Post it n°13 – Troubles du langage

Sur le Cours Mirabeau, au café La Bastide, arrive cette jeune fille ; blonde, cheveux longs tirés en arrière par un chignon, grosses lunettes de soleil ; elle porte au creux du bras droit un sac plastique de chez H&M qui cache à moitié un sac de cuir noir ; sa main droite, pressée contre sa poitrine, serre un iPhone ; de la main gauche qui tient une cigarette allumée, elle salue deux garçons assis au soleil.

Elle traverse la terrasse, souriant de toutes ses dents. Elle rejoint ses deux amis et s’installe à leur table. Elle parle. Ses phrases sont construites mais naturelles. Elle raconte joyeusement ses cours à la fac de droit. Elle rit, elle sourit, elle est jolie, elle est la joie de vivre même.

Et puis elle dit « ça m’a gonflée« . Deux fois. Un peu plus tard, ce sera « Elle me fait chier, celle-là« . Ensuite, deux ou trois fois « putain« . Et enfin : « j’avais la tête dans le cul« .

C’est comme si elle s’était mis le doigt dans le nez.

6 réflexions sur « Post it n°13 – Troubles du langage »

  1. Hé bé putain, quel langage elle a , c’te gonzesse ! Merde alors!

    Veuillez excuser mon écart, je reprends:
    je suis malheureusement tout à fait d’accord avec l’auteur, et remarque que même dans les couches sociales les plus éduquées, il y a un relâchement certain de l’usage du langage.
    Le plus grave, c’est que ce qui n’était qu’un tic oral se propage maintenant à l’écrit, et les jeunes sont de moins en moins capables de faire un courrier d’embauche, car même ceux qui savent y mettre les formes, comme cela s’apprend lors de leur formation, ne savent pas y mettre la langue adéquate, et il m’est déjà arrivé de lire (véridique) qu’une jeune fille faisait la bise au RH à la fin du courrier. Mais au moins, putain, ce n’était pas grossier, quoi, merde.
    Il est d’ailleurs curieux de constater la totale coupure entre ce que lesgens profèrent, et la réalité de ce qu’ils pensent. « Fils de pute » en est l’un des meilleurs exemples: deux amis, peut-être les plus proches qui soient, dans un moment de colère vont se balancer des injures; l’un proférera un « fils de pute » retentissant, mais si l’autre le regarde d’un oeil colérique en grinçant « t’as traité ma mère! », le grossier va immédiatement rétorquer, avec la meilleure bonne foi du monde: « ben nan, j’y ai rien dit, à ta mère », ne voyant pas le lien entre la parole dite et le sens proféré.
    Mais le pompon, celui qui mérite cinq étoiles, et me fait hurler de rire chaque fois que j’y suis exposée (au moins trois fois par semaine, dans un collège) c’est « je m’en bats les couilles »…. dans la bouche d’une fille. L’une de mes élèves, ultra-féminine, sexy, avec des courbes de femme et déjà cette moue boudeuse qui fait le ravissement des messsieurs, balança un jour cette sonore marque de colère et j’m’enfoutisme en plein milieu du cours (c’est de cela qu’elle se… ). Lui ayant fait remarqué qu’elle ne paraissait pas avoir ce dont elle se battait, j’ai eu le malheur de rire. De rage, elle est devenue cramoisie (ce qui, pour une fille sénégalaise, est assez inattendu). Elle m’a rétorqué en gueulant que ça n’a rien à voir, c’est juste une expression, et que si elle a envie de le dire, elle s’en bat les c… de ce que je peux bien penser.
    Ben merde alors!

  2. Philippe
    je ne suis pas trompé . Hier je n’ai eu le temps de faire ce commentaire .Je jouais au mahjong .
    A bientôt sur le blog

  3. Commentaire intéressant. Deux remarques cependant:
    1-Le Rédacteur en chef n’a peur de rien
    2-Tu t’es trompé d’article à commenter (là, tu te trouves dans un articles sur les troubles du langage)
    Mais merci quand même de commenter.

  4. Affaire chinois et cons.
    face book à été contraint et forcé de censurer ton texte . Si il l avait fait vous vous seriez attirés les foudres des représentations diplomatiques de la rpc et de Taïwan ainsi que celles de toutes les
    associations chinoises de France et de navarre . .
    Quelques années auparavant un auteur avait crée un spectacle intitulé interdit aux chinois et aux chiens .ce spectacle était plutôt favorable aux chinois . La première représentation à été immédiatement censurée et le spectacle interdit.
    Durant l époque des concessions françaises et anglaises à Shanghai quelques jardins publics étaient interdits aux chinois et aux chiens . Après la déclaration de la rpc le 1er octobre 1949 par Mao et la libération de Shangai en 1951 par les communistes cette phrase est devenue le fer de lance de la politique anti impérialiste de la rpc.
    je pense que cette explication va calmer
    notre rédacteur en chef
    ching chu.

  5. Si j’ai bien compris la dernière citation, les doigts dans le nez, donc dans le … Que je suis con alors!

  6. MESSAGE PERSONNEL
    Quelle heureuse surprise de trouver ton blog ce matin!
    J’avais craint que tes erreurs de langage et la »réal »politique l’aient censuré irrémédiablement.
    « Tu as bien fait d’aller à Calais comme les bourgeois du même nom »,à notre époque cela
    permet d’exister(ironie)!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *