Archives par mot-clé : Cagayan de Oro

Bonjour, Philippines ! Chap.8: Douglas et moi

Pour les chapitres précédents de Bonjour, Philippines ! cliquez ci-dessous

Chapitre 1- Un ptérodactyle sur fond d’azur

Chapitre 2 – Des méfaits de l’air conditionné

Chapitre 3 – Mitraillette, champagne et taille-crayons

Chapitre 4- Un soir au Monte-Carlo

Chapitre 5 – La fièvre monte à Mindanao

Chapitre 6 – Retour à Manille

Chapitre 7- Un diner à O.K. Corral

Résumé des chapitres précédents :
Au Philippines depuis quelques semaines pour une étude routière, Philippe a rencontré quelques personnages intéressants : Gérard Peltier, éternel optimiste jovial et jouisseur, Robert Robertson, sympathique Ecossais qui transporte avec lui son monde britannique partout où il se rend, sans oublier André Ratinet, râleur, casanier, paranoïaque et malchanceux.
Il a aussi découvert quelques particularités de ce bout d’Asie du Sud Est : la présence permanente des armes et de la violence, la fièvre dengue, les casinos clandestins, les « femmes non accompagnées », le squash impérial, le bowling et ses ramasseurs, le jai-alai et ses danseurs sur mur.
Dans le chapitre qui suit, Philippe retourne à Mindanao. Tout devrait bien se passer, car Ratinet est resté à Manille. Tout commence au cinéma Rizal de Cagayan de Oro…

Cette fois, c’est du sérieux et il va falloir se colleter avec la dure matière. Dans l’avion qui vole vers Cagayan, je fais le point avec Pacifico, mon counterpart. Tout ce qui pouvait être préparé pour l’enquête depuis Manille semble prêt: la méthode, la durée de l’enquête, l’emplacement des postes, les nombres d’enquêteurs à chaque poste selon les moments de la journée et de la nuit. Les questionnaires, les manuels d’instruction et les badges ont été chargés dans deux caisses en soute. Les matériels de signalisation et d’éclairage nous serons fournis par le DPWH de Cagayan de Oro. Nous atterrirons dans une heure et je pense que c’est la première opération de cette envergure que je vais réaliser: un mois d’enquête en continu, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, trois cents kilomètres de route côtière, trois villes importantes, une multitude de croisements de pistes qui grimpent vers la montagne à travers la jungle. Pour que le moins possible de déplacements échappent à l’enquête, deux douzaines de postes ont été définis. Nous avons calculé qu’il nous faudrait plus de deux cents personnes pour les tenir. On m’a assuré qu’il n’y aurait aucun problème pour trouver Continuer la lecture de Bonjour, Philippines ! Chap.8: Douglas et moi

Bonjour, Philippines ! Chap.5: La fièvre monte à Mindanao

     Pour les chapitres précédents de Bonjour, Philippines ! cliquez ci-dessous

Chapitre 1- Un ptérodactyle sur fond d’azur

Chapitre 2 – Des méfaits de l’air conditionné

Chapitre 3 – Mitraillette, champagne et taille-crayons

Chapitre 4- Un soir au Monte-Carlo

Ce chapitre est essentiel et onirique à la fois. C’est pourquoi il est important de rappeler ce qui s’est passé jusqu’à présent. Voici : Gérard, André et Philippe ont été envoyés à Manille pour une étude routière financée par la Banque Mondiale. Ils s’envolent ce soir pour Mindanao pour découvrir demain le terrain où va s’exercer leur art. Gérard, le chef de bande, est joyeux, comme souvent, et André est bougon, comme toujours. Quant à Philippe, ça va mieux.

La fièvre monte à Mindanao

 

– Philippines Airlines est heureuse de vous accueillir sur ce vol à destination de Cagayan de Oro. Nous atteindrons notre destination après une heure et 45 minutes de vol. Nous volerons à une altitude de 22000 pieds. Sur le parcours le temps sera calme avec des risques de turbulences à l’arrivée. Nous remercions les passagers éventuellement porteurs d’armes à feu de bien vouloir les décharger.

C’est la deuxième fois que j’entends cette annonce qui continue pourtant à me surprendre. J’espère qu’il n’y aura pas de fausse manœuvre lors du déchargement. Effectivement, le temps est beau. Le soleil traverse le hublot à l’horizontal. En bas, c’est déjà la nuit. J’ai toujours été fasciné par le spectacle de la terre vu d’avion. C’est pourquoi, quand le temps est clair, je sors souvent d’un vol de quelques heures avec un sérieux torticolis. Ce soir, on peut voir les lumières de cette immense agglomération qu’est Manille. Après quelques minutes de vol, les lumières s’espacent puis s’effacent, et on a maintenant de la peine à distinguer la terre de l’océan. De temps en temps, une lumière apparait dans un coin du hublot. Est-ce un village isolé ou un cargo en route vers la baie? Parfois, une constellation glisse sous l’aile. C’est une ville.

Nous avons quitté le bureau en milieu d’après-midi pour nous rendre à l’aéroport et prendre ce dernier avion pour Mindanao. C’est notre premier voyage sur place. Nous devons faire une reconnaissance rapide de la route en deux ou trois jours si c’est possible. Il y a Gérard Peltier, notre joyeux chef de mission, André « Badluck » Ratinet, l’ingénieur routier, Robert Robertson, notre consultant géologue Continuer la lecture de Bonjour, Philippines ! Chap.5: La fièvre monte à Mindanao

Bonjour, Philippines ! Chap.3: Mitraillette, champagne et taille-crayon

Pour les chapitres précédents de Bonjour, Philippines ! cliquez ci-dessous

Chapitre 1- Un ptérodactyle sur fond d’azur

Chapitre 2 – Des méfaits de l’air conditionné

Résumé des chapitres précédents
Personnages principaux :
Gérard Peltier : chef de mission, optimiste
André Ratinet : ingénieur routier, dit « Dédé Badluck »,
Philippe : ingénieur économiste, le narrateur
Ces trois personnages sont réunis à Manille pour une étude routière. Dans les deux chapitres précédents, Ratinet a pris une tasse de café sur son pantalon, il a  perdu sa valise et il s’est fait voler par des vrais-faux policiers. Cela n’a pas entamé le moins du monde l’enthousiasme forcené de Peltier. Quant au narrateur, il est plutôt dans l’observation et l’expectative.

Le jour se lève sur Manille. La brume posée sur la baie ne laisse voir que les superstructures des dizaines de cargos qui attendent leur tour pour entrer dans le port. Un soleil horizontal brille sur le Roxas Boulevard, déjà bruyant de Jeepneys bariolées, de camions enguirlandés et de voitures aux vitres argentées au milieu d’une nuée de motocyclettes, de vélos et de triporteurs virevoltants. Les fumées qui s’échappent des cuisines des restaurants ambulants montent tout droit puis s’étalent dans le ciel sans vent.
Je n’entends ni ne vois rien de tout ça car ma chambre donne sur l’arrière de l’hôtel. Je dors. Je suis troublé dans mon rêve par un bruit qui se distingue brutalement du ronronnement familier de l’air conditionné. Très vite, ce bruit unique se sépare en deux sons identifiables par ma conscience progressivement retrouvée : je reconnais le bourdonnement de mon réveil et le grondement Continuer la lecture de Bonjour, Philippines ! Chap.3: Mitraillette, champagne et taille-crayon