Rendez-vous à cinq heures : Fausses critiques

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Fausses critiques

Vu l’autre soir sur FR3 

La Bonne année
Claude Lelouch (1973)
Contrairement aux habitudes de C.L. , un film très classique dans sa construction de polar, et conformément aux habitudes de C.L. des dialogues si naturels qu’on les croirait improvisés, de merveilleuses scènes d’amitié entre Lino Ventura et Charles Gérard, une paisible scène de séduction entre Ventura et Françoise Fabian dans un restaurant. 

Une de mes scènes favorites se situe vers la fin du film : Le 1er janvier au matin, après six années de prison, Ventura vient de s’annoncer au téléphone à Fabian alors qu’elle est au lit avec son amant du moment. Après l’avoir délicatement chassé, elle entreprend de ranger son appartement pour accueillir l’homme de sa vie.  Voir Françoise Fabian en peignoir, courir en tous sens, passant du salon à la salle de bain, de la chambre à la cuisine, virevoltant, légère et fébrile, autour des tables basses et des canapés pour effacer les dernières traces de la présence de son ex-amant et du réveillon de la veille au soir, est un enchantement. Je me demande si cette scène n’a pas inspiré Yves Robert quand, trois ans plus tard, il a tourné « Un éléphant ça trompe énormément ».
J’ai retenu cette réplique de Ventura à Charles Gérard :
— Tu vois, Charlie, t’es con et méfiant, parce que quand je te dis que t’es con, tu me crois pas. 

Vu un autre soir sur Arte

Laissez-passer
Bertrand Tavernier (2002)
Un film foisonnant, sympathique, bourré de répliques et de solides acteurs. Podalydes remarquable en Jean Aurenche, scénariste renommé, brillant, emporté, impulsif, charmeur. Mais encore plus remarquable Jacques  Gamblin en Jean Devaivre, assistant réalisateur, résistant, modeste. 
On y croise les personnages de Jean-Paul Le Chanois, Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Maurice Tourneur, Charles Spaak, Michel Simon (de dos), Pierre Fresnay (sa voix seulement)…
Un film historique fait par un grand spécialiste du cinéma, Tavernier, dont le sujet est le cinéma français sous l’occupation et plus particulièrement la Continental-Films, société allemande de production de films français. 

On se rappellera que parmi les films produits par la Continental , on trouve :
L’assassinat du Père Noël (Christian-Jaque)
Le dernier des six (Georges Lacombe)
Les inconnus dans la maison (Henri Decoin)
L’assassin habite au 21 (Henri-Georges Clouzot)
La main du diable (Maurice Tourneur)
Au bonheur des dames (André Cayatte)
Le Corbeau (Henri-Georges Clouzot)

 

8 réflexions sur « Rendez-vous à cinq heures : Fausses critiques »

  1. À vue de nez, je dirais un kilobit de joute virile….
    Allez les poètes, on taquine la muse , c’est mieux!

  2. Colossale finesse ?
    Amicale agression ?
    Permanence temporaire ?
    Douceur aigre ?
    Gaillarde lassitude ?
    Calme énervement ?
    Choix unique…

  3. charme effrayant,
    virilité tendre,
    précision impressionniste,
    aveu ingrat,
    arbitraire rigueur,
    rédacteur en chef,

    oxymores ou contre-sens ?

  4. Oui, il est même d’une précision impressionniste. Oserai-je, à mon tour, risquer cet aveu ingrat en évoquant l’arbitraire rigueur de notre Rédacteur en Chef ?

  5. Bel oxymore le charme effrayant….
    Oserais-je la virilité tendre de Lino Ventura?

  6. Eh bien, tu vois, cher Rédacteur, tout arrive, nous voilà enfin d’accord sur un film !
    A mon goût, tu n’as pas assez insisté sur le charme effrayant de Françoise Fabian. Ne trouves-tu pas qu’elle aurait mérité une plus belle carrière ?

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