Dernière heure : assaut d’élégance au Conseil de Paris

Dernière heure : assaut d’élégance au Conseil de Paris

Je dois avouer que Rachida Dati et Anne Hidalgo me sont aussi antipathiques l’une que l’autre. Entre l’agressivité latente de l’une et la vulgarité sous-jacente de l’autre, je n’ai jamais eu de mal à ne pas choisir. 

Leurs origines, leur formation, leurs mentors, leur parcours et leur sensibilité politique, tout les oppose. Néanmoins, leurs fonctions les obligent à se retrouver de temps en temps  au Conseil de Paris où elles ont tout loisir de s’engueuler. Les conseillers en ont l’habitude, les journalistes aussi. Mais cette fois, elles ont réussi à surprendre tout le monde. 

C’est Cruella qui a attaqué la première. En passant la parole à son amie de toujours, elle a précisé sur un ton d’ironie appuyé avec énorme clin d’oeil à l’attention de ses groupies : « … la parole est à Mme Rachida Dati qui, je le rappelle, n’a jamais gagné une élection de sa vie ! » 

En d’autres temps, une attaque de ce type en séance publique dans n’importe quel hémicycle aurait été suivie d’un brillant échange de réparties plus spirituelles et venimeuses les unes que les autres. On aurait entendu évoquer Cicéron, Shakespeare et Talleyrand et tout le monde en serait sorti ravi, les deux belligérants d’avoir terrassé leur adversaire d’un imparfait du subjonctif bien venu ou d’un subtil calembour des familles, les auditeurs d’avoir assisté à un instant très parisien et la presse d’avoir enfin quelque chose d’interessant à raconter. 

Mais ce jour-là au conseil de Paris, c’est plutôt une dispute entre deux filles de CM2 qu’il a été donné d’assister à l’assemblée parisienne et, par le truchement de la presse, à toute la France ricanante. 

Bravo Mesdames ! Vous avez, s’il en était besoin, mis en évidence votre manque de contrôle, d’humour, d’esprit de répartie et, surtout, de tenue, pour ne pas dire de classe. 

 

 

3 réflexions sur « Dernière heure : assaut d’élégance au Conseil de Paris »

  1. Deux brunettes qui se crêpent le chignon, le cliché est facile, mais je ne permettrais pas car ce sont des édiles.

  2. C’est vrai, Dati a été moins ordinaire qu’Hidalgo, mais si je l’avais fait ressortir plus clairement, on m’aurait accusé de biais politique. Mais il faut quand même avouer que Dati n’a pas été très brillante dans la répartie, en particulier dans l’échange qui a suivi le « le jour où vous gagnerez une élection sur votre nom, vous nous alerterez » qui avait une certaine tenue et une certaine vérité, le reste de l’algarade n’a pas été très brillant pour quelqu’un comme moi qui aurait souhaité une estocade finale plus impériale.

  3. Ah non ! Le journal des Coutheillas, quotidien de l’irréfutable, ne peut s’en tenir là ! D’abord, il eût été intéressant de placer l’immonde saillie de l’inspectrice du travail dans son contexte, mais surtout, qu’a répondu l’agressée ?

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