Archives par mot-clé : Géraud

Aventure en Afrique (41)

temps de lecture : 5 minutes 

Voir la mer (2)

A 19h15 nous arrivions à Bambéréké, après avoir parcouru 526km dans la journée. Nous trouvions le campement. Les campements que l’on croisait le long des pistes principales, étaient distants d’environ 200km. C’était souvent d’anciens petits hôtels de l’époque coloniale, plus ou moins bien entretenus qui ne faisaient pas de restauration. Ils  mettaient à disposition des chambres plus ou moins grandes et des  boissons plus ou moins fraiches. La propreté de la literie laissait souvent à désirer, et nous préférions dormir sur nos inconfortables lits de camp. Un soir nous avons  trouvé un campement crasseux, l’eau étais antérieurement remontée d’un puits par une éolienne hors d’état de fonctionner, la porte du réfrigérateur était maintenue fermée par un sandow, les sanitaires dont les WC. …bouchés !
Nous avions établi un protocole à l’arrivée, le soir, au campement : Il nous fallait vider entièrement les véhicules dépourvus de siège arrière, contenant chacun: 2 roues de secours, 1 bidon d’eau, 1 bidon d’essence, 2 lits de camp, nos affaires personnelles. Etaient répartis dans l’ensemble des voitures: le matériel de réparation des pneumatiques, une glacière, un camping-gaz, une caisse à outil, câble de démarrage, corde … .  Pendant que les hommes réparaient les roues de secours, les femmes vidaient les 2CV qui devaient être stationnées portes non verrouillés. Ce n’était qu’après Continuer la lecture de Aventure en Afrique (41)

Aventure en Afrique (40)

temps de lecture : 6 minutes 

Voir la mer (1)– la soudure
Début novembre, un soir au cours d’un apéritif, nous avions évoqué les vacances que nous pouvions pendre au mois de décembre soit une année pleine de service. Henri nous a dit en plaisantant : « en tant qu’Alsacien, je n’ai jamais vu la mer ». Il y eu un grand blanc puis un « pourquoi pas ? ».

Je précisais : « Je me permets de vous rappeler qu’officiellement nous n’avons pas le droit de sortir du département de Niamey sans un laissez-passer ».
Nous nous mîmes au travail : trouver une carte Michelin de l’Afrique Nord et Ouest, choisir un itinéraire, relever les positions des stations-services, des campements…Nous avons appris plus tard, à nos dépends, que sur le lot ils y en avaient de non approvisionnés depuis plusieurs semaines, de fermés et “Via Michelin“ n’existait pas encore.

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Aventure en Afrique (39)

La vente aux enchères
       Un matin vers 10 heures, dans mon bureau, un de mes gars me dit « patron tu as vu, il y a un européen dans la cour. Le connais-tu ? « Non je ne le connais pas  » Une demi-heure plus tard, l’homme était toujours là debout en plein soleil. Je lui proposais de venir s’asseoir dans mon bureau bien que n’ayant pas encore de climatiseur.
Européen ? Il avait un fort accent canadien ! L’homme m’expliqua qu’il devait y avoir ce matin-là une vente aux enchères de vieux véhicules, dans la cour. Je demandais à mes gars, personne n’était au courant.
Vers 11h30 arrivait une grosse Mercedes noire avec un chauffeur : c’était le commissaire-priseur. En quelques minutes une trentaine de personnes arrivaient dans la cour. Je me glissais au milieu de mon personnel et d’autres du Génie-Rurale pour assister à la vente. Le commissaire-priseur nigérien, avec, ses lunettes noires son petit cartable en cuir, un papier et un stylo en or à la main, se tenait devant des véhicules. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (39)

Aventure en Afrique (38)

temps de lecture : 2 minutes

La Grande Prière

       Le 20 juillet, fête de “la Tabaski” au Niger, appelée aussi “la Fête du Mouton” c’est Aïd el-Kebir,  “le jour du sacrifice” : congé pour tout le monde !.
Des milliers de moutons sont égorgés dans Niamey : dans les cours, sur  les trottoirs, les places. “Le fleuve coule rouge” dit-on. Suivant sa fortune on peut aussi égorger un veau, ou un chameau.
Mahomet ayant dit : «Certes Allah a prescrit l’excellence dans toute chose. Ainsi lorsque vous tuez, tuez de manière parfaite et si vous égorgez, égorgez  de manière parfaite. Que l’un de vous aiguise son couteau et qu’il apaise la bête qu’il égorge. ». Il faut manger la viande du sacrifice, en garder et offrir au moins un tiers aux pauvres, proches, voisins, collègues etc.
Ce matin-là je me trouvais sur une grande place, en terre battue, un peu à l’extérieur de la capitale. J’ai pu m’approcher discrètement sans difficulté, malgré le fait que l’ensemble était gardé par l’armée. Je me disais modestement, que je ne n’étais pas un touriste, que mon visage commençait à être connu au centre-ville m’ayant souvent vu avec Chantal, on me surnommait: «Monsieur Madame   Pharmacie»
Je sortis mon appareil photo.

   Au centre de la place, Continuer la lecture de Aventure en Afrique (38)

Aventure en Afrique (37)

temps de lecture : 4 minutes et plus si affinité

Le marché d’Ayorou
Un dimanche matin nous avions décidé de nous rendre dans ce bourg au nord-ouest du pays, sur la rive gauche du fleuve, proche de la frontière du Mali. Ce village se trouve dans la zone tristement célèbre  des “ trois frontières “où sévissent aujourd’hui des  massacres de populations perpétrés par les djihadistes. Pour s’y rendre il faut emprunter la nationale N°1 sur environ 200 km. Celle-ci était goudronnée sur une trentaine de kilomètres jusqu’au niveau de Boubon. Elle se continuait en latérite, très abîmée et poussiéreuse. La route passait Continuer la lecture de Aventure en Afrique (37)

Aventure en Afrique (36)

temps de lecture (sans l’examen des photos) : 2 minutes 

Extraction du sel par les femmes.

     Nous sommes allés à Bengou en week-end mi-février 1973 et y sommes retournés au mois d’août. Bengou se situe à environ 300 km au sud-est de Niamey, non loin de la frontière avec le Bénin.
A Bengou, il y a une grande exploitation, véritable oasis,   gérée par le consul d’Italie, patron de Nicole Simler. Il y avait un campement bien aménagé dans lequel nous avons passés  quelques nuits.
Cette propriété était alimentée par un puits artésien. L’eau ferrugineuse avait une forte odeur d’œuf pourri. Difficile de prendre une douche ! Pour boire notre  jerrican était là ! Nous avons noté la présence, de cultures importantes : de coton, de maïs, de papaye, de bananes-légumes ainsi que celle d’un attelage de zébus (le seul vu au Niger). Continuer la lecture de Aventure en Afrique (36)

Aventure en Afrique (35)

temps de lecture : 5 minutes 

Puisage de l’eau

L’eau source de vie.
Le fleuve Niger traversé par le pays éponyme. De nombreux villages s’égrènent le long ses berges. Il est aussi une voie de communication fluviale avec ses ports et  lieux de pêche. Il alimente en eau potable la capitale et les villages riverains. A Niamey nous filtrions l’eau trouble du robinet pour la consommer. Le débit du fleuve est très irrégulier suivant les saisons et les années. Il peut varier de 5 m³ à la seconde (janvier 1985) à 2716 m3 à la seconde (aout 2020). Soit un écart d’environ 500 fois.

A Niamey il y a un secteur port et un autre blanchisserie.

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Aventure en Afrique (34)

temps de lecture : 5 minutes 

Les hommes Peuls


L’homme Bororo est grand et svelte et a de longues jambes. Les traits de son visage sont fins, lui aussi a été  victime de la sélection naturelle, qui ne garde que les beaux sujets.
Il est sobrement vêtu, généralement d’une jupe faite de bandes verticales de cuir et surtout du célèbre chapeau peul.
L’anthropologue Olivier Kyburz décrit également la démarche et le regard des hommes Peul «   Les hommes l’inverse des femmes, les hommes Peul (nomades) marchent vite en effectuant de grands pas. La rythmicité de la démarche masculine se réalise grâce à un certain espacement des pieds et des jambes durant la marche, ce qui leur permet d’acquérir de la rapidité. Ce rythme rapide s’explique selon les Peuls par les distances parcourues par les hommes dans le cadre de leurs activi­tés. Ces dernières les conduisent la journée à l’extérieur du village, qu’ils regagnent seulement vers les 5 heures de l’après-midi. En marchant, les hommes conservent le dos droit et la tête redressée. Ils ne mettent en mouvement ni leurs hanches ni leur fessier. Les hommes opèrent en revanche un balancement d’avant en arrière de leurs bras. Le mouvement de leurs bras apparaît plus rapide que celui des femmes. Les bras demeurent également parallèles au corps, ils ne le frôlent pas comme pour les femmes. Dans la posture érigée, les hommes  ont la tête redressée, qui fait face à celle de leur interlocuteur. D’après nos observations, un homme regarde ainsi les autres personnes dans les yeux lorsqu’ils conversent. Si la manière de regarder des femmes induit une distance d’ordre proxémique, les hommes établissent une distance plus réduite en regardant leurs interlocuteurs dans les yeux ».
L’homme ne possède pas de case et Continuer la lecture de Aventure en Afrique (34)

Aventure en Afrique (33)

temps de lecture : 8 minutes 

Les Peuls

Présentation
Parmi les ethnies du Niger que nous avons côtoyé, nous nous arrêtons sur les Peuls: peuplade nomade  discrète et mystérieuse qui représente 8,3% de la population (en 2014).On pouvait croiser sur les marchés leurs très belles femmes. Lors de mon séjour dans L’Ader Douchi Maggia nous étions proches. Le premier contact a été la charge des taureaux dans la retenue de Guidanmagagi, puis ma visite aux puits, leur invitation au Charo, plus tard le Geerewol.
Nous allons nous intéresser à un sous-groupe nomade les Wodaabes plus couramment appelés au Niger “les Bororos” qui font pâturer leur bétail dans la zone sahélienne. Il existe plusieurs groupes de peuls sédentaire. Ce qui m’a attiré chez eux est leur Continuer la lecture de Aventure en Afrique (33)

Aventure en Afrique (32)

temps de lecture : 1 minute trente 

Eclipse de soleil

Au matin du 30 juin 1973, tout le pays était en attente d’un phénomène exceptionnel : l’éclipse totale du soleil.

Elle a été la plus longue du XXe siècle avec ses sept minutes. La prochaine, aussi longue, ne sera qu’au XXIIe siècle.

Ce jour-là je me trouvais dans la cour des Célibatoriums avec des plaques de verre fumés, en attente. Pendant ce temps-là Chantal était à la pharmacie. Peu à peu ciel s’est assombri. Une jeune fille touarègue passa ; je lui fis voir le début de l’éclipse : la lune qui mange le soleil. Puis une élégante jeune femme Djerma, heureuse d’avoir vu disparaître le soleil. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (32)