¿ TAVUSSA ? (77) – Absolutely fabulous !

Absolutely fabulous ! 
Ce titre est celui d’une célèbre série diffusée par la BBC à la fin du XXème siècle, puis sur Canal+ au début du suivant.
Je l’ai choisi parce que cette série mettait en évidence l’incroyable liberté de ton et de pensée de cette chaine britannique.  

En ouverture de l’une de ses émissions de débats podcastiques, Le Nouvel Esprit Public, Philippe Meyer vient de faire mention d’une décision récente de la BBC, mère de toutes les radios publique, ainsi qu’il l’a qualifiée. 
Je fais suffisamment confiance à Monsieur Meyer pour reproduire ici sa déclaration telle quelle sans la vérifier plus avant comme je l’aurais fait pour n’importe qui d’autre. Voici : 

« Les journalistes du service des nouvelles de cette vénérable institution sont désormais soumis à des règles qui les obligent à respecter le principe de parité au point, et je cite l’une de ses journalistes, de « faire dans les photos qu’ils diffusent le décompte des visages, éventuellement de remplacer le visage d’un manifestant par celui d’une manifestante ou de privilégier la mise en avant d’un article sur la Chancelière allemande plutôt que d’un autre sur le Président français », fin de citation.
Mieux, dans le cadre d’un « equality project », ils ont consigne de respecter ce pourcentage de 50/50, mais aussi de veiller à ce que leurs dépêches mettent en avant 20% de membres des minorités ethniques et 12% de personnes en situation de handicap. Cela s’appelle dans le langage de la BBC « booster l’inclusivité ». La BBC a d’ailleurs commencé ce travail de boostage de l’inclusivité en l’appliquant à ses journalistes : ils ont reçu les documents d’un recensement dans lequel ils sont invités à décliner la couleur de leur peau, le handicap dont ils pourraient être affligés, leur identité de genre et leur diversité socio-économique défini par le type d’école secondaire qu’ils ont fréquentée ainsi que la profession de leurs parents et que bien entendu leur orientation sexuelle. 
Evidemment à chaque question, il est possible de répondre « I prefer not to say », mais il n’est pas difficile d’imaginer les conséquences sur la carrière de ces réticents de cette attitude renouvelée du « I would prefer not to » du Bartleby de Melville. 

Si la BBC en est là, craignons que cette inquisition ne franchisse le Channel… »

Animé comme la plupart des Français d’un mélange de détestation et d’admiration envers la Grande Bretagne (qui nous le rend bien, hormis l’admiration), j’ai été atterré par cette nouvelle et le suis encore. Je n’ai plus qu’à rester couché en espérant que Philippe Meyer ait été abusé par une fake news. 

C’est comme ça maintenant : quand on apprend une mauvaise nouvelle, il nous reste toujours l’espoir que ce soit une fake news. 

 Bientôt publié

22 Juil, 07:47 Le Cujas (82)
24 Juil, 07:47 Drôles de bobines

2 réflexions sur « ¿ TAVUSSA ? (77) – Absolutely fabulous ! »

  1. I beg to differ… il existe bien chez les anglais éduqués (les autres on s’en fout) une certaine admiration de la France, non pas feinte mais toujours évidemment teintée d’un peu de morgue, longue rivalité oblige, j’ajouterai même d’envie. Je termine une Nième biographie de Winston Churchill récemment parue et une fois de plus considérée comme étant la meilleure jamais écrite (auteur: Andrew Roberts). On y trouve son admiration de la France, ses héros étant – hormis Randolph Churchill, son père, et Malborough, son ancêtre – Napoléon et Clémenceau. Quand il devint Premier Ministre en Mai 1940 au grand dame de la grande majorité des membres du parlement, non seulement de l’opposition mais surtout de son propre parti conservateur, ceux-ci s’inquiétaient que sa « francophilie » le fasse répondre favorablement aux implorations désespérées de Paul Reynaud pour qu’il détache en France plus d’escadrilles de chasse de la RAF que nécessaire car la question d’une invasion de l’Angleterre se posait aussi. Et si Churchill se résolut à couler la flotte française à Mers el-Kébir le 3 juillet, il en donna l’ordre la mort dans l’âme et qualifiera cet ordre de « décision odieuse, la plus contre nature et la plus douloureuse qui me soit échue ».
    Je pense que la rivalité n’exclut pas l’admiration et que les anglais sont plus francophiles que germanophiles par exemple. Quant à la BBC, dont je pense beaucoup de bien par ailleurs, elle n’est pas dépourvue de tares inimaginables il y a encore peu. La découverte de l’interview truquée de la Princesse Diana en est un autre exemple.
    Nobody’s perfect!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *