Archives par mot-clé : Géraud

Aventure en Afrique (51)

Jusqu’à preuve du contraire, cet épisode d’Aventure en Afrique s’avère comme le dernier de la série. Alors, dégustez-le…

Le retour

       Après notre périple dans l’Aïr nous avons eu treize jours pour préparer notre retour en France. Nous avons commencé par aller acheter une autre cantine sur le Grand Marché pour expédier tous nos achats souvenir. Celle-ci était bleu ciel, faite avec de vieux bidons d’huile recyclés, le résultat était identique aux cantines métalliques de Manufrance. Tous nos souvenirs y ont été placés, cela allait de la statue Dogon, au coffret à bijoux touareg, en passant par la sculpture d’un buste de femme Djerma… Soit  40kg expédiés, après les formalités de douane, par la route puis le bateau à Cotonou, reçus au bout de deux mois.
Avant mon départ, j’ai distribué bon nombre de nos affaires, à mes gars : chapeau de brousse, chaussures… Filtre Pasteur au boy, cocote minute etc.…
Nous prenions nos dernières photos Continuer la lecture de Aventure en Afrique (51)

Aventure en Afrique (50)

La pharmacie du Centre (3/3)

Le paiement par les clients était fonction de la couverture sociale pratiquement inexistante dans ce pays. Le système de sécurité sociale n’existait que pour les européens qui avaient cotisé à des mutuelles ; le paiement était direct en espèces, en Francs CFA. Il n’y avait pas de délégation de paiements, le système de bons de commande  souvent apportés par un commissionnaire,  collectés après délivrance,  servait à adresser au payeur la facture !

Le prix des médicaments était élevé pour les africains. Ils réglaient sans problèmes, ou en petite monnaie espèces  recueillies auprès de congénères, ou  mendié. Nous  étions  au service des clients.

D’autre part, il y avait  la gestion des approvisionnements, des stocks :
Les commandes étaient faites rarement par téléphone fixe (les portables n’existaient pas),  le plus souvent par courrier postal ou la visite exceptionnelle d’un représentant six mois ou un  an à l’avance ! Dans ce pays enclavé et pauvre, l’approvisionnement et l’acheminement des produits était un problème : La plupart des médicaments étaient des produits importés, de France ou d’autres pays étrangers. Suite à l’indépendance du Niger, survenue treize ans avant notre séjour, la France était Continuer la lecture de Aventure en Afrique (50)

Aventure en Afrique (49)

La pharmacie du Centre (2/3)

La vie de la pharmacie se faisait:
Des clients de toutes sortes affluaient, il était aisé de détailler leurs tenues vestimentaires ; c’était bien plus difficile dans la foule circulante dehors. Les européens pour signifier surtout les blancs, étaient vêtus de sahariennes, les femmes de robe d’été classiques. Les vêtements d’africains variables de nature, de forme, de dessins selon les ethnies, les origines, la richesse, parés ou sobres de couleurs variées lumineuses défilaient…

Les miséreux, pour eux, c’était le « système D », souvent vêtus de haillons, leurs pansements étaient faits  de chiffon, fixés non par le bon vieux sparadrap encore trop luxueux, mais par de la ficelle. Ils demandaient l’aumône d’un soin en palabrant. Notre soin était « cadeau ».

Les riches en large « boubous » plus imposants avec ou sans calot, d’autres en tenue de service, ou de camouflage, d’uniformes militaires, d’autres encore en tunique et “séroual“, ceinturon, grigri autour du cou, avec ou sans chèche, voilà les hommes !

Les femmes étaient vêtues de tissus de « pagne » aux imprimés de Continuer la lecture de Aventure en Afrique (49)

Aventure en Afrique (48)

Nous retournons au Niger. Cette fois-ci, ce n’est plus Géraud mais Chantal, son épouse, qui nous fait part de ses premières impressions de femme de coopérant, pharmacienne de surcroit. 

  Il y a cinquante ans, début janvier, je partais rejoindre Géraud, mon époux qui effectuait son service militaire dans le cadre de la coopération technique, au Niger. C’était mon premier grand  voyage par avion pour une destination méconnue : le Sahel !

Deux mois auparavant, par un concours de circonstances inespérées, j’avais rencontré un pharmacien de Toulon, qui s’apprêtait, par un itinéraire transsaharien, via la Méditerranée et l’Algérie, à rejoindre le Niger. Il lui était nécessaire d’avoir un pharmacien assistant, remplaçant, dans son officine de Niamey… Continuer la lecture de Aventure en Afrique (48)

Aventure en Afrique (47)

Le 20 décembre, nous sommes sortis de la montagne et roulons, sur une grande plaine caillouteuse, poussiéreuse, sans végétation, en direction Agadez. J’ai évité de parler par pudeur, mais cela fait aussi partie de la vie : Faire ses besoins, en groupe dans le désert. Pendant la journée il y avait plusieurs “arrêt pipi”. Ici pas de sanitaires publics, pas d’arbre, pas de buisson, rien. Pour les hommes c’est assez simple : tourner le dos aux camions et faire attention à la direction du vent… Mais pour les femmes toutes en pantalon, c’est plus compliqué : Trois femmes côte à côte font face aux camions, pendant qu’une autre profite de cet écran… Pour les besoins plus importants, il fallait attendre la nuit, au campement, en s’éloignant un peu…

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Aventure en Afrique (46)

Nous reprenons les camions et arrivons à une faille dans laquelle a été réalisée une piste très pentue. Par sécurité, tous les passagers ont l’ordre de descendre et de poursuivre à pied.
Le massif de l’Aïr s’étend sur environ 300km du nord au sud et 200km d’est en ouest, son altitude moyenne est de 900m avec un sommet à 2022m. Ce massif est un ensemble cristallin et volcanique émergeant du socle ancien. Cela explique Continuer la lecture de Aventure en Afrique (46)

Aventure en Afrique (45)

Pour nous, après une nuit à Arlit, c’est le départ l’Aïr : Chantal écrit dans son carnet : “16 décembre, levé 7h, départ à 10h30“Les hommes avec les hommes, les femmes avec les femmes, chacun dans son camion. Nous devons être au total une quarantaine, et une dizaine de militaires actifs. Dans notre camion nous découvrons des visages inconnus. Après présentations il s’avère que ce sont des enseignants coopérants militaires comme nous : nous ne nous sommes jamais croisés auparavant. Chez les coopérants techniques nous nous connaissons tous grâce entre autre au repas du dimanche soir au mess des officiers mais n’y avons jamais rencontré d’enseignants. Ils vivent dans leur collège, leur lycée, leur fac et n’en sortaient que peu. Leur épouse ou compagne sont également toutes dans l’enseignement. Ces coopérants sont engagés pour deux années scolaires. Nos chemins ne se sont croisés que lors de ce voyage : cela est dommage et regrettable car nous avons découvert en fin de notre séjour des gens passionnants.
Nous roulons sur une vaste plaine pierreuse, direction nord-est avec le massif de l’Aïr qui se détache au loin. Nous soulevons une énorme poussière. En tête du convoi le commande-car ouvre la route. Aux environs de midi nous pouvons observer avec surprise des mirages et avons l’impression de rouler dans de l’eau.
Les camions Willem ont à l’arrière un Continuer la lecture de Aventure en Afrique (45)

Aventure en Afrique (44)

Il était de tradition chaque année que le gouvernement du Niger offre aux VSNA, un voyage à travers le Sahara en camions militaires. Mais en 1973, la grande sécheresse a tout chamboulé ; les camions étaient affectés à la distribution de vivre dans les zones reculées. Nous allions donc être privés de ce périple : c’était sans compter sur l’acharnement de certains. Un de nos camarades était le fils d’un général de l’armée française et cette dernière était stationnée, entre autre, au Niger même après l’indépendance, comme encore aujourd’hui.
Les choses sont compliquées. Nous sommes bien militaires, mais il y a nos épouses ou compagnes qui ne le sont pas et qui pour la grande majorité ont un emploi.
Je passe sur les démarches et négociations auxquelles je n’ai pas participé :
–Faire partir trois camions Willem modèle 1950 de la base française de Niamey et un command-car (power), avec à leur bord la moitié des participants au voyage pour rejoindre Arlit via le Massif de l’Aïr.
–Une semaine plus tard faire décoller de la même base, un Nord-Atlas de l’armée Nigérienne, à son bord l’autre moitié de l’effectif des participants, pour atterrir à Arlit
–A Arlit, après la visite de la mine par tous, les premiers participants rentrent avec l’avion à Niamey, l’autre équipe prend les camions pour l’Aïr, puis Agadez et Niamey.
Conditions particulières :
–Assurer un des camions pour les femmes, qui ne sont pas militaires.
–Les participants ont en charge le cout du carburant pour l’avion et les  camions.
Tout ce projet est mis en place !
L’organisateur, fils du général, tombe malade dix jours avant le départ : hépatite.
L’opération chancèle, c’est lui le principal organisateur, il est Continuer la lecture de Aventure en Afrique (44)

Aventure en Afrique (43)

temps de lecture  : 5 minutes 

Voir la mer (4)

Nous passons la frontière du Bénin, sans encombre,  à Grand Popo. Nous traversons ensuite la ville de Ouidah sans se douter que celle-ci avait un passé très douloureux. Les mémoriaux n’existaient pas encore et en particulier la célèbre  “Porte du Non-Retour”.
J’ai découvert plus tard qu’Ouidah avait été la plaque tournante de l’Afrique de l’Ouest du commerce triangulaire du XVéme au XVIIIéme siècle et avait vu passer des millions d’esclaves à destination des Amériques. Une histoire sombre qui a duré pendant 400 ans. (Cf. TV5MONDE)
Puis nous obliquions vers le nord jusqu’au lac de Nokoué, sur lequel est bâti depuis le début du XVIIIéme siècle la cité lacustre de Ganvié.
Nous prenions une pirogue pilotée par le guide. « Le fondateur de Ganvié, fuyant les enlèvements esclavagistes, arrive au bord du lac Nokoué avec ses proches en 1717. Il usa de magie pour sonder l’étendue et trouva une portion de terre. Comme les siens ne possédaient pas les mêmes pouvoirs que lui, il se transforma en crocodile. Il put les amener sur la minuscule terre repérée et y fonda ce village dont la signification en langue fon est “la communauté sauvé”. Depuis lors, le Continuer la lecture de Aventure en Afrique (43)

Aventure en Afrique (42)

temps de lecture : 5 minutes 

Voir la mer (3)

Nous passons la frontière, en fin de journée à Kétao, à l’approche du poste de  douane, j’entends : « trois 2CV Renault, laisser passer ».Ce sont probablement les petites feuilles roses qui nous ont aidées. Nous sommes au Togo ! Nous arrivons  à 19h à Kara et logeons au Laura Kara Hôtel. (Culture: palmeraie)

Le lendemain matin, dès que le soleil a pointé derrière les volets, je descendis lentement et discrètement de mon lit de camp et pousse un cri lorsque mes pieds nus touchent le sol. Il était tapissé de plusieurs cm. d’épaisseur de grosses fourmis sur toute la surface de la pièce que nous occupions. En sautillant j’arrive à la porte, aux volets et à prévenir les logeurs. Le spectacle était impressionnant ! Pendant plus d’une heure, armés de pelles nous avons rempli des poubelles de fourmis non agressives. Elles avaient été attirées par le sucre et les sirops que nous transportions.
Après avoir rechargé les voitures, nous nous dirigerions à nouveau vers l’Atacora par Natitingou et Kandé. La route empruntait un pont polyvalent très  particulier: il était utilisé par les voitures, les trains et les piétons. Un peu plus loin je remarquais, surpris,  au bord de la route un petit panneau: Dapango… à quelques km. Continuer la lecture de Aventure en Afrique (42)