L’Univers, ses lois, ses principes et autres âneries (3)

temps de lecture : deux minutes 

Je sais, je sais : cet article a déjà été publié le 14 octobre dernier. C’était une erreur. Comme quoi, le Journal des Coutheillas est soumis, comme le reste de l’Univers, à la Loi de Murphy.

Désolé, mais pour cette troisième leçon, il n’y aura aucune autre création littéraire que l’accumulation de formulations diverses de cette loi universelle, plus pesante que la loi  de la gravitation, plus puissante que la loi du plus fort, plus couteuse que la loi du marché, plus dangereuse que la loi de la jungle et plus hasardeuse que la loi des grands nombres, je veux parler de la loi de Murphy, loi selon laquelle toute entreprise humaine est vouée au mieux au ratage, au pire à la catastrophe.  

Je dois dire qu’après avoir examiné toutes ces formulations, c’est la dixième et dernière que je préfère.

La loi de Murphy (et quelques dérivées)
Edward A.Murphy ­—1918-1990— ingénieur en aérospatiale américain

Première formulation
S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie.

Deuxième formulation
Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement mal.

Troisième formulation
Le pire est toujours certain.

Quatrième formulation
S’il y a la moindre possibilité pour que ça rate, ça ratera ; s’il n’y en a aucune, ça ratera quand même. (1)

Cinquième formulation
Une tartine beurrée tombe toujours sur le côté beurré (2)

Sixième formulation
La perversité de l’univers tend vers un maximum (3)

Septième formulation
A la fin, tout tourne mal ; si ça semble s’arranger, c’est que ce n’est pas encore la fin.

Huitième formulation
D’abord les ennuis s’additionnent, ensuite ils se multiplient. (4)

Neuvième formulation
L’erreur est humaine, mais pour provoquer une vraie catastrophe, il faut un ordinateur. (5)

Dixième formulation
Murphy était un optimiste (6)

Et maintenant, essayez de passer une bonne journée !

Notes

  • 1—Loi de Finagle
  • 2—Loi de la tartine beurrée
  • 3—Corollaire de O’Tool
  • 4—Loi de Deniau
  • 5—Loi de Turnaucka
  • 6—Commentaire de O’Tool

5 réflexions sur « L’Univers, ses lois, ses principes et autres âneries (3) »

  1. Le facteur psychologique a un rôle de fixation.

    Sur un trajet courant, les feux rouges vous « retardent », c’est du moins l’impression, même avec 50% de rouge et 50% de vert.

    C’est un trajet « pleins ce feux ». et vous en choisirez un autre où ce sera pareil ou « mieux » pour garder la face.

  2. Je n’ai jamais entendu parler de cette loi, donc je suis allée sur Wikipédia !
    Voici ci-dessous un extrait, cela m’a beaucoup intéressé, j’ai tout lu !
    Mais je ne sais pas si cela est intéressant pour tes lecteurs qui connaissent cette loi !

    « La loi de Murphy d’Edward A. Murphy Jr, ingénieur aérospatial américain qui en énonça le premier le principe, est un adage qui s’énonce de la manière suivante :

    « Tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera nécessairement maltrad 1. »
    — Edward A. Murphy Jr.

    Selon une variante plus détaillée de la loi,
    « S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie. »
    On peut interpréter cette loi de deux manières : l’une, humoristique, est de prendre cette loi à la lettre, et de l’ériger en principe de pessimisme. Vue sous cet angle, la loi de Murphy est le constat, élevé au rang de principe fondamental de l’univers, que « le pire est toujours certain ».
    L’autre vision consiste à voir la loi de Murphy comme une règle de conception : on ne considère pas la loi de Murphy comme vraie, mais on conçoit tout système comme si la loi était vraie. En particulier, un équipement doit être à l’épreuve non seulement des accidents les plus improbables, mais aussi des manœuvres les plus stupides de la part de l’utilisateur. Elle justifie donc les principes de la conception sécuritaire préconisant de planifier et d’éliminer d’emblée les possibilités de mauvaise utilisation, par exemple à l’aide de détrompeurs.

    La « loi de l’emmerdement maximal » (LEM) ou « loi de la vexation universelle » est dérivée de la loi de Murphy et est très souvent confondue avec celle-ci. Cette loi stipule que quand quelque chose tourne mal, quelque chose de pire arrive toujours à ce moment là.

    Historique
    Les versions diffèrent sur l’origine précise de la « loi de Murphy » et sa formulation initiale.

    De 1947 à 1949 aux États-Unis d’Amérique, fut conduit le projet MX981 à la base Muroc de l’US Air Force, plus tard rebaptisée base Edwards. Le but du projet était de tester la tolérance humaine à la décélération. Les tests utilisaient un chariot propulsé par une fusée et monté sur un rail, avec une série de freins hydrauliques en fin de parcours.
    Les premiers tests utilisaient un mannequin attaché à un siège sur le chariot, mais le mannequin fut bientôt remplacé par le capitaine John Paul Stapp. Pendant ces tests surgirent des questions sur la précision de l’instrumentation utilisée pour mesurer la décélération endurée par le capitaine Stapp. Edward Murphy proposa d’utiliser des jauges électroniques de mesure d’effort attachées aux pinces de retenue du harnais du capitaine Stapp pour mesurer les forces exercées sur chacune de ces pinces durant la rapide décélération. L’assistant de Murphy câbla le harnais et un test fut réalisé avec un chimpanzé.
    Cependant, les capteurs indiquèrent une force nulle. Il apparut que les capteurs avaient été montés à l’envers. C’est à ce moment que Murphy, frustré par l’échec dû à son assistant, prononça sa célèbre phrase : « If that guy has any way of making a mistake, he will » (que l’on peut traduire par « Si ce gars a la moindre possibilité de faire une erreur, il la fera. »).
    Selon la version de George Nichols, ingénieur présent lors de cette expérience, la formalisation de la « loi de Murphy » vint pendant une discussion avec les autres membres de l’équipe. Elle fut condensée en « Si cela peut se produire, cela arrivera » et nommée loi de Murphy pour se moquer de ce que Nichols perçut comme de l’arrogance de la part de Murphy.
    D’autres, et particulièrement Robert Murphy, l’un des fils d’Edward Murphy, nient cette version et clament que la phrase de Murphy était plutôt dans l’esprit de « If there’s more than one way to do a job, and one of those ways will result in disaster, then somebody will do it that way. » (« S’il y a plus d’une façon de faire quelque chose, et que l’une d’elles conduit à un désastre, alors il y aura quelqu’un pour le faire de cette façon. »).
    Dans les deux cas, la phrase connut la notoriété après une conférence de presse dans laquelle il fut demandé à Stapp comment il était possible que personne n’eût été gravement blessé durant les tests. Stapp répondit que cela avait été possible car ils avaient pris la « loi de Murphy » en considération, loi qu’il expliqua. Il ajouta que, en général, il était important de considérer toutes les possibilités avec un test.
    L’énoncé de la loi de Murphy s’implanta rapidement dans les milieux techniques associés à l’aéronautique, puis à ceux associés à d’autres domaines de l’ingénierie ; au fil des années, plusieurs variantes communes se sont répandues dans le grand public, dont la version maintenant désignée comme loi de Finagle.

    Certaines citations littéraires antérieures à la « loi de Murphy » exprimaient déjà la même idée. Ainsi, l’écrivain Mark Twain avait écrit « La catastrophe qui finit par arriver n’est jamais celle à laquelle on s’est préparé. »

    La loi de Murphy a quatre aspects :
    l’un est bien évidemment un canular ; la fatalité fait échouer toute expérience, par des moyens tout à fait imprévisibles ;
    l’autre est de type statistique ; si beaucoup de personnes actionnent un appareil et qu’il existe ne serait-ce qu’« une » façon de se tromper, il existera statistiquement des gens qui feront cette erreur. Et c’est d’eux seuls que le service après-vente entendra parler. Cette seconde forme de la loi est confirmée par l’expérience et a conduit à l’utilisation généralisée de la conception sécuritaire ;
    le troisième est psychologique ; c’est un problème de corrélation illusoire bien connu en psychologie et en communication : un événement négatif marque plus le sujet qu’un événement positif. Par exemple, si une action échoue on évoquera la loi de Murphy mais si elle réussit personne ne pensera spontanément que la loi de Murphy ne s’est pas appliquée. C’est l’une des raisons pour lesquelles les clichés semblent si souvent vrais ;
    Le dernier est lié à l’être humain ; si une première erreur est faite (et surtout si elle peut avoir de graves conséquences), elle entraîne un état de stress qui amène, fréquemment (si l’on n’arrive pas à maîtriser cet état de stress), d’autres erreurs et la situation ira de mal en pis avec le temps et le nombre d’erreurs.

    Cas particulier des mesures scientifiques

    En utilisant la formulation de la loi qui dit que la « méchante nature » (c’est-à-dire une malveillance de l’univers lui-même) fait échouer toutes les expériences, elle devient en général une excuse pour le cas où l’expérience échoue. Dans les milieux d’enseignement, cela peut venir de tous les paramètres qui ne sont pas contrôlés par manque de temps ou de moyens. Dans le milieu de la recherche de pointe, invoquer la loi de Murphy signifie qu’on suppose que le raisonnement et l’expérience n’avaient pas d’erreur de principe, mais qu’on a été malgré tout perturbé par l’événement le plus improbable possible.

    Cela a abouti à un adage d’étudiant : « Pour transformer un résultat faux en résultat juste, il suffit de lui ajouter une constante variable de même dimension adéquatement choisie que l’on nommera « constante de Murphy » » (encore appelée « constante de Lourdes » — bien entendu cette constante n’en est pas une puisqu’elle est différente pour chaque expérience). Mais ce genre de méthode est aussi pratiqué dans la recherche de pointe, puisque la constante cosmologique d’Einstein avait été construite sur ce principe : ajouter un terme aux équations pour obtenir le résultat attendu, et chercher la cause physique de ce terme plus tard. C’est ce genre de méthode ad hoc qui a suscité l’anarchisme épistémologique du philosophe Feyerabend.

    Réflexivité
    Pour empirer encore les choses par rapport à ce qu’énonce la loi de Murphy, la méthode la plus courante est d’utiliser la réflexivité.

    On convient donc que la loi de Murphy est réflexive et s’applique à elle-même. Rien ne garantit qu’un événement va mal tourner lorsque justement, en vertu de la loi de Murphy, on s’y attend. Cela peut conduire à des assertions telles que « Il va se mettre à pleuvoir dès que je commencerai à laver ma voiture, sauf si je veux laver ma voiture dans le but qu’il pleuve » ou celle bien connue des étudiants « Un examen commence toujours avec un quart d’heure de retard, sauf le jour où l’on arrive avec un quart d’heure de retard ».

    Pour accentuer le côté paradoxal, on peut aussi l’énoncer ainsi : « Toute tentative de démonstration d’une loi de Murphy quelconque qui échoue prouve que la loi est exacte » et « Ce n’est pas parce que la démonstration d’une loi de Murphy réussit que la loi est fausse. » (cercles vicieux de Cavey2).

    Dysfonctionnements similaires dus à la loi de Murphy :
    « Le pire n’est jamais sûr » amendée en « Le pire n’est pas certain, mais il n’est jamais décevant » ;
    « Nul n’est parfait… surtout pas les autres » ;
    « L’informatique n’est pas une science exacte, on n’est jamais à l’abri d’un succès » ;
    « On peut toujours faire pire dans l’horreur » ;
    « Si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner » ;
    « Si, sur deux façons de faire quelque chose, au moins l’une peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu’un quelque part pour emprunter cette voie » ;
    « Un emmerdement n’arrive jamais seul (loi de l’emmerdement maximal) » ;
    « C’est en imaginant que rien (ou plus rien) ne peut nous arriver que tout peut nous tomber dessus (loi de l’emmerdement maximal) » ;
    « C’est en imaginant que tout va nous tomber dessus que le pire reste « suspendu » jusqu’à ce qu’on imagine que plus rien ne peut nous arriver » ;
    « En traitant quelqu’un d’autre comme du « menu fretin », on risque un jour de se retrouver à sa place, ou pire (loi : la roue tourne) ».

    Cette réflexivité conduit à un syllogisme :
    « Toute tentative ratée de mettre en évidence la loi de Murphy est une mise en évidence de la loi de Murphy ».

    L’une des conséquences du caractère réflexif de la loi de Murphy est qu’elle n’est démontrable qu’à soi-même. Ce serait alors toujours le jour où l’on se plaint d’un manque de chance récurrent que la chance tournerait.

    Lois dérivées ou apparentées
    La loi de la tartine beurrée : « une tartine beurrée tombe toujours sur le côté beurré ». Application la plus célèbre de la loi de Murphy, elle fait l’objet d’une étude détaillée. Il s’agit également d’une expression parfois utilisée comme synonyme de « Loi de Murphy ». »

  3. Mais j’ajoute que notre système n’étant pas tout à fait isolé, il y a de l’espoir. Ouf !

  4. Il faudrait ajouter le Deuxième principe de la thermodynamique, mais notre système n’étant pas tout à fait isolé, il y a de l’espoir.

  5. Edward Murphy était un homme sérieux, prudent, et, plutôt que pessimiste, je dirais réaliste (encore que je reste maintenant très prudent moi-même avec l’emploi de ce mot qui peut prêter à interprétation, hein? René-Jean!). Il y a eu de nombreuses appropriations de la loi de Murphy, dont celle-ci, très prisée des Irlandais: la lumière que vous apercevez au bout du tunnel n’est autre que le fanal du train qui vous fonce dessus.

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