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L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes (7)

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Résumé : Une quarantaine de numéros de la Rue de Rennes manquent toujours à l’appel, et l’on ne sait toujours pas pourquoi. Mais que fait la police ? La Mairie, elle, a choisi habilement de ne rien faire, pensant ainsi que l’affaire mourrait de sa belle mort. C’était sans compter sur Cottard, Ceconde de son prénom, qui a tout balancé à l’OBS qui, par habileté politique, a refilé le tuyau à Marianne, le magazine, pas la République.

7-La stagiaire

Où l’on appréciera les avantages et les inconvénients du stagiaire dans la presse de gauche.

Quand Renaud eut parcouru le rapport Ratinet, il jugea que dans cette affaire, il n’y avait que des coups à prendre. De plus, il la trouva un peu trop technique pour lui et, de toute façon, il était déjà assez occupé comme ça avec son article sur la collection de chaussures de luxe du député de la troisième circonscription de Savoie Atlantique. Il décida donc de confier le débroussaillage des disparitions de la rue de Rennes à la jeune Éméchant, une stagiaire qu’on venait de lui flanquer dans les pattes.

D’une manière générale dans la presse, les stagiaires, c’est la plaie. Il faut tout le temps leur trouver des trucs à faire, répondre à leurs questions idiotes par des aphorismes blasés en priant qu’ils ne bousillent pas la machine à café. D’un autre côté, les stagiaires, pour un journaliste encarté, ça présente des avantages. Ça permet de ne pas faire soi-même tout un tas de choses ennuyeuses et, dans les cas épineux, de tâter le terrain sans prendre trop de risque auprès des propriétaires du journal : « Qu’est-ce que vous voulez, Patron, j’ai tourné les yeux cinq minutes, et ça a suffi pour que ce crétin nous foute le sujet en l’air en téléphonant directement au Chef de Cab. Moi, c’est simple, les stagiaires, j’en veux plus !« .

Et pourtant, Renaud venait d’en « toucher » une de stagiaire, Mademoiselle Éméchant. Dix-neuf ans et demi, taille moyenne, poids moyen, cheveux sales et grosses lunettes, la petite Éméchant était élève de troisième année de l’École de Journalisme de Guéret (8). Dès son arrivée, elle s’était montrée Continuer la lecture de L’interminable et lamentable histoire des disparus de la rue de Rennes (7)