En corps – Critique aisée 228

Critique aisée n° 228

En corps
Cédric Klapisch -2022
Marion Barbeau, Denis Podalydes, François Civil, Pio Marmaï, Souhelia Yacoub…

Sur un scénario totalement prévisible, le sujet du dernier Klapisch, c’est la reconstruction d’une danseuse classique après un accident de scène. Autant le dire tout de suite, ça va marcher.
Pour une fois, dire que le scénario est prévisible pas à pas est loin d’être une critique négative. Ce qui serait un défaut dans un autre genre de film donne ici au spectateur une sécurité, une sérénité, pour tout dire un confort intellectuel et un réconfort moral tout à fait bien venu par les temps qui courent.

En corps est un de ces feel-good movies dans lesquels, dès qu’est passée la crise initiale justificative du film, on sait qu’à peu près tout va bien se passer : Dumbo va retrouver sa maman, Cendrillon va rencontrer son prince charmant et la star hollywoodienne va finir dans les bras du petit libraire londonien.
Dehors, il fait un temps de chien, vous avez bénéficié du tarif senior matidudinal, le fauteuil est confortable, les spectateurs de bonne volonté, vous avez deviné le film, il n’y a plus d’inquiétude à avoir, il n’y a plus qu’à se laisser aller au plaisir du visionnage.

Et du plaisir il y en a dans la danse classique avec la grandiose scène d’ouverture, il y en a encore avec une séquence époustouflante de Hip-Hop en milieu de film et il y en a enfin avec un superbe ballet presque final. Il y en a aussi avec des très belles et très chaleureuses prises de vues dans des décors aussi beaux et chaleureux. Il y a des scènes de groupe, gaies, naïves et conviviales qui donnent envie d’être jeune encore un peu. Il y a de très jolis duos d’acteur, et en particulier un couple explosif formé de Pio Marmaï et Souhelia Yacoub. Il y a une très fine et émouvante danseuse, Marion Barbeau, un père qui ne comprend rien, Podalydes, etc… Pour ne pas déroger à ma position de critique critique, je dirais bien que Muriel Robin cabotine un peu, mais par moments seulement. Le reste du temps, on se dit qu’elle a bien fait de mettre un frein à sa carrière dans le stand-up où elle n’apportait plus rien que des banalités. Elle a depuis longtemps fait ses preuves dans le cinéma et elle confirme.

Un film bien fait, travaillé, léger, beau et surtout sympathique.
Voilà. C’est tout.
Ah si ! Encore deux choses, mais je vais les mettre en Post Scriptum, parce que je ne voudrais pas ternir cet éloge par des détails assez futiles.

Post Scriptum

1- D’abord ce titre : « En corps » . Hérité de cette mode lancée et surexploitée par Libération qui ne sait plus faire un titre sans un jeu de mot, souvent laborieux mais surtout systématique, ce titre « En corps » est stupide, difficile à dire, encore plus laborieux que ceux de Libération dans sa volonté finaude d’évoquer en raccourci le thème du retour à la vie (encore) grâce au corps réparé (vous avez saisi ?). Le précédent Klapisch, presque aussi réussi que celui-ci, avait pour titre « Deux moi » sorti et critiqué très positivement ici en 2019. Le titre sacrifiait lui aussi à cette mode Libé. Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude.

2- Ensuite, ras le bol de publicités qui, pour la plupart, ne sont plus que des leçons de vie ou de morale, qu’elles veuillent vendre des abonnements téléphoniques équitables, des voitures écolo-conscientes, des assurances militantes et des hamburgers indigénistes. Ras le bol ! Bon, mais ça, d’accord, Klapisch n’y est pour rien.

 

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