Julie Manet et tous les Rouart. Force est de reconnaitre que bon sang ne saurait mentir : avec de tels aïeux on comprend que Jean-Marie Rouart excelle dans le portrait.

Le style est agréable et facile à lire. Il n’y a pas d’adverbe, Continuer la lecture de Rendez-vous à cinq heures : les révoltes de J-M. Rouart