AVENTURE EN AFRIQUE (5)

Le fleuve et le chantier de Saadia

Un dimanche matin Michel de Verdière m’a convié à une balade en zodiac sur le fleuve Niger en amont du pont Kennedy, en saison de hautes eaux. Ce pont d’une longueur de plus d’un kilomètre et a été financé et construit par les   Américains en remplacement d’un vieux bac. La plus grande partie de la ville se trouve sur la rive gauche du fleuve.

Cette sortie m’a permis d’observer les berges. Vers le pont les rives du lit majeur étaient cultivées. Il y avait de petits jardins maraîchers qui fournissaient la capitale en légumes frais. Rive gauche se développait la zone résidentielle et derrière les jardins je pouvais deviner : palais du président, ambassades, belles résidences.

Puis, plus loin, en continuant la ballade, est apparu la nature sauvage. Le fleuve était le domaine de beaucoup de variétés d’oiseaux. Plus loin, encore, un petit village de pêcheurs.

Le fleuve était très poissonneux. Le poisson roi était le Capitaine à la chair délicieuse. Il y en avait de toutes les tailles, les plus gros pouvaient atteindre la centaine de kilos. J’ai pris quelques photos de cette sortie avant d’aller partager le repas dominical de la famille de Verdière.

Sur la rive droite, en aval du pont, en empruntant une piste face aux jardins du Président, le chantier de Saadia était en cours de réalisation. Cet aménagement d’une superficie d’environ 400 ha, situé dans le lit majeur du fleuve, était destiné à créer des rizières. Pour protéger le site des crues, une digue de plusieurs kilomètres avait été réalisée, sur laquelle était implantée trois stations de pompage, qui pouvaient évoluer en stations de drainage en période de hautes eaux du fleuve. Nous avons implanté et nivelé plus de 25 km de canaux : canaux principaux, secondaire, tertiaire. Sur ce chantier travaillaient environ 600 à 700 hommes.

A mon sens, la grande originalité de ce projet était :

  • Qu’environ 400 hommes étaient candidats pour la prise de possession d’une parcelle d’un hectare.
  • Que seuls les gros terrassements étaient effectués mécaniquement, tous les canaux et ouvrages étant réalisés à la main.
  • Que ces hommes ayant participé aux travaux seraient capables dans le futur de les respecter et les entretenir.

Je me rendais plusieurs fois par semaine sur ce chantier. Pour des raisons de délais fixés entre autres par le régime du fleuve, nous avons transformé le chantier en « petit bagne ». Nous en reparlerons.

 

A SUIVRE
(6ème épisode le 29 novembre)

 

 

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