¿ TAVUSSA ? (11) Pas de politique, mais…


Le JdC ne fait pas de politique, mais …

 Depuis bientôt trois ans que ce journal existe, vous n’avez pas été sans remarquer qu’il n’aborde jamais de sujet politique. Bien sûr, quelques fois, au détour d’une considération philosophique de haut niveau, d’une critique artistique raffinée ou d’une anecdote sociale exemplaire, le lecteur attentif et subtil a pu se faire son idée quant à la position de la Rédaction sur l’éventail politique.

Mais le JdC n’aborde jamais de front les sujets politiques. Il y a plusieurs raisons à cela dont celle-ci, non des moindres :

Son lectorat n’est pas si nombreux qu’il puisse se permettre de perdre les deux ou trois électeurs de gauche qui le lisent encore de temps en temps ou les deux ou trois supporters de l’extrême droite qui croient s’y retrouver parfois.

Pas d’article politique, c’est la ligne de conduite qu’avec les nuances évoquées plus haut, j’ai voulu respecter jusqu’à présent. Mais parfois, c’est dur, et même très dur.

Cependant, j’ai fini par penser que l’on devrait pouvoir parler politique sans fâcher une partie de sa clientèle à condition, par exemple, de se limiter à la politique étrangère. Entendons-nous, il ne s’agit pas de celle qu’essaye de commenter l’ancien Maire de Nantes, mais de politique dans des pays étrangers.

Prenez les USA, par exemple, c’est intéressant les USA. Les USA, on les aime ou on les déteste, mais c’est toujours intéressant.

Regardez la campagne électorale qui s’achève : le pire, le médiocre et le meilleur.

Le meilleur du meilleur, le discours de Manchester (N.H.) de Michelle Obama, magnifique, prenant, parfait, prononcé devant des milliers de personnes silencieuses tant l’émotion était grande. Parmi le meilleur aussi, quelques discours de son mari, le fin Barack, et quelques parodies de Donald Trump par des artistes. Une mention spéciale pour Robert de Niro, qu’on avait pas vu dans un si bon rôle depuis longtemps.

Le médiocre, c’est la campagne d’Hillary Clinton elle-même qui, à défaut de n’avoir su emballer ni les foules ni les supporters de Bernie Sanders, a eu la chance d’avoir comme adversaire le petit cousin d’Achille Zavatta. Du médiocre et des médiocres, il y en a eu d’autres, mais ils ne méritent pas qu’on s’y attarde, du fait même de leur médiocrité.

Parlons du pire, et là, je sais que je ne fâcherai personne. Parlons de Trump, « The Donald » comme l’appelle Barack .

Nous sommes bassinés tous les jours avec toutes les âneries qu’il raconte, toutes les insultes qu’il lance, les mensonges qu’il profère, les moues et attitudes ridicules qu’il adopte. Inutile de vous ennuyer avec ça.

Depuis des mois, The Donald n’a plus aucune chance d’être élu, et cela, bien avant la publication de cet enregistrement catastrophique et exemplaire de sa conversation avec Billy Bush. Il n’a plus aucune chance, il n’en a probablement jamais, et cela, The Donald, il le sait.

Si vous avez regardé tout ou partie du troisième et dernier débat , celui du 19 octobre à Las Vegas, vous avez pu constater que, trois semaines avant l’élection, il n’a rien fait pour rassurer les plus modérés de ses électeurs ni pour en attirer de nouveaux. Au contraire, il a tout fait, et même plus, pour se poser encore une fois en victime battue par le système, les médias, les Clinton et les pingouins de l’Arctique.

Pourquoi ? Parce qu’il ne cherche plus, peut-être n’a-t-il jamais cherché, à être élu.

Des chuchotements venant du côté de Marc Fiorentino, un homme bien sympathique et informé, commencent à répandre l’idée que l’objectif de Trump était, et est sans doute encore, de créer un grand média dont la clientèle serait l’électorat irréductible de Trump, soit environ 30% du total. Ca fait quand même du monde.

Une chaine de télévision ? Pourquoi pas ? Mais moi, j’ajoute qu’il va provoquer une scission du Parti Républicain et créer un parti à son image. Les USA auront ainsi enfin la chance d’avoir quatre partis, comme nous. Le Donald pourra rassembler là, en plus de toutes ses femmes, tous les machos, tous les complotistes, tous les paranos, tous les racistes, tous les misogynes, toutes les brutes à front de taureau, tous les déçus du Tea Party et de Sarah Palin. Espérons qu’il ne fera pas plus long feu qu’elle.

Ah ! Mais que ça fait du bien de parler politique quand on est tous d’accord !

 

16 réflexions sur « ¿ TAVUSSA ? (11) Pas de politique, mais… »

  1. D’ac René-Jean. Mais je ne sais pas quand je retournerai ã Montréal. Susan et moi allons une fois par an aux States en passant par Chicago (ville natale de Susan dont j’ai fait la connaissance en 1966 à l’UofI). Fais signe si tu passes par Paname.

  2. Cher Jim,

    Merci de cette réponse sympa et de ce rappel.

    Quand tu repasseras, fais-moi signe! Et on pourra échanger nos souvenirs et impressions dans le détail!

  3. Cher René-Jean, cette fois je ne me suis pas trompé, Dieu merci! Merci pour toutes ces précisions personnelles. Mais je ne suis pas en terre inconnue. Ce que mon pseudonyme Jim ne révèle pas c’est que dans un lointain passé nous nous sommes rencontrés, par l’entremise de Philippe bien sûr. Par ailleurs, je connais bien le Canada, certainement pas aussi bien que toi, et j’y reste attaché. Ma famille et moi avons vécu 3 ans 1/2 (1983-1986), à Toronto. Durant ce séjour, je me rendais souvent à Montréal pour mon boulot et avec ma femme pour quelques week-ends chez des amis pour y faire la féte. Nous aimons beaucoup cette ville multiculturelle. Nous avons aussi patrouillé le Québec, et pas seulement pour faire du ski au Mont Tremblant. Mes deux petits-enfants ont la nationalité canadienne détenue de leur père, mon ex-gendre. Mon petit-fils Samuel a décidé de s’installer définitivement à Montréal il y a un an. J’en suis ravi pour lui car je sais qu’il y réussira mieux sa vie (sans aucun diplôme au départ) qu’en France. C’est lui que nous sommes passés voir en Septembre et nous avons retrouvé Montréal avec grand plaisir. Un dernier détail, en 1994, j’ai milité à ma façon pour l’indépendance du Québec, ce qui d’ailleurs m’a un peu brouillé avec mes collègues canadiens, tous anglophones même les montréalais. Ça n’a pas marché mais je suis heureux aujourd’hui de retrouver un Trudeau premier ministre du Canada. Voilà pour quelques précisions qui me concernent. Et puis, au cas où tu en douterais, « Dump Trump »!

  4. Cher Jim,

    Pas de soucis pour le prénom! le mien est plutôt rare, mes parents devaient aussi avoir un peu l’esprit retord puisqu’ils ont inversé l’ordre dominant: Jean-René!

    De fait, en France comme au Canada, 90% de mes interlocuteurs qui ne m’appellent pas ‘chose’ ou ‘machin’ ou ‘machin-chose’ me nomment Jean-René. Cela a, au moins, l’intérêt de conforter ma théorie du fonctionnement de la communication selon laquelle ce que les gens ont devant les yeux ou sous le nez est spontanément identifié et évalué en fonction de ce qu’ils ont derrière la tête. C’est sur leur carte écran radar perso. (derrière la tête) que se trouvent les balises qui s’y sont posées au cours de leur enfance.

    Ce que nos sens perçoivent, comme l’avait bien vu le grand breton, Bacon, (que cite souvent Philippe) est constitué de ce que notre mémoire vive et morte ou encore notre conscience et notre inconscient y projettent. Notre vision du monde est une auberge espagnole où l’on apporte tout ce que l’on y trouve!

    Sur le menu des restos, on sélectionne les plats qui ressemblent le plus à ce que nous faisait notre maman ou notre grand maman. On apprécie ce que le garçon nous apporte en fonction de la formule des madeleines de Proust (encore pour faire plaisir au rédacteur en chef!)

    Il est donc tout à fait humain (et conforme à la théorie de la CER de votre humble serviteur) de transposer un prénom composé d’un ami d’enfance sur un autre prénom composé qui nous est peu ou pas familier.

    Cela est vrai aussi des visages perçus comme ressemblants à ceux de personnes connues et estimées. Il y a quelques décennies, une étudiante française d’Aix en Provence suivait mes cours de maîtrise à Montréal. Elle m’avertit que ses parents y étaient de passage. Lise et moi les avons inviter à manger chez nous. Lorsqu’ils ont sonné et que j’ai ouvert la porte, ses parents ressemblaient à Gilbert et Marie Claire comme deux gouttes d’eau. Spontanément et en un quart de secondes, je me suis jeté au cou de la mère et l’ai embrassée… ils ont été surpris et poliment ravis de la grande chaleur de l’accueil québécois!

    Tout cela pour dire que je ne suis pas vexé du tout; d’autant plus que j’ai, moi-même, une très mauvaise mémoire des noms (Alzheimer m’a atteint dans le ventre de ma mère) et cela explique une bonne partie de mes déboires scolaires (car en France, pour être reçu, il faut réciter par cœur; demandez à Luchini) et qu’en plus les noms composés y sont devenus ringards.

    Dans quelques années, au train où vont les choses, Adolphe et Marine seront les prénoms préférés des jeunes parents. Et là, tout le monde s’en souviendra!

    Pour le reste, je voudrais quand même souligner que si la condition de nomade planétaire est encore peu partagée (le nombre croît), il est possible pour un ex-pat de se tenir au courant de ce qui se dit et se montre en France par les médias, pas tous, qui nous livrent les nouvelles françaises avec un peu de retard, il est rai! Mais rien ne presse… la gauche a cessé d’être intéressante depuis l’assassinat de Jaurès!

    Je lis quotidiennement ‘Le monde’ sur internet, ‘le monde diplo.’ sur papier, regarde tlélmatin, les nouvelles françaises et belges à midi et le 20H avec Poujadas ou le décoiffé! Je regarde religieusement avec une semaine de retard: On n’est pas couché où j’ai revu, hier soir, Patrice Luchini effectivement perché dans le second degré et le XVIIe de Molière pour définir la droite et la gauche…

    Au grand dam de Lise, ma dame, je regarde religieusement à 17 h chez nous ‘Tout le monde veut prendre sa place.’ Ma femme ne me comprend pas, je déteste ce genre de devinettes sur trivialités, et pourtant je suis passionné par les conneries que Naggy fait dire aux joueurs lorsqu’ils se présentent. C’est là que je savoure le fait d’être encore coincé au Québec!

    On (tu n’es pas le seul, Philippe n’a jamais voulu y mettre les pieds) a peut-être tort de passer très vite à Montréal. Certes, ce n’est pas une belle ville, mais c’est quand même la 2e ville francophone du monde, après Paris mais avant Lyon, Marseille, Genève ou Abidjan ou Dakar!

    Je n’y suis pas si malheureux d’une part parce que je n’y réside pas – ça me prenait juste une demie-heure pour me rendre au travail (très peu d’encombrements) et bcp moins de pollution, Hidalgo y serait heureuse (les Parisiens aussi si elle y était). Mais surtout la télé cablée me donne accès, en plus de quelques émissions de l’Héxagone, à toutes les chaînes canadiennes, nord américaines, la BBC et surtout, la perle dans l’huitre, à Al Jazeera en anglais! (Il y est difficile d’accepter le monde tel qu’il nous y apparaît!)

    Pour un communicologue intéressé à l’international, c’est le pied!

    Enfin, il m’arrive de passer quelques mois par an en France pour bien sentir le climat social. Si je prends le TGV il y a un accident sur ma ligne quand ce n’est pas une grève nationale et si je loue une voiture, les autoroutes sont bloquées par des tracteurs, es camions et/ou des taxis.

    Enfin, je voulais te dire que tu as raison, je crois que je regretterais vite l’Amérique du Nord. En France où, selon Deleuze, le corps joue un rôle majeur dans la première impression que les autres tirent des échos (radars) que leurs projections (identificatrices et évaluatives) provoquent sur nous, je garde un très mauvais souvenir de mon enfance. Roux et grand (d’autant plus grand que je redoublais ou triplais mes classes) les profs (pas ou peu les copains) me remarquaient et me stigmatisaient… Depuis que le roux de mes cheveux d’automne est enfoui sous une bonne épaisseur de neige… les Français ne m’en veulent plus d’être un des derniers des Gaulois chez eux. Par contre, ma sédentarité dans l’univers-cité de mon nomadisme semi-planétaire, m’a donné un gros cul et un ventre gras-dur qui évidemment me vaut la risée des bons et braves gens que chantais Brassens!

    Aux États-Unis et au Canada, le roux de mes cheveux m’a fait passé pour un Irlandais ou un Écossais. J’y étais bien vu et même salué ‘on ST Patrick’s day.’ Toutefois, il ne fallait pas que j’ouvre la bouche… mon accent français révélait le terroriste islamiste en puissance! J’ai donc fait des progrès. Quant à mon présent présent tour de taille, j’y trouve ceinture à ma pointure (ce qui n’est plus le cas sur les marchés de Provence que chantais Bécaud!)

    En plus de cela, LIse, Franco-ontarienne, rencontrée en Acadie et Nancy, ma fille, née à Saint Germain et baptisée à Andrésy, sont totalement Nord-Américaines même si elles parlent sans accent l’Hexagonal en voie d’islamisation! Comme la plupart des Nord-Américains, elles aiment les paysages français mais redoutent le regard des autochtones dont elles ont acquis une assez bonne idée de la Carte Ecran Radar!)

    Je prolonge donc l’exil et rempile en vue d’un Québec Libre! (Pour l’instant la Belgique semble refuser que le Canada se soumette à l’Europe!) Si les Américains ont à choisir entre la peste et le choléra (Clinton ou Trump) nous avons le même dilemme entre l’Europe et les ‘Gringos’ du Sud! (Surtout si Trump, trompette à Washington, finie la mauvaise ALENA!)

    Liberté, liberté chérie… quand tu nous tiens!

  5. Mille excuses René-Jean, dans mon élan j’ai écrit Jean-André, nom d’un vieil ami avec qui j’entretiens parfois une correspondance. Lui aussi est en Amérique du Nord. À moins que ce soit le correcteur de mon iPad qui prends de plus en plus des libertés avec mes écrits. Non, mon intention était bien d’écrire « mon cher René-Jean ». Dont acte!

  6. Hum! Si je comprends bien mon cher Jean-André, tu aspires à retourner au poulailler de ton enfance pour y croquer quelques poulettes dodues, et je te conseillerais alors d’accompagner ton festin d’un bon vin de Loire à base de Cabernet Franc, ce raisin rouge qui porte bien son nom. Mais je me dois de te prévenir que tu risques d’être très déçu et d’aspirer à retourner au Québec, à cette formidable Montréal (où je suis passe récemment) le plus vite possible. La basse-cour cypto-marxiste dite de gauche que tu as quittée en 1968 est en plein désaroi comme une vieille baille déboussolée sans capitaine, faisant l’eau de toute part, ses voiles déchirées par la tempête mondialiste, ne sachant plus d’où elle vient, ni où elle est, ni où elle va, un peu comme Christophe Colomb (ah non! Je ne vais pas une fois encore citer ce vieux Winston à propos de ce navigateur émérite qu’il traitait de socialiste). Doit-elle écouter les utopistes de la Nouvelle Gauche, mais ils n’ont plus le vent en poupe depuis qu’ils se sont fait rafler le positionnement de tête par d’autres, en Amerique du Nord justement (« Ni Marx, ni Jésus », comme l’avait très bien compris J-F Revel) et mettre la barre à droite vers les terres promises de la démocratie, ou pire du libéralisme? Ou bien écouter les vieux nostalgiques de la dictature du proletariat et mettre la barre à gauche toute , avec un risque non négligeable de chavirage, pour rejoindre des terres incertaines en voie de submersion marine et des populations hostiles? Non! La gauche ne fait plus rêver, plus moi en tout cas. La liberté, elle fait rêver. La liberté gérée au niveau de l’état et d’un gouvernement telle que F-D Roosevelt (un president de gauche sur l’échelle droite-gauche américaine) l’avait défini si bien dans son célèbre discours sur les 4 libertés fondamentales à assurer: d’expression, de croyance religieuse, de désir et de protection des dangers. La liberté individuelle en plus: de rêver, de créer, d’entreprendre selon ses capacités et talents, de s’enrichir, oui de s’enrichir, et d’enrichir les autres au passage, de manger du caviar si on peut se le permettre sans avoir à voter à gauche pour se déculpabiliser, de blâmer si le cœur en dit, etc, etc, et surtout de ne pas se soumettre. Voilà, la liberté que je prône est une vertu de droite, mon héros en la matière est Cyrano de Bergerac, et en regard la gauche n’a plus qu’à offrir du blabla et la soumission au nom d’un égalitarisme désuet. Merci de m’avoir accordé la liberté d’exprimer ma pensée.

  7. Cher Jim,

    Pour rester dans la rhétorique marxiste, où je me suis noyé en bonne grenouille de bénitier des théologiens de la libération, je rétorquerais que « la droite, c’est le renard libre, dans le poulailler libre! »

    Puisque je suis en haut de l’échelle de la basse cour et peut être entendu d’un vaste auditoire de coqs gaulois, j’en profite pour annoncer, parmi ces slogans ringards, que « j’ai une Mercédès 1968 à vendre! » (Petit clin d’œil au film de Lelouche, « L’aventure c’est l’aventure » dans lequel je donnais un cours de provoc. inspiré du Ché aux quatre célèbres dragueurs de plage en quête d’un bon plan politique pour se faire du fric, beaucoup de fric!)

    Enfin, ayant été envoyé au Québec par le Général Bugeeau pour le libérer (le Québec, pas le Général) et après avoir rempilé cinq décennies dans le but d’accomplir cette mission… je deviens très sceptique quant à la couleur des raisins de la liberté!

    Pour être franc, après avoir été gaulois par la couleur de mes cheveux, je commence à les trouver trop verts! (les raisins de la liberté, pas les gaulois, ni les francs, ni mes cheveux roux devenus blancs!)

    Le renard souhaite rentrer, la queue entre les pattes (de derrière), dans le poulailler de son enfance afin de retrouver sa svelte silhouette et y séduire les poulettes dodues à souhaits pour lui tomber dans les bras du haut de leur perchoir trop chaud!

  8. J’ajouterais, au premier ou deuxième degré, peu importe, je me reconnais dans la reponse de Fabrice Luchini.

  9. Ah! J’espérais de René-Jean, homme de gauche, une réponse à ma question lancinante mais j’obtiens en retour/miroir la classique rhétorique marxiste qui associe l’homme de droite à l’enrichissement sur le dos des plus pauvres que lui. Bon! Pourrais-je, si on me le demandais, répondre à la question « c’est quoi la droite? ». Oui, je crois que je pourrais: « La droite c’est la liberté. » Dois-je développer ma pensée?

  10. Fabrice Luchini, humble ? Lui ?
    Plutôt adepte du deuxième degré.

  11. Je ne peux m’empêcher de répondre à Jim et à Boris Vian ou encore Churchill (qui a les dos large!) que cette phrase est un retour/miroir (comme Trump adore les faire) d’un verset bien connu du petit catéchisme rouge:  » Est de droite celui qui cherche à légitimer, par des discours politiques (truffés de citations de Boris Vian et de Churchill), la façon dont il s’approprie l’argent qu’il tire de l’exploitation des moins chanceux que lui! »

    Quant à la citation de Fabrice Luchini – dont l’ampleur des pérégrinations au sein de notre société dépasse les diplômes les plus longs à obtenir – je la trouve géniale et d’une humilité colossale. Beau sujet d’auto-réflexion!

  12. Voici en tout cas ce que pense Fabrice Luchini de ce que c’est qu’être de gauche et ne pas être de gauche :
    « J’adorerais être de gauche, c’est un souhait. Mais je trouve que c’est une vertu tellement élevée que j’y ai renoncé. C’est un gros boulot, c’est un dépassement de soi. C’est une attitude, une présence à l’autre… Faut être exceptionnel, quand t’es de gauche ! Quand t’es pas de gauche, tu peux être moyen. Quand t’es de gauche, c’est l’excellence : le génie moral, le génie de l’entraide… C’est trop de boulot ! « 

  13. Question: c’est quoi être de gauche? Je cherche une réponse courte et convaincante (une phrase sur une ligne) depuis des décennies. La seule qui m’ait séduit à ce jour est celle-ci citée d’une façon ou d’une autre par certains (Boris Vian, W Churchill entre autres): « c’est être généreux avec l’argent des autres ».

  14. Suite annoncée de mon commentaire à trois temps.

    S’il est présomptueux et, ici, probablement ironique de la part de l’émetteur d’anticiper la façon dont le destinataire recevra et/ou décryptera ses propos pour en faire ou non le ‘message’ qu’il prendra ou pas en compte dans l’élaboration de son comportement ultérieur, il est du pouvoir exclusif de l’émetteur de choisir les signes ou signaux dont le produit communicationnel qu’il élabore sera constitué et de les agencer dans le style et la grammaire enseignés par les élites de sa société d’appartenance et d’interprétation, c’est à dire son milieu et/ou son pays d’origine (selon les identitaristes). Et ce, même si ces signes ou signaux agencés ne sont jamais uniformément compris par celles et ceux qui se réclament d’une langue et de son agencement (dans le milieu dominant).

    La preuve, les écoles, lycées et collèges, comme les universités et les Grandes Écoles sont hiérarchisés ainsi que les enseignants et, évidemment, les élèves ou les étudiants. Ces classements correspondent, en principe (et selon les agences de classements, les examinateurs et les membres de jurys) au constat de différences dans les résultats de l’apprentissage! Si la compréhension des codes était univoque ou bien standardisée, toutes les institutions se trouveraient à égalité et tous les profs et les élèves seraient ex-aequos! (Cela n’est imaginable que dans une société totalitaire…)

    Comme ce n’est manifestement pas le cas, nous vivons bien sous le règne d’une incommunicabilité, plus ou moins aigüe!

    Néanmoins, comme Donquixote et Sysiphe, on peut chasser les moulins à vent et remonter les pierres qui roulent sans amasser mousse (sauf pour les Rolling Stones).

    Et pour commencer, l’écrivain ou le locuteur, le journaliste ou le ‘pousseux de crayons’ (expression québécoise qualifiant les intellos) devrait exploiter toutes les ressources de sa langue et des autres qu’il connaît pour maximiser le potentiel énergétique de ses propos. (Certains linguistes pragmatiques parlent de performativité discursive… Ils oublient la loi de « Requisite Variety » d’Ashby selon laquelle la performance ultime dépendra de l’ampleur du potentiel de décryptage et des capacités d’action du destinataire). Mais poursuivons en gardant à l’esprit que nous sommes là que dans une partie, le côté conception et émission du processus communicationnel. Le côté réception oublié est le plus important, et de loin!

    Bien qu’il y ait encore beaucoup à dire à propos du processus communicationnel sur lequel repose pourtant la totalité du fonctionnement psychique et social de l’être humain, je veux toucher ici, un deuxième aspect problématique du texte de Philippe où le « OU, » conjonction exclusive a été retenue au détriment du « ET » rassembleur. Je m’attaque ici au OU de la phrase introductrice: « Les USA, on les aime ou on les déteste, mais c’est toujours intéressant. »

    En m’efforçant de ne pas tomber dans les excès de la Grammatologie de Derrida, je tenterai de vous dérider en restant dans l’étho-linguistique. Je définie, très personnellement, cette approche comme un combinaison de la linguistique qui porte sur les formes de l’expression langagière avec la philosophie de l’éthique qui, dans ce cas, tient compte des répercussions sur les rapports humains de l’organisation des signes et signaux. Comme les étho-linguistes font l’erreur de croire que leur carte écran radar (CER) professionnelle est substituable ou prévaut sur la CER des récepteurs lambda, je me permets de substituer la mienne à la leur en m’affublant de leurs guenilles.

    Philippe qui ne semble pas aimer les négociations aboutissant à des compromis douteux comme ceux dont il a été témoin au Liban qu’il a connu dans ses pérégrinations et dans la France qu’il connait, droit dans ses bottes comme Alain Jupé, il a opté pour l’opposition catégorique: on aime les Américains OU on ne les aime pas!

    Évidemment je ne suis pas d’accord! Pratiquant l’étho-linguistique, je refuse cet étau manichéen: les bons contre les méchants, les noirs vs. les blancs.

    J’opte pour le gris et met de l’avant des nuances spatiales et temporelles. Je déteste l’Amérique, métropole des multinationales capitalistes apatrides où les Trumps sont encensés au son des trompettes de la notoriété. Si je hais les 39% des électeurs américains (et ils pourraient être beaucoup plus nombreux à mon humble avis… on a sous-estimé le Brexit) que les sondage soupçonnent de vouloir porter Trump à la Maison Blanche, j’aime les jeunes supporters de Bernie Sanders ainsi que les nombreux universitaires américains dont les travaux sur la communication m’ont inspiré depuis que j’ai fait mon certificat de psychologie sociale à la Sorbonne en 1965. Déjà toutes les références en ce domaine étaient américaines.

    J’admire aussi l’Amérique Révolutionnaire de 1776, immortalisée dans THE Patriot de Mel Gibson! Selon l’essai sur la Révolution d’Hannah Arendt, c’est cette puissance naissante qui nous a soufflé, dès 1789, la déclaration universelle des droits de l’homme dont nous nous sommes approprié la paternité.
    Le marquis de Lafayette et surtout Condorcet, aidés de Thomas Payne et Jefferson, y sont pour quelque chose. Je sais que cette Amérique était esclavagiste mais Napoléon a fait pire dans les Antilles françaises de l’époque! En ce temps là, bien que très imparfaits, ces changements me semblent avoir été de grands facteurs de progrès vers l’amélioration de la condition humaine.

    Les grammatologues français n’ont pas encore découvert le génie diplomatique de l’anglais contemporain. Pour les puristes français, on n’a pas le choix, il faut utiliser OU ou ET, l’intransigeance est de rigueur! Pour les subtils anglophones, il est plus astucieux d’utiliser le néologisme synergétique des conjonctions: AND/OR ce qui est la meilleure façon de rassembler les pensées positives!

    Vu de ce côté de l’Atlantique, l’Hexagone, au lieu d’angliciser son vocabulaire que les Français sont congénitalement inaptes à prononcer correctement, ferait mieux d’adopter des tournures grammaticales typique du génie anglo-saxon tout aussi diplomatique que pragmatique!

    Voilà pour les deux sources de désaccord. Bien que tout soit politique quelque part, elles relèvent plus de la compréhension du fonctionnement de la communication humaine et de l’étho-linguistique que de la politique politicienne!

    En ce qui concerne la politique proprement dite, en gros, je suis d’accord avec ce que je crois comprendre du texte de Philippe.

    Je voudrais souligner toutes fois que s’il est probable (mais pas aussi certain que Philippe le laisse entendre) qu’Hilary l’emporte en Novembre; il ne faut surtout pas perdre de vue que l’on retrouve dans de nombreux pays du monde occidental et peut être même du monde entier les mêmes diagnostics concernant la situation de l’humanité. De façon aussi surprenante qu’inquiétante, ils constituent le foin du râtelier auquel viennent manger tous les mouvements extrémistes de la planète.

    Les deux principales questions que posent 90.000 Américains sondés par le New York Times portent sur l’écologie avec le réchauffement climatique et l’économie et la finance avec la multiplication et l’amplification des crises mondiales ainsi que l’augmentation et l’aggravation de l’écart entre les revenus des riches (1%) et ceux des classes moyennes dont beaucoup de membres craignent de devenir ‘inutiles’.

    Ce diagnostic avec quelques modifications est celui de tous les mouvements de gauche et des écologistes et, curieusement, les populistes qui poussent au repli identitaire les reprennent à leur compte comme l’ont fait les promoteurs victorieux du Brexit, Trump, LA Marine et de nombreux souverainistes, contestataires identitaires de la Globalisation et/ou de l’Union Européenne.

    Personnellement, je partage aussi ce diagnostic… il semble qu’il n’y ait plus qu’un râtelier… Mais en Jauressien fidèle, je crois que l’avenir heureux se trouve dans un cosmopolitisme équitable qui ne voulant pas démolir les acquis de la globalisation capitaliste souhaite la rendre équitable et durable en la rendant acceptable (par d’amples modifications) à tous les secteurs de l’humanité qu’elle exploite ou, pire, qu’elle condamne à l’inutilité.

    À l’OMC trop bien établie, il faut ajouter une OIT puissante apte à contrôler et organiser une gouvernance équitable de la planète.

    C’est par le haut qu’il faut sortir et non retomber dans les rivalités internationales qui ont déjà fait le jeu et la fortune de l’internationale capitaliste!

    Parmi les politiciens américains et français… il n’y a, je le crains, que Nicolas Hulot qui pousse dans ce sens… mais comme l’avait anticipé Jacques Tati, Monsieur Hulot reste en vacances!

    Heureusement, beaucoup de penseurs européens plus qu’américains, il est vrai, vont quand même encore dans ce sens…

    Mon premier jet me plaisait plus mais mon ordi l’a dévoré… les temps sont durs!

  15. Je suis frustré! Je ne sais par quel complot toute ma longue réponse en trois points vient de s’envoler (2h de travail) …

    sans doute une erreur de manip de ma part! mais ça ressemble à une conspiration de la droite!

    Voilà à nouveau et à peu près la première partie de ce qui vient de disparaître de mon écran…

    Je doute que mon écran radar personnel puisse me le restituer; sachant que je suis incapable de me répéter textuellement!

    Je commençais ainsi (je crois)

    INTERNATIONAL + ou – Socialiste, Jauressien – (pas jurassique mais presque) il est évident que je suis l’un des deux ou trois lecteurs de gauche auxquels Philippe fait allusion.

    Bien que de gauche, je considère les propos de mon CAMARADE d’enfance comme « recevables » dans l’ensemble!

    Toutefois, je m’en distancie radicalement sur deux points de détails (détails où se trouvent le diable et Jean Marie – prénom aussi ringard que Donald), non pour des raisons politiques mais des croyances que je qualifierais de professionnelles puisqu’elles découlent de ma compréhension de l’étude de la communication. Domaine dans lequel je détiens un doctorat américain et où j’ai gagné la plus grande partie de ma vie d’universitaire.

    À la double prise de distances professionnelle, j’ajouterais une remarque politique.
    Ce que j’ai souvent fait mais qui semble être maintenant autorisé par le rédacteur en chef de ce journal.

    Mon premier point de désaccord porte sur la phrase de conclusion du texte de Philippe qui présume de « l’accord de tous! »

    « Ah ! Mais que ça fait du bien de parler politique quand on est tous d’accord ! »

    Que ça fasse du bien de parler, nul n’en doute! Ça fait tellement de bien que beaucoup de gens aisés payent très cher des psys qui prétendent les écouter, cachés qu’ils sont derrière le divan où ils ont couchés les parleurs désespérément en quête d’un auditeur!

    « Parler politique » encore plus! C’est même le fond de commerce du seul café dont le nom corresponde à son fond!

    Mais là où ça ne va plus et qu’il y a au moins un contre temps majeur c’est lorsqu’on aborde le QUAND on est tous d’accord.

    Vous vous attendez à ce que je pinaille sur le « TOUS d’ACCORD » mais c’est d’abord contre le « QUAND » que je grimpe sur le garde-fous de ma chaire d’universitaire maudit!

    Beaucoup de gens ont la fâcheuse tendance de croire d’abord que ce qu’ils pensent est normal, raisonnable, c’est à dire partagé par tous et s’imaginent ensuite que dès qu’ils ont formulé et exprimés leurs propos, ces derniers sont immédiatement crus parce qu’ils dépeignent parfaitement la réalité que tout le monde peut observer de façon identique.

    Hélas, cette phase que contrôle parfaitement l’émetteur ou le locuteur n’est qu’une petite partie, nécessaire, certes, mais insuffisante de l’ensemble du processus communicationnel.

    On entend et voit souvent les gens des médias dirent à une personne qu’ils interviewent sur leur plateau que leur ‘message à été entendu’ dès qu’ils se sont exprimés devant leur micro et/ou caméra. C’est un peu court! Non?

    J’ai eu cette même sensation en lisant la dernière phrase du texte de Philippe!

    On ne peut parler de communication seulement qu’à partir du moment où quelqu’un a pris en compte les propos ou le texte de l’auteur-locuteur.

    Ce n’est pas parce que l’on diffuse un texte sur internet, que ce texte est publié par une maison d’édition ou télédiffusé par une chaîne de télé qu’il est vu, lu, pris en compte par des destinataires qu’il est compris comme ses émetteurs l’ont conçu.

    Il y a illusion de communication au moment où le destinataire prend en compte le produit communicationnel (ensemble de signaux réunis et organisés, structurés, etc. selon une certain style et d’après certains codes dont on suppose à tort qu’ils sont partagés) pour lui conférer une signification qui est déjà disponible sur sa carte écran radar personnelle, sa conscience ou mémoire vive, quoi!)

    Certes, le locuteur-auteur confère à ses propos une signification (à partir de sa propre carte écran radar que les Teutons appellent Weltanschauung) mais c’est seulement lorsque le destinataire (visé ou accidentel) sélectionne, accorde une pertinence et décrypte ou donne une signification (ces 3 phénomènes se jouxtent et interfèrent dans le temps et l’espace) au produit communicationnel de l’émetteur qu’il y a communication.

    On ne peut véritablement parler de ‘Message’ qu’au moment où le récepteur ou destinataire a pris en compte les propos de l’émetteur ou destinateur en leur confèrant un sens ou une signification. Cette signification ou ce sens est la résultante d’une part du produit communicationnel que l’émetteur a mis devant les yeux, sous le nez et à portée des oreilles comme des autres sens du destinataire et d’autre part – ce que l’on ignore ou sous estime souvent, alors que c’est essentiel -, des projections de ce que le destinataire a derrière la tête et qui constitue le fond, avec ses balises et préconceptions, de sa carte écran radar.

    La transformation du produit communicationnel en message reçu ou perçu par le récepteur est comparable à la métamorphose de la chenille en papillon ou du steak frites en calories énergétiques!

    Présumé du consensus des destinataires comme le fait Philippe équivaudrait à demander au boucher qui me vent une pièce de bœuf ou d’agneau quels gestes j’accomplirai demain une fois que je l’aurais bien digéré et que le système digestif aura séparé le bon grain de l’ivraie … hum!

    Autrement dit, métaphores de la métamorphose de la chenille en papillon et du métabolisme steak-énergie ou pas, présumer de l’accord des lecteurs dès que le texte est pondu et non encore lu est un contre temps manifeste! Les contre-sens et les quiproquos suivront!

    Je ne suis pas très satisfait de ma seconde version mais avant qu’elle ne disparaisse, puisque l’histoire des complots se répète ou hoquette, je vous envoie cette première partie. Suivront le désaccord étho-linguistique sur l’emploi des conjonctions ET/OU ainsi qu’une remarque d’ordre politique, cette fois, sur le contenu des râteliers auxquels se nourrissent les extrémistes de gauche et de droite qui semblent être sur le point de se rejoindre alors que disparaît le centre, le « mainstraem » où Philippe se prélasse!

  16. Et c’est ansi que la démocratie (dont tout le monde connaît la célèbre définition donnée par ce cher Churchill) américaine, celle qui a toujours été citée en exemple pour sa grandeur, amorce sa décadence pourrait-on croire, sa trumpery (en anglais et sans jeu de mots). Ayant suivi assidûment le processus de ces élections depuis plus de 6 mois dont les 3 débats (et même 4 avec celui des VP) en direct, venant de passer un mois outre atlantique, dans ses eaux profondes, ce qui frappe le plus est que la candidature du facétieux Donald, qu’elle soit décriée, moquée ou soutenue, est prise au sérieux. Démocratie oblige! Le processus des primaires lui accorde cette légitimité.

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