Les pavés de l’enfer

BFM nous a appris hier que certaines municipalités ont décidé de verser des primes à ceux de leurs employés qui ne prennent pas (ou peu) de congés de maladie. Cela s’appelle une Prime de Présentéisme.
Certains ne manqueront pas de s’étonner du cynisme antisocial de ces maires qui, en adoptant une telle mesure, admettent de facto que certaines absences au travail pourraient bien être abusives, simulées et, pourquoi pas, répréhensibles. Le caractère vexatoire des motivations qui sous-tendent cette décision ne pourra que choquer l’immense majorité des employés municipaux.
Néanmoins, et une fois avalée la vexation, l’institution de primes de présentéisme ne tardera pas à être étendue à l’ensemble de la fonction publique, puis à la Représentation Nationale.
Très vite, on s’attachera à régler le problème de l’injustice que ne manquerait pas de créer une application par trop rigide de cette mesure.  En effet, pourquoi un employé réellement malade, et donc absent pendant quelques jours, perdrait-il le bénéfice de sa prime de présentéisme ? Ce serait injuste ! La prime de présentéisme deviendra donc de principe et ne pourra être suspendue qu’en cas de fausse maladie. Pour justifier une telle suspension, le caractère éventuellement frauduleux de la maladie invoquée devra être reconnu en commission paritaire composée du directeur d’établissement, de deux médecins du travail, de trois représentants du personnel et de quatre délégués syndicaux.
A terme, le système évoluera vers l’institution d’une PQPAT (Prime Quotidienne de Présence au Travail) ou PJNA (Prime Journalière de Non Absence) qui, en cas de présence constatée ou d’absence justifiée, viendra s’ajouter chaque jour au salaire, la PQPAT demeurant toujours cumulable avec la PTER (Prime de Travail Effectivement Réalisé).
On sera parvenu ainsi à la PIPFP (Perfection Idéale au Paradis de la Fonction Publique), exprimée si clairement par la célèbre devise :
« Le salaire est un dû. Tout travail effectif doit faire l’objet d’une rémunération supplémentaire. »

2 réflexions sur « Les pavés de l’enfer »

  1. Ubuesque! Je ne connais qu’une solution pour mettre tout le mon d’accord: le CDPAC (le coup de pied au cul), au risque d’ailleurs que cela entraîne de l’APCDMAC (absentéisme pour cause de mal au cul), tout à fait justifié sachant que la fonction des agents de la fonction publique est une position bien assise.

  2. Dialogue: »la semaine prochaine je suis en maladie  » dit un employé municipale de Vincennes à son chef, au comptoir d’un bistro(le « Bon Vivant »,ça ne s’invente pas). Son chef de lui répondre : » attend que « Machin » soit revenu on a du boulot!
    Raconté par le patron du bistro, qui a eu du mal à croire ce qu’il venait d’entendre.

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