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Pourquoi citer Plutarque adulant Jules?
Quand je ne comprends pas, reconnaissant ma naïveté, je pose des questions.
D’autres, sans doute inspirés par Plutarque et se prenant pour Jules, se campent sur le bien fondé de leur incompréhension. Ils n’éprouvent que du mépris pour le stupide auteur de « l’incompréhensible »!
Certes, une telle attitude (qui rappelle étrangement celle de l’autruche enfouissant sa tête dans le sable) permet de surmonter ou de contourner les obstacles qui auraient pu les amener à questionner les fondements de leur personnalité ou à douter de la trajectoire qu’ils se sont fixés une fois pour toutes (même et surtout si elle consiste à rester, quoi qu’il arrive, droit dans leurs bottes, au garde à vous, fixe!)
Croyant en la préséance de l’incommunicabilité parmi les limites auxquelles se heurte tout être humain, je me demande modestement d’où émane ce mépris salvateur et qui en est l’objet ou la cible?
Je pense avoir bien compris, comme je tente de le laisser entendre dans les deux premiers paragraphes, que Plutarque parle du mépris que doivent avoir les entrepreneurs envers celles et ceux qui leur dressent des obstacles en questionnant la validité ou l’utilité de leur projet. Le mépris est donc l’instrument « grâce auquel » la critique est instantanément (bien que symboliquement) déconstruite!
Il se pourrait aussi qu’un lecteur, évidemment mal intentionné, considère ce mépris salvateur comme provenant des critiques dirigées vers l’entrepreneur entêté et borné. Atteint par le mépris de ses critiques, l’entrepreneur prend conscience de la surimportance (méprisable) qu’il s’est lui-même accordée. S’il est sage, il finira par tenir compte des objections fondées de ses critiques. Après moult conversations, débats et négociations, voire tergiversations, il accouchera d’un projet dont ses critiques se sentiront solidaires! Le mépris se transformant en admiration et respect de l’entrepreneur qui a su prendre leur avis en compte!
En ces temps de retour aux dictateurs, Jules César, Attilah, Tarass Bulba, Gengis Kahn, Napoléon, Hitler, Staline, (je ne mentionne pas De gaulle, il n’en avait plus l’âge, a-t-il dit), Berlusconi, Maragaret Thatcher et maintenant (dans le pays fondateur de la Démocratie après les Sophistes) Donald Trump, la qualité suprême est redevenue la persévérance!
Pourtant, au cœur de l’Empire du Milieu était inscrit au dessus du trône des mandarins, comme sur le fronton de l’entrée de leur palais de la ville interdite: « Ne fais Rien! »
L’empire du milieu a donc duré presque aussi longtemps que l’empire des pharaons (hyper-actif dans l’entassement et la taille des cailloux) en se passant de toute ‘entreprise.’
Fort de cet ethnologisme transhistorique, je me demande si la persévérance dans l’entreprise d’un changement quelconque est bien une bonne chose?
Dans un récent ouvrage, Pierre-Noël Giraud, déplore que notre civilisation globale du capitalisme sauvage ait engendré et multiplié, « L’Homme INUTILE » (Paris, Odile Jacob, 2015). Le chômeur, laissé pour compte, perd son humanité en ressentant son incapacité d’entreprendre et l’inutilité de persévérer dans la poursuite de tout projet qu’un miracle lui aurait permis de concevoir en dépit de sa situation objective. Il soutient qu’une « bonne économie » (celle qu’il suggère) permettrait à l’Homme inutile de s’extirper de ce Goulag.
Personnellement, comme un vieux bonze, je me demande à quoi ont servis les « Hommes Utiles, » ces entrepreneurs qui ont réussi (en quoi et à quoi?) à force de persévérer?
Je reconnais toutefois que si j’ai réussi à survivre honorablement en terre inconnue c’est bien grâce à la persévérance de mes parents qui ont généreusement financé mon maintient sur les bancs de l’école puis sur ceux de l’université malgré mes redoublements et mes deux premières tentatives malheureuses de passage du bac. C’est grâce aussi à ma persévérance pour ne pas dire mon acharnement ou mon entêtement borné que j’ai fini par obtenir un doctorat dans un pays que j’ignorais et ce, dans un langage qu’en France je balbutiais à peine.
Les méchantes langues qui ont eu la patience de lire ce texte me mépriseront sans doute. Cela me motivera à me remettre en question; ce qui m’aidera à écrire mon putaing de Magnum Opus!
Avé César! & Heil Trump!