L’édifice immense du souvenir

Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.

Marcel Proust.  Du côté de chez Swann

3 réflexions sur « L’édifice immense du souvenir »

  1. Je ne suis pas proustien et ne suis jamais allé au-delà du Côté de Guermantes, et la distance parcourue était déjà longue. Toutefois, j’ai retenu par cœur encore aujourd’hui (je crois me souvenir que c’était pour une récitation en classe de 4éme ou 3ème, à l’époque on faisait ça) cette citation qui livre une explication de texte – et quel texte! j’en conviens – du concept de la madeleine. Dans le registre de ma culture, il y a une remarquable illustration de ce concept dans le film – en fait un dessin animé – Ratatouille.

  2. Hé bien, Rebecca, nous sommes d’accord sur au moins deux points importants:
    les qualités respectives et bien distinctes de Proust, le petit Marcel, et de Feydeau, le grand Georges. C’est un excellent début. Et merci pour ton charmant poème.

  3. Il n’y a vraiment rien d’autre à dire.
    Quelle beauté, quelle maîtrise de la langue française!

    Plus modestement, voici un court poème que j’ai écrit sur le sujet du souvenir et que je me permet sud e vous faire partager, sans prétendre aucunement atteindre les sommets de Proust:
    http://www.toutelapoesie.com/salons/topic/13556-spia/

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