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Fury (Critique aisée 39)

Fury
Film de David Ayer, avec Brad Pitt et d’autres acteurs que vous ne connaissez probablement pas.

C’est un film de genre ; et moi, à part les films de kung-fu et autres poignards volants mal  aiguisés, à part les films médiévaux et autres sorcelleries potterisées, à part les films d’épouvante et autres loup-garoutines, à part les films de fin du monde et autres aventures catastrophiques, à part les films érotiques et autres cuculteries, à part ça, j’aime les films de genre.
Le genre « film de guerre » a produit énormément d’âneries, beaucoup de bons films et quelques chefs d’œuvre. Parmi les chefs d’œuvre et pour ne citer que ceux qui me viennent immédiatement à l’esprit :  A l’Ouest rien de nouveau, Le Pont, Attack, King and Country, Lawrence d’Arabie, Le pont de la rivière Kwaï, la 317ème section, Full metal jacket, Il faut sauver le soldat Ryan.
Fury ne se classe pas d’emblée parmi les chefs d’œuvre, on verra ça dans une dizaine d’années, mais je le place, moi, parmi les premiers du groupe qui vient juste derrière.

Le scénario est classique. Les personnages le sont aussi. On ne peut plus classiques. Je ne décrirai donc pas les personnalités tranchées des cinq tankistes que l’on va suivre pendant deux heures et douze minutes, enfermés dans leur Sherman, à travers l’Allemagne d’avril 1945.
Je peux vous dire que les scènes d’action sont formidablement menées, et je n’oublierai pas plus le combat de 4 tanks Sherman contre un seul char Tigre que je n’ai oublié le matin du 6 juin 44 de Spielberg dans le soldat Ryan. Du jamais vu.
La réalisation est classique, au sens où elle est rigoureuse et sans maniérisme.
La guerre est montrée dans son horreur, c’est un euphémisme, et dans son inutilité, surtout quand on réalise que, dans moins de deux mois, la paix sera signée. Ce classicisme dans la dénonciation de la guerre est bien plus efficace que celle de tant de films engagés et démonstratifs, car pour faire haïr la guerre, ce n’est pas la peine d’expliquer ; il suffit de la montrer.
Brad Pitt, comme souvent, reste un peu monolithique, mais d’une part, j’ai toujours eu un préjugé contre Brad Pitt, et d’autre part, c’est dans le personnage. Par moment, il me fait penser à Burt Lancaster. C’est gentil de ma part, non ?

Avant Fury, que je vous recommande donc, je n’avais vu qu’un seul film de David Ayer : End of Watch. Ce film a été une surprise et un vrai choc. Je vous le recommande tout autant, peut-être plus, pour son originalité dans le thème si classique des deux flics en voiture dans Los Angeles.