Critique aisée n°137
Grandeur et Décadence
Evelyn Waugh
Collection 10/18 – Domaine étranger – 215 pages
Malgré son prénom aux allures féminines, Evelyn Waugh (1903-1966) est un homme. C’est aussi un écrivain anglais. Il s’appelait en réalité Arthur Evelyn St. John Waugh, vous voyez bien. Il est essentiellement connu en France pour deux de ses romans : Une poignée de cendres (1934) et Officiers et Gentlemen (1955). (Pour ce dernier, ne pas confondre avec le film américain du même titre dans lequel Richard Gere personnifiait un élève officier de marine. Bon film, d’accord, mais rien à voir avec le roman de Waugh).
Cet auteur incarne pour moi tout ce que la littérature de cette époque peut offrir d’élégance et de sophistication dans le maniement de l’humour, de l’absurde, de l’ironie et de l’understatement pour dresser la critique acerbe d’une société britannique inaltérable, figée dans ses usages et ses classes sociales, mais acceptée sans discussion, y compris par ceux qui en sont les victimes.
Grandeur et Décadence (Decline and Fall) est le premier roman de Waugh. Paru en Angleterre en 1928, il connut tout de suite un grand succès. Lors de sa parution en France cinquante-trois ans plus tard (1981), le succès fut notablement moindre. J’ai une explication, ou plutôt deux à cela : a) contrairement à l’esprit, célébré et vénéré en France, l’humour n’y est que peu apprécié et l’absurde pas du tout et b) avec l’année 1981, la France avait fait son plein d’absurdités et n’avait nulle envie d’en importer davantage.
Dès le début du roman, le héros, Paul Pennyfeather, étudiant boursier Continuer la lecture de Grandeur et Décadence – Critique aisée n°137