Archives par mot-clé : COVID-19

Journal de Campagne (50)

Journal de Campagne (50)
Lundi 4 mai 2020 – 16h47

J’avais prévu pour aujourd’hui de vous commenter la photo que j’ai publiée hier : « Alfred Donneddu et son grand orchestre », mais je remets ça à demain.

Actualité oblige, et je me dois de traiter dès aujourd’hui un sujet brûlant : une des dernières déclarations de Mike Pompeo. Je vous préviens, aujourd’hui, ça va être rasoir. Pas de texte humaniste et bucolique, pas de second degré, pas de subtilité littéraire, mais un exposé technique rigoureux ouvrant tout droit sur une polémique relative aux causes du développement de l’épidémie de Covid-19. Accrochez-vous.

A- La cause unique d’une catastrophe (Acts of God – catastrophes naturelles mis à part) n’existe pas. Une catastrophe, petite ou grande, est TOUJOURS Continuer la lecture de Journal de Campagne (50)

Journal de Campagne (49)

Journal de Campagne (49)
Dimanche 3 mai 2020 – 16h47

Monsieur Minette

Un jour, c’était dans nos premières années de Champ de Faye, je me promenais avec Ena, notre chienne Labrador. A mi-chemin de la balade, le parcours que nous empruntions passait en sous-bois pendant une centaine de mètres pour déboucher sur une clairière d’où partaient quatre chemins : derrière nous, celui que nous venions de suivre, devant, celui qui descendait vers Pontoise ente deux clôtures de barbelés, à gauche, celui qui pénétrait dans la forêt et à droite celui qui rentrait au plus court vers la maison. Il allait bientôt être midi. Je choisis le plus court. Il filait droit vers le Nord-Est, en léger surplomb d’une prairie en herbes hautes au-delà de laquelle on pouvait contempler la campagne avec le hameau de Pontoise, le clocher de l’église de Montfaucon et dans le lointain, par-dessus les bois, le château d’eau de la route de Montmirail.

Je m’engageais sur le chemin. C’est alors que de derrière la corne du bois, surgit un tracteur. En fait, le tracteur ne surgit pas véritablement. Il apparut plutôt, et même assez lentement, de derrière le bois. Mais pour moi, ce fût comme Continuer la lecture de Journal de Campagne (49)

Journal de Campagne (48)

Journal de Campagne (48)
Samedi 2 mai 2020 – 16h47

Il y a trois jours, j’ai déposé mon épouse devant le supermarché Leclerc de Montmirail (3643 habitants en 2015), puis je suis retourné au centre de la ville, où j’ai garé ma voiture. J’avais besoin d’argent liquide, de timbres et de produits homéopathiques. J’obtins tout cela en moins de 8 minutes et de 60 mètres dans des conditions de sécurité à mon avis parfaites. Je connais à peu près le temps qu’il faut de nos jours pour remplir un caddie. J’avais donc du temps devant moi et je me suis dit tout naturellement : « Tiens, il est 9 heures ! C’est le moment d’aller prendre un petit noir sur le zinc ! » J’avais parfaitement conscience de l’endroit où je me trouvais et je savais que les deux cafés sur la place étaient aussi tristes et froids l’un que l’autre (salle Formica sonore, grand écran de télévision à video-clips au fond, deux clients et demi, expresso Lavazza lavasse et tiède), mais quand tu es Continuer la lecture de Journal de Campagne (48)

Journal de Campagne (47)

Journal de Campagne (47)
Vendredi 1er mai 2020 – 16h47

Vous avez pu lire ce matin la dernière partie de ma rencontre avec Roger A. de la ferme de Montapeine. Vous vous demandez certainement si ce récit est absolument véridique et si toute ressemblance avec des êtres humains ou des animaux vivants ou ayant existé est le produit de ma mémoire. Eh bien, oui ! Tout est vrai ! Bien entendu, j’ai changé les noms des personnes, des veaux et des lieux. Par exemple, le village de Roccourt-le-Petit n’existe pas, et si le hameau de Montapeine existe, c’est ailleurs, à une vingtaine de kilomètres du lieu de cette rencontre historique. Mais, ce matin-là, il y avait bien six veaux dans ce pré et trois rangs de barbelés autour et le soleil par-dessus.

Hier, les couvreurs qui travaillaient sur notre toit depuis bientôt deux semaines ont fini leur travail. Pendant tout le temps qu’ils sont restés, ils ont été joyeux, aimables et discrets. Le dernier jour, ils ont démonté leurs échafaudages, replié leurs échelles, débranché leur popote. Ensuite, ils ont débarrassé le jardin et la terrasse de tous Continuer la lecture de Journal de Campagne (47)

Journal de Campagne (46)

Journal de Campagne (46)
Jeudi 30 avril 2020 – 16h47

Aujourd’hui c’est le onzième anniversaire de mon départ en retraite. Quand on évoque ce genre de date, l’usage est de dire un lieu commun du genre : « Onze ans ? Déjà ! Mon Dieu, comme le temps passe ! » Mais, en ce qui me concerne, ce serait plutôt l’inverse et je me dis : « Onze ans ? Seulement ! Saperlipopette, mais j’ai l’impression que ça en fait vingt ! »

A partir du 1er mai 2009, il y aura donc onze ans demain, j’ai vécu comme si je n’avais pas travaillé trente-trois années dans la même entreprise. C’est curieux, mais à part quelques associés, quelques collaborateurs et quelques clients, au total peut-être une dizaine de personnes, j’ai immédiatement oublié les centaines Continuer la lecture de Journal de Campagne (46)

Journal de Campagne (45)

Journal de Campagne (45)
Mercredi 29 avril 2020 – 16h4

Il y a quelques jours, au milieu d’une balade, je suis passé devant la ferme de Monsieur Minette, un agriculteur que j’ai un peu connu. Monsieur Minette est mort il y a plusieurs années et je ne sais déjà plus combien. De son vivant, sa minuscule ferme avait nettement entamé la descente qui allait la conduire à l’effondrement. De son temps, le crépis n’était déjà plus qu’un souvenir presque oublié ; parmi les fenêtres, une seule avait encore ses carreaux et les volets des autres étaient toujours fermés ; le toit faisait des vagues, la porte de l’ancienne porcherie avait été remplacée par un bout de tôle ondulée et la petite cour ravinée était encombrée d’herbes folles et de vestiges de matériels agricoles. Maintenant, Monsieur Minette est mort et sa ferme est en ruines. Le tracteur de Monsieur Minette avait son âge, Continuer la lecture de Journal de Campagne (45)

Journal de Campagne (44)

Journal de Campagne (44)
mardi 28 avril 2020 – 16h47

Dans le numéro 27 daté du 11 avril de ce Journal de Campagne, je vous avais promis le récit de ma première rencontre avec un agriculteur voisin. Eh bien, cette aventure vous sera contée en trois épisodes dès demain matin. Dans cette histoire entièrement véridique, le nom des intervenants, des animaux (à part le chien) et des lieux ont été changés.
Commandez dès aujourd’hui votre Journal des Coutheillas de demain, ou mieux : abonnez-vous !

Mais pour aujourd’hui, voici un extrait d’un autre « Journal de Campagne », celui d’Albert Camus.

Samedi 1er juillet 1944

(…) Nous avons attendu deux heures à Meaux pour qu’on veuille bien nous redonner un train. Trois quarts d’heure après nouveau changement et à 17 heures, nous étions arrivés. J’étais fatigué comme un chien noir, mais content d’en avoir fini.  On m’a offert une maison dont une aile a été bombardée mais Continuer la lecture de Journal de Campagne (44)

Journal de Campagne (43)

Journal de Campagne (43)
Lundi 27 avril 2020 – 16h47

Ça y est ! J’ai compris !

J’ai compris que si je me suis lancé dans l’écriture quotidienne de ce Journal de Campagne, ce n’est pas pour vous informer de ce qui se passe dans ce petit bout de l’Aisne, les travaux dans les champs, sur les toitures, la vie secrète des animaux, les heurs et malheurs de voisinage, les avions qui passent, l’herbe qui pousse…

C’est psychologiquement beaucoup plus subtil, assez malin, presque pernicieux. L’idée me vibrait aux oreilles depuis des semaines déjà, mais je la chassais comme un moustique importun. Je ne voulais pas la formuler clairement, je ne voulais rien savoir.

Et puis ce matin, dos à la cheminée, je me suis installé plein d’ardeur à mon clavier, bien décidé à poursuivre le récit de cette « Sacrée Soirée » (titre tout ce qu’il y a de provisoire) qui m’occupe depuis que j’ai choisi de la mener à bien avant de reprendre mon « Cujas » mentionné précédemment. Au bout d’une demi-heure, j’ai réalisé que Continuer la lecture de Journal de Campagne (43)

Journal de Campagne (42)

Journal de Campagne (42)
Dimanche 26  avril 2020 – 16h47

Comme vous le voyez ci-dessus, c’est aujourd’hui le quarante-deuxième numéro de ce Journal de Campagne. Je l’ai commencé le 16 mars, quelques heures avant le discours confinant du Président et quelques jours après nous nous soyons retirés sur notre Aventin.

En faisant cela, mon premier objectif, était d’écrire chaque jour un article sur n’importe quoi, sur l’herbe qui pousse, le tas de bois qui grandit, le merle qui écrit sa musique, la senteur du diesel qui monte dans le soir, le couvreur qui devise sur la tuile plate, Le Donald qui donalde, la série qui n’en finit pas, l’aurore facétieuse, la fin de soirée précoce, la difficulté d’écrire…, les choses de la vie, en somme, comme disait Paul Guimard. Eh bien, il semble qu’à ce jour tout au moins, cet objectif ait été atteint : 42 articles représentant un total de 18.916 mots (vous pouvez vérifier), près de 60 pages.
Le deuxième objectif lui aussi est en cours d’accomplissement. Au début de Continuer la lecture de Journal de Campagne (42)

Journal de Campagne (41)

Journal de Campagne (41)
Samedi 25 avril 2020 – 16h47

Tout ça c’est rien que des conneries :

 Petite connerie n°1

Mon ami François de la Rue Royer Collard me dit qu’il ne sort plus de chez lui, même pour promener son chien, parce que les gens le regardent de travers. Et pourquoi cela, s’il vous plait ? Parce que, bien que né Boulevard de Port Royal à Paris 13ème, il est indubitablement d’origine chinoise : son nom de famille, c’est Wang. 
Je lui ai dit qu’il n’avait qu’à changer de nom.

Petite connerie n°2

1-Par mail, il y a quelques jours, j’avais posé au Gan une question qui ne vous regarde pas.

2-Par mail daté de 14h52, le Gan Continuer la lecture de Journal de Campagne (41)