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Dernière heure : Sans intérêt

Dernière heure : Sans intérêt

Je me demande  quel peut bien être l’intérêt de recopier  ici cet article d’Hérodote.net :

« Le 3 septembre 1939, suite à l’agression de la Pologne, la Grande-Bretagne puis la France déclarent la guerre à l’Allemagne. Les hommes répondent sans joie mais avec détermination à l’ordre de mobilisation. Certains pacifistes manifestent néanmoins leurs réticences, tel le député socialiste Marcel Déat qui publie le 4 mai 1939 un article intitulé : « Faut-il mourir pour Dantzig ? ».

La Wehrmacht ayant violé les frontières de la Pologne, Londres envoie un ultimatum à Berlin en suggérant une ultime conférence internationale ! Hitler dédaignant de répondre, la guerre est Continuer la lecture de Dernière heure : Sans intérêt

Alexandre aime Winston

Morceau choisi
Je partage beaucoup de choses avec Alexandre Vialatte : le goût de la belle phrase, celui du mot désuet, l’amour de l’absurde, celui du décalage, le besoin de subjonctif, une irrépressible envie de toujours revenir aux syntagmes figés, seule façon de dire toujours des choses justes, une intolérable modération, une tolérance modérée…En tout cela, Vialatte excelle. Je ne fais que m’y exercer.

Alexandre et moi, nous partageons aussi une peu commune admiration pour Winston Churchill. Pour le prouver, j’ai soigneusement retapé ci-dessous de ma main les premières lignes de la chronique de Vialatte parue le 23 novembre 1954 dans La Montagne, juste pour vous les faire partager à mon tour :

M.CHURCHILL

Quand les ailes de la Luftwaffe cachèrent le soleil aux Londoniens qui restaient seuls en face d’une armada préparée pour couvrir l’Europe, une voix sans visage s’éleva sur le monde entre deux fritures de radio. Elle disait : « Dans cette ville de Londres que M. Hitler prétend pulvériser, nous attendons l’invasion promise. Les poissons aussi. M. Hitler est en train d’attirer sur sa tête un châtiment que nous verrons de notre vivant. Nous sommes sur sa piste. Bonne nuit et dormez bien… »

Cette voix était celle de Churchill. Depuis ce jour-là, pour tout Français, M. Churchill est une espèce d’ami d’enfance. Car il n’y a rien de plus réconfortant que de voir la vieille miss dont le cou déplumé se trouve déjà à moitié tordu dans la griffe de l’immonde satyre, brandir son ferme parapluie en déclarant : « Attends un peu, petit polisson. » Une réaction si saine et si réjouissante présage les plus heureux lendemains. M. Churchill inscrivait dans l’Histoire un mot qui ne s’oubliera jamais. Il y ajoutait, avec ses petits poissons, je ne sais quelle fleur de gentillesse qui signe une pensée d’artiste. Il recevait l’Histoire mondiale avec la grâce d’un maître de maison. (Car il ne suffit pas d’être sublime, il faut encore empêcher que ça se remarque. La gentillesse est le tour de force qui fait pardonner la vertu.)

Churchill disait encore : « Nous ne fléchirons ni ne faillirons. Nous nous battrons dans les rues, dans les champs, nous nous battrons sur les collines et sur les grèves. » Il ajoutait en aparté, bouchant le micro : « A coups de bouteilles ; car nous n’avons guère autre chose. » De tels discours relèvent de la ténacité. A cette échelle, elle sauve le monde.