Sur les épaules de géants

There is not a discovery in science, however revolutionary, however sparkling with insight, that does not arise out of what went before. « If I have seen further than other men,’ said Isaac Newton, ‘ it is because I have stood on the shoulders of giants.”

Isaac Asimov,

Il n’y a pas une seule découverte scientifique, aussi révolutionnaire, aussi étincelante de perspicacité soit-elle, qui ne provienne du passé. « Si j’ai vu plus loin que les autres hommes, disait Isaac Newton, c’est parce que j’étais monté sur les épaules de géants »

3 réflexions sur « Sur les épaules de géants »

  1. Si Philippe n’a que cette métaphore animalière à me reprocher… sa critique coule sur les plumes du roitelet comme la pluie sur celles du canard!

  2. Y a t il de l’histoire en dehors de ses livres? Y a t il une pré-histoire des sciences?

    La préhistoire est cette portion de l’histoire de l’humanité qui n’a pas été enregistrée par écrit sur un support auquel on a encore accès!

    Comme les ‘sciences’ sont des institutions archivées, tout dépend des archives auxquelles on a encore accès!

    Les institutions ont des histoires, celles de leurs membres constituants.

    Celles et ceux qui ont découvert quelque chose en dehors des institutions et de leurs archives officielles sont ignorés. Pas de traces officielles, pas d’existence!

    Deux communicologues canadiens, Harold Innis et, moins brillamment, McLuhan ont soutenu que le souvenir actif (la mémoire vive) des grandes histoires, des ‘narratives’ décisives dépend de la qualités des supports médiatiques sur lesquels elles sont enregistrées (et j’ajoute modestement) ainsi que de la vitalité des communautés d’êtres humains qui garantissent (souvent très approximativement) le sens de ce qui est gravé sur ces supports.

    Plus de prêtres pour faire vivre le latin (ou le traduire en langues vivantes) et cette langue meurt ainsi que la civilisation ou l’épistémè (M. Foucault) qui l’a créée et utilisée.

    Pour plus de détails, retournez la Pierre de Rosette!

    Il y a peut être d’importantes découvertes scientifiques inscrites sur les supports médiatiques d’une civilisation disparue (où la pierre n’a pas été utilisée comme support et ou, si ce fut le cas, où le gel et les érosions ont pu détruire les pierres gravées). Certaines régions du monde ne sont guère propice au stockage des archives… leurs habitants et leurs ancêtres sont alors considérés comme ignards et n’ayant en rien contribué à l’accumulation des traces d’un éventuel ‘savoir humain!’

    Ceci dit, dans les civilisations où les enregistrements codés des trouvailles de leurs ‘savants’ ont été enregistrées et sont encore disponibles, Isaac Asimov a raison, rien ne s’invente ex nihilo, il faut partir d’un paradigme, des théories qu’il rassemble et des démonstrations empiriques qui corroborent ou valident ces théories.

    Toutefois, tout en reconnaissant l’importance d’un bagage significatif, la démarche scientifique peut suivre deux voies. La confirmation, par accumulation (on monte sur les épaules de ses prédécesseurs) de paradigmes dominants à un moment To ou, au contraire, la ‘falsification’ (disproof) de croyances dominantes par des découvertes inattendues (serendipity) ainsi que la persistance remarquée de phénomènes dont les tenants du paradigme dominant ne sauraient adéquatement rendre compte.

    Surgissent alors les révolutions scientifiques si bien décrites par Thomas Kuhn.

    La pyramide des aigles sur les épaules desquels le dernier roitelet s’est posé s’écroule alors sous le poids, apparemment insignifiant, de ce dernier.

    Les sciences suivent des modes qui varient en fonction des changements de la garde du pouvoir.

    Kay Ethridge, une biologiste du Collège de Gettysburg en Penssylvanie, soutient que Maria Sibylla Merian, une hollandaise du XVIIe siècle, auteure d’un Magnum Opus intitulé: ‘Metamorphosis Insectorium Surinamensium’ a découvert au cours d’un voyage d’observation de la vie des insectes (chenilles – papillons) au Surinam des comportements animaux que Darwin et ses acolytes se sont efforcés de dénigrer dans leurs écrits si respectés (sauf par les créationnistes).

    Récemment, des chercheuses dont Kay Ethridge, en quête de réhabilitation de la femme dans la progression des sciences, ont démontré que la description de l’Hollandaise du XVIIe était plus juste que celle des ‘évolutionnistes’ attardés du XIXe!

    (ma source: JoAnna Klein: « A Pionneering Woman of Science Re-Emerges After 300 Years » in New York Times, du 23 Janvier 2017!)

    La science n’est pas une pyramide d’aigles sur les épaules desquels se hissent le dernier savant mais un champ de rivalités souvent liées à la force politique de certaines catégories de chercheurs… Ici la guerre des genres (BCBG s’abstenir)!

    La ‘réalité’ (scientifique) évolue comme le changement la garde du pouvoir. Voyez les ‘Alternatives Facts’ et les ‘Post Truths’ de Trump. Quand il sera bien installé, ses fantasmes d’aujourd’hui seront alors les faits reconnus et la réalité évidente!

    Un modeste pêcheur en quête de sagesse au bord de son lac gelé!

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